CHAPITRE 3

1.1K 71 0
                                    

ELIA

Je pensais qu'une fois que ma mère serait partie, je me sentirais mieux, mais c'était tout le contraire. Il m'était impossible de remplir cette sensation de vide que je ressentais depuis maintenant plus d'une semaine. Gus me manquait énormément et depuis cinq jours, je me réveillais à chaque fois avec la nausée. Son état ne s'était pas amélioré, mais il ne s'était pas empiré non plus. Je continuais d'aller le voir plusieurs fois par jour, priant chaque matin pour qu'il se réveille devant moi, mais il ne s'était toujours rien passé. Enrique m'avait dit que s'il ne se réveillait pas au bout de trente jours, il allait falloir qu'on commence à réfléchir à une solution. Ça ne faisait que neuf jours, mais plus les jours passaient et plus j'avais peur qu'il ne se réveille jamais. J'étais maintenant enceinte de dix-huit semaines, et ma plus grande peur, c'était d'avoir ce bébé seule. J'étais complètement perdue sans Gus.

Je me levais doucement du lit, tirant sur mon long T-shirt qui remontait sur mon ventre. J'avais l'impression de gonfler de jour en jour, et j'étais ravie de sentir mon bébé bouger dans mon ventre. Dieu merci, ce matin, je n'avais pas envie de vomir, mais je mourais d'envie d'aller aux toilettes. Je m'étais déjà levée deux fois cette nuit pour aller soulager ma vessie. En même temps, je dormais tellement mal depuis que Gus ne dormait plus avec moi...

Après ma douche, comme chaque matin, je passais devant le miroir pour regarder mon ventre. Je me mettais de profil, me demandant si j'avais pris encore depuis hier. Je ne voyais pas de différence, mais je me trouvais quand même énorme. Je savais que je n'avais pas grossi, j'avais même sûrement maigri, parce que je ne mangeais pas assez. Il fallait que je fasse attention malgré mon manque d'appétit.

J'entrais dans le dressing, évitant de regarder du côté des habits de Gus pour éviter de me mettre à pleurer, et choisissais une petite robe fine qui laissait de la place à mon ventre. Je n'avais pas de vêtements de grossesse et je n'avais pas la force d'en acheter. Je n'étais pas sorti du domaine depuis notre mariage et je préférais éviter de me montrer en ville. De toute façon, je savais qu'Enrique ne me laisserait pas sortir d'ici pendant un moment.

Quand je descendais à la cuisine, j'étais rassurée de ne trouver personne. Je passais rapidement voir Gus, décidant de retourner le voir après avoir mangé un peu. Je mourais de faim et comme je n'avais rien à faire depuis que j'étais ici, je passais mon temps à prier pour qu'il se réveille devant moi.

- Salut Elia, bien dormi ?

Je levais la tête de mon assiette en entendant la voix de Marco. Il s'approchait de moi en se grattant les yeux, un short pour seul vêtement. Ses cheveux avaient beaucoup poussé depuis ces derniers jours, et il ne prenait plus la peine de se raser.

- Oui, j'ai bien dormi, et toi ?

- Oui, moi aussi. Répondait-il d'une voix endormie.

Je le regardais disparaître sur la terrasse.

- C'est quoi tous ses cartons ?

- Quoi ?

Comme il ne répondait pas, je me levais pour aller voir par moi-même. Je ne savais pas pourquoi, mais je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter. Je trouvais deux cartons empilés devant la porte-vitrée. Marco ouvrait le premier et je retenais ma respiration.

- C'est des produits... de beauté ? Disait-il d'un air dégoûté.

Je relâchais tout l'air que je retenais dans mes poumons.

- Ça doit être pour ma sœur.

Je souriais avant de lever les yeux au ciel. Je retournais dans la cuisine pour finir de manger mon assiette, qui commençait à refroidir. Marco rentrait avant de passer près de moi pour ouvrir le frigo.

- Salut les amis, bien dormis ?

Adriana arrivait à grands pas vers nous, en chemise de nuit noire. Ses cheveux étaient relevés en une longue queue-de-cheval.

- Oh, salut Adriana, je crois que tu as reçus des colis.

- Des colis ? Disait-elle en fronçant les sourcils.

Elle sortait sur la terrasse et je finissais ma dernière tartine. Pendant ce temps, j'entendais Marco sortir un verre du placard derrière moi. C'était rare qu'on se retrouve en même temps dans la cuisine pour manger.

- Oh, ce sont mes paquets, mais c'est pour toi, Elia. Me disait Adriana en revenant dans la cuisine.

- Pour moi ? Je disais en fronçant les sourcils.

- Oui, je me suis dit que tu avais besoin qu'on s'occupe un peu de toi.

- Pourquoi est-ce que tu dis ça ?

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant