MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)

CHAPITRE 21

AUGUSTINO

Le jet allait bientôt atterrir. Elia était en train de dormir sur le canapé, juste à côté de moi. Après s’être allongée, elle n’avait pas tardé à s’endormir. Les mains sous sa joue, et les jambes pliées, je la regardais dormir depuis plusieurs minutes. Même avec la bouche entrouverte, et les cheveux à moitié sur le visage, elle était magnifique. Notre enfant le sera d’autant plus. 

Je me renfonçais dans mon fauteuil avant de vérifier l’heure sur mon portable. Il était un peu plus de midi. Je devais partir au Casino dès cet après-midi pour parler avec nos associés. Elia allait sûrement m’en vouloir de déjà la laisser, mais je ne pouvais pas faire autrement. Mon père avait déjà décalé le rendez-vous deux fois parce que je n’étais pas là. 

Je regardais par le hublot alors que l’hôtesse venait m’annoncer l’atterrissage. Je n’avais même pas réussi à dormir un peu. J’étais tellement préoccupé en ce moment que je n’arrivais presque plus à fermer l’œil. 

Du coin de l’œil, je voyais Elia bouger sur le canapé. Je baissais la tête, croisant son regard fatigué. Elle avait dormi au moins trois heures, et elle semblait complètement désorientée.

- Je me suis endormie… 

- Bonne déduction. 

Je souriais et elle s’asseyait au bord du canapé. Elle repoussait ses cheveux qui étaient collés à son front avant de bâiller. Elle avait la marque de ses doigts sur sa joue. 

- Tu as dormi, toi ?

- Non.

- Désolé… 

- Arrête d’être désolé. On n’a pas beaucoup dormi cette nuit. 

Elle haussait les épaules avant de sourire en mordant sa lèvre. Depuis dix heures hier soir, je n’avais pas arrêté de la baiser dans plusieurs des pièces de la maison. Ça m’avait replongé quelques mois plus tôt, quand je venais de la rencontrer. Je me sentais libre et elle avait réussi à me faire oublier le reste pendant toute une nuit. Je n’avais pas pu m’empêcher de lui dire à quel point elle était incroyable. Personne ne m’avait jamais fait ressentir ça avant. Je l’aimais tellement que ça me faisait peur, parfois. 

J’attendais que la porte du jet s’ouvre pour me lever. J’aidais Elia qui s’accrochait à mon bras avant de redescendre sa robe sur ses cuisses. Je souriais en regardant son ventre. Demain, elle allait avoir une nouvelle échographie. J’allais peut-être enfin savoir si c’était un garçon ou une fille. 

- La voiture est là ? 

- Oui. 

Je descendais le premier. Il y avait trois voitures, comme je l’avais demandé. Je ne pouvais pas prendre le risque de sortir sans couverture, surtout en ce moment. 

Elia saluait Geovanni et on montait dans la voiture. Je sentais que cette journée allait être longue. Même si je dormais peu d’habitude, je sentais que j’avais besoin de sommeil. 

La voiture arrivait rapidement au domaine. Je descendais avant de faire craquer mon dos. Elia me rejoignait et je passais devant Geovanni pour rejoindre la terrasse. Je savais que mon père était dans son bureau. Il fallait que je le rejoigne au plus vite. Il avait eu peut-être du nouveau pendant mon vol.