CHAPITRE 8

1.3K 78 2
                                    

AUGUSTINO

Je ne savais plus depuis combien de temps je bougeais mes pieds en les fixant, mais je commençais à perdre patiente. Non seulement j'avais mal partout, mais en plus, je ne supportais pas d'attendre pour rien. J'avais besoin de sortir de cette maudite pièce pour me raser et prendre une douche. Même si Elia voulait que je l'attende, je ne pouvais plus patienter. J'avais besoin de sortir.

Je me relevais au ralenti, me tenant aux accoudoirs du fauteuil. Foutu douleur. Je mettais trois bonnes secondes avant de pouvoir tenir debout. J'en avais presque la tête qui tournait. J'étais vraiment fatigué, mais j'avais été absent trop longtemps pour m'endormir maintenant. Il était à peine vingt-et-une heures.

Je me penchais pour récupérer mon téléphone avant de marcher difficilement jusqu'à la porte. C'était le trajet le plus long de toute ma vie, et je lâchais un soupir libérateur en posant ma main sur la poignée.

J'ouvrais la porte pour sortir dans le couloir plongé dans l'obscurité. Je n'entendais aucun bruit. Ils devaient sûrement encore être en train de manger sur la terrasse, voilà pourquoi je ne les entendais pas parler. Je détestais me sentir aussi faible, et je n'aimais pas qu'on s'occupe de moi comme si j'étais handicapé. J'allais me remettre rapidement, j'en étais certain, et je retrouverais ma place pour chercher qui était responsable de tout ça. Il était hors de question qu'il se passe un nouvel incident et qu'Elia soit impacté encore une fois.

Je marchais doucement jusqu'à la cuisine, ignorant la douleur qui me brûlait la poitrine. Je voyais Geovanni sur la terrasse, qui tournait la tête vers moi quand je m'accrochais au mur à ma droite.

- Monsieur Gómez, avez-vous besoin de quelque chose ?

- Non, je vais dans la première chambre. Vous direz à Elia de m'y rejoindre quand elle aura fini de manger.

- Bien Monsieur. Vous avez besoin d'aide pour...

- Non. Trouvez-moi un rasoir jetable.

- Bien Monsieur.

Il reculait et je poussais un soupir, lâchant le mur pour marcher jusqu'au couloir menant à la chambre. J'ai cru que je n'y arriverais jamais. Je m'arrêtais devant le lit et pliais les jambes pour m'asseoir sur le bord. Geovanni arrivait rapidement et frappait à la porte avant d'entrer pour me donner un petit sachet avec des rasoirs jetables. Je repartais immédiatement jusqu'à la petite salle de bain pour me raser devant le miroir. Cela me prenait quelques minutes, et une fois fini, j'avais envie de me raser complètement la tête, même si ce n'était pas une bonne idée. Je n'avais pas eu les cheveux aussi longs depuis longtemps.

Je rinçais mon visage avant de caresser ma barbe, qui était enfin comme je le souhaitais : ni trop longue, ni trop courte. Mes yeux s'attardaient sur les bleus à l'intérieur de mon coude et de mon poignet. J'étais vraiment tout cassé. Ils avaient réussi à bien m'amocher, mais je n'étais pas encore mort. Ils avaient réussi à bien m'énerver, et ils n'allaient pas s'en tirer comme ça.

Je passais mes mains moites sur mon T-shirt avant de retourner dans la chambre. Mon pied se prenait dans l'encadrement de la porte et je me rattrapais pile avant de m'écraser au sol. Merde. Je me laissais tomber sur le côté alors qu'une douleur vive se répandait dans mon ventre.

- Gus ?

Je levais la tête vers la porte alors qu'Elia entrait dans la chambre. Merde.

- Gus !

Elle posait sa main dans mon dos et je lui donnais un petit coup d'épaule. Je ne voulais pas de son aide.

- Ça va.

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant