CHAPITRE 60

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ELIA

ATTENTION : ce chapitre est susceptible de heurter la sensibilité de certaines personnes...


Je portais Santiago avant de l’allonger sur moi pour lui donner son biberon. La tête baissée, je le regardais entrouvrir la bouche pour téter. Je souriais et c’était tellement calme que je m’entendais dans la chambre. J’adorais regarder mon fils, surtout quand il buvait son lait. Il était tellement parfait, et l’avoir avec moi me donnait du courage de ne pas m’écrouler. J’étais très fatigué, ce soir, et même s’il n’était que vingt heures, je savais que je n’allais pas m’endormir tard. Comme je n’avais pas mangé de la journée, j’avais terminé tout mon plateau, ce soir, et je n’avais pas revu Maynor de la journée. La conversation de ce matin m’avait vidé de mes dernières forces, et plus le temps passait, plus j’avais peur de lui. Je ne savais pas de quoi il était capable, et je me demandais ce qu’il faisait ici, à Mexico, tout seul dans cette maison. Avec qui est-ce qu’il travaillait maintenant que son père l’avait rogné de la famille ? 

Je posais le biberon vide sur la table de chevet. J’étais tellement fatigué que je n’avais presque pas la force de me lever pour coucher Santiago. J’espérais qu’il n’allait pas mettre longtemps à dormir, parce que j’étais vraiment à bout de force. Je lui faisais faire son rot avant de le porter contre moi. Je le câlinais pendant un moment, jusqu’à ce que je ne me sente plus de rester assis. Il fallait que je dorme. Pourquoi je me sentais aussi fatigué ? Je posais délicatement Santiago entre les couvertures pour ne pas qu’il glisse avant de me lever pour me changer. J’étais au ralenti. Ça faisait un moment que je ne m’étais pas senti comme ça. J’enlevais mon haut et mon pantalon avant de prendre mon pyjama sur le bord du lit. Je mettais maladroitement mon short, puis enlevais mon soutien-gorge avant de mettre mon T-shirt. Je me sentais bizarre, comme si j’étais bourrée alors que je n’avais bu qu’un Coca. C’était étrange. Je me baissais pour embrasser Santiago avant me coucher à côté de lui.

*** 

Je bougeais la tête en sentant quelque chose me chatouiller la joue. Je tournais la tête de l’autre côté. Quelque chose s’était posé sur moi, c’était certain. Je bougeais mes épaules et mes jambes pour tenter de me tourner sur le côté. Mais, j’étais déjà sur le côté. J’ouvrais les yeux. La chambre était presque plongée dans le noir. J’entendais Santiago pleurer. Santiago. Je tentais de me lever, mais quelque chose me retenait contre le matelas et je retombais sur le dos. J’avais presque du mal à bouger. Je ne me sentais pas bien. Je tournais la tête, sentant le souffle de quelqu’un sur la peau de mon visage, puis une main me caresser le ventre. 

- Chut, c’est moi. 

Mon sang se glaçait en reconnaissant la voix de Maynor. Il était dans mon lit, et il puait le Whisky. Je tentais de m’éloigner, mais il m’attrapait le poignet. Il avait dû déplacer Santiago dans son siège, car je l’entendais de loin. 

- Qu’est-ce que tu fais ? 

J’avais parlé au ralenti. Pourquoi je n’arrivais pas à me lever ? Je n’arrivais même pas à le repousser. Sa main passait sous mes fesses avant de m’attirer contre lui. Je sentais maintenant son souffle près de ma bouche. Mon Dieu, non. 

- Je viens de rentrer de soirée, et j’ai très, très envie de m’amuser. 

- Non, arrête, s’il te plaît. 

Je levais la main pour la mettre sur son visage. Je n’arrivais pas à le pousser. J’ouvrais les yeux en sentant sa main passer dans mon short, puis sous ma culotte. 

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant