CHAPITRE 26

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ELIA

Quand la voiture se garait dans la cour, je descendais avant que Leonardo ne m'ouvre la portière. Je levais les yeux et croisais le regard de Geovanni, qui semblait prêt à dire quelque chose. Je l'ignorais avant de rejoindre la terrasse. Je savais que Gus me suivait derrière. Ça devait le rendre dingue de ne pas savoir de quoi on avait parlé.

Je rentrais dans la cuisine avant de monter les escaliers. Aucun de nous deux ne parlaient jusqu'à ce que je me laisse tomber sur le lit pour enlever mes chaussures.

- Est-ce que tu peux me répondre, maintenant ?

Il était tendu, ça s'entendait dans sa voix. Moi, j'essayais de trouver le courage de lui parler de tout ça. Ça me dégoûtait d'avoir entendu tout ce que m'avait dit Carlos. Je n'aurais jamais dû rester seule avec lui.

- De quoi vous avez parlé ?

Je posais ma deuxième chaussure devant sa table de nuit avant de serrer les dents. Je me sentais fatiguée et triste.

- De beaucoup de choses. Tout ce que je peux te dire, c'est que je le déteste.

Je levais les yeux vers lui. Il fronçait les sourcils et me fixait, attendant sûrement que je me justifie.

- De quoi tu penses qu'on a parlé ?

- Justement, j'aimerais bien le savoir. Je savais que c'était une mauvaise idée que tu lui parles. Peu importe ce qu'il t'a dit, il ne faut pas l'écouter. Il est prêt à tout pour me faire couler.

- Pourquoi ?

- Je te l'ai déjà dit, Elia. Nos deux familles se détestent.

- Et pourquoi lui te déteste plus particulièrement ?

Il fermait les yeux avant de soupirer. Il savait parfaitement où je voulais en venir. Je baissais les yeux sur ses mains. Il retirait sa veste avant de s'approcher du bureau pour la poser sur la chaise. Il s'approchait du lit avant de s'asseoir à côté de moi.

- Il t'a parlé d'Antoniella, c'est ça ?

- Oui, qui est cette fille ?

- Qu'est-ce qu'il t'a dit exactement ?

- Non, je veux savoir ce que tu as à me dire sur elle avant.

Il soupirait avant de se redresser. Il n'aimait pas quand j'essayais d'aller au fond des choses, mais là, j'avais vraiment besoin de savoir.

- Carlos et elle, sont restés quelques mois ensemble, puis elle est venue vers moi un soir dans l'une de mes discothèques. J'avais vingt-et-un ans à peu près. Je savais qui elle était, mais j'ai quand même couché avec elle. En fait, à chaque fois qu'elle venait dans l'un de mes bars ou l'un de mes clubs, je couchais avec elle. Un soir, elle m'a dit qu'elle m'aimait et qu'elle voulait plus, tout en sachant qui j'étais et je lui ai dit qu'elle n'avait pas intérêt à revenir dans l'une de mes propriétés. Carlos m'en a beaucoup voulu d'avoir couché avec elle, mais il était tellement amoureux qu'il ne voulait pas la laisser. Après ça, elle a essayé plusieurs fois de m'approcher encore, alors j'en ai eu marre. J'ai sorti des photos d'elle sur les réseaux. Je n'ai rien pu contrôler, elle s'est suicidée seule dans son appartement.

J'avalais difficilement ma salive. C'était horrible d'entendre ça. Comment il pouvait être si fermé ? J'avais l'impression qu'il n'avait de cœur pour personne d'autre que sa famille et moi.

- Tu as fait ça seulement pour prouver quelque chose à Carlos ?

- Je ne sais pas vraiment. C'était une jolie femme et je ne disais jamais non pour coucher avec une fille en fin de soirée. Je n'ai pas vraiment réfléchi. Depuis, Carlos me déteste encore plus.

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant