CHAPITRE 67

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AUGUSTINO


- Pourquoi est-ce que tu as plus fait confiance à Maynor, plutôt qu’à ta famille, je criais, avant de le repousser. 

Je ne voyais pas mon arme par terre, et je sentais que mon œil commençait à enfler. 

- Parce que Maynor est comme moi, il veut les mêmes choses que moi, disait-il, essoufflé. 

Il revenait vers moi et je le repoussais encore. On était tous les deux à bout de forces. 

- Et ça te donnait le droit de nous trahir, de trahir ta propre famille ? 

- Je n’ai pas à me justifier. 

Il balançait son poing pour me toucher la joue, mais je bloquais son coup avant l’impact. J’en profitais pour prendre sa tête et la bloquer pour lui donner un coup de genoux dans le nez. Il criait de douleur et je le lâchais en le poussant par terre, profitant de cet avantage pour chercher mon arme des yeux. Je ne la voyais nulle part. Craignant qu’elle ne soit à proximité de mon cousin, je me jetais sur lui. Il venait effectivement de la récupérer. Je lui envoyais un nouveau coup dans son nez ensanglanté avant de prendre mon arme qui avait glissé à côté de lui. Je bloquais ses poignets, l’un avec mon genou, l’autre avec ma main. Mon arme était pointée sur son cou. 

- Qu’est-ce que tu attends pour tirer ? me disait-il en me fixant dans les yeux. Tu n’es qu’un… 

J’appuyais sur la gâchette, tuant mon propre cousin que je considérais encore il y a une heure comme mon frère de confiance. Je fermais les yeux une courte seconde avant de me relever, réalisant que je n’entendais plus rien autour de moi. C’était la première fois que je tuais une personne qui avait vraiment compté pour moi, mais en repensant à ce qu’il avait fait à Elia, je me sentais mieux. Il nous avait trahis, avait tenté de me tuer et avait violé ma femme. 

Je tournais la tête en entendant quelqu’un. Maynor, ensanglanté, s’arrêtait près de moi avant de lever son arme. Je n’avais pas le temps de réagir que j’entendais déjà un coup de feu. Maynor tombait au sol. Je tournais la tête, découvrant Marco debout devant le portillon grand ouvert. Je relâchais tout l’air que j’ignorais retenir dans mes poumons, soulagé. Mais qu’est-ce qu’il fait là ? 

- Putain, j’ai… 

Je levais mon arme en voyant, du coin de l’œil, Maynor bouger. Une balle partait en direction de mon cousin alors que je m’empressais de lui tirer une balle dans la tête. Je me tournais précipitamment vers Marco, qui portait une main à son pectoral gauche. 

- Merde, il disait alors. 

Je me dépêchais de le rattraper, soudain pris de panique. Il y avait du mouvement un peu plus loin derrière moi, mais j’étais trop préoccupé pour m’en inquiéter. Ce dont j’avais peur maintenant, c’était que mon cousin meurt, et en plus par ma faute. 

Je posais une main sur son épaule gauche alors que je regardais son T-shirt s’imbiber de plus en plus de sang. Merde. Ce n’est pas bon du tout. Pourquoi il a quitté son gilet par balle ? Pourquoi il n’est pas parti quand je lui ai demandé de le faire ? Il s’accrochait tout à coup à moi alors que je l’aidais à s’allonger sur le sol. Non, putain. 

- Marco, putain, dis-je en posant ma main au centre de la tache de sang qui recouvrait son T-shirt. 

- Augustin’, qu’est-ce qui se passe ? 

Je me tournais une courte seconde en entendant la voix de mon père. Il s’approchait par ici, suivi de mes deux oncles. Ils allaient tous les trois bien. Josue et Luis étaient là aussi, ainsi que quelques-uns de nos agents. Arturo passait devant Julio avant de détourner les yeux pour nous regarder. Je ne savais pas du tout quoi faire. 

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant