ELIA
Je remettais le body de Santiago avant de le mettre au centre du lit pour lui faire faire sa sieste. Ma main tremblante sur son ventre, j'enroulais la grosse couverture autour de lui pour ne pas qu'il tombe. Il me fixait de ses petits yeux bruns innocents. Il était trop beau. Sa petite bouche était légèrement ouverte et il bougeait ses bras. Je n'étais pas sûre qu'il allait dormir, mais il avait tellement pleuré cette nuit qu'il allait forcément finir par s'endormir à un moment. J'avais très mal dormi. C'était la première fois qu'il avait autant pleuré depuis sa naissance, mais depuis que je m'étais levée, il n'avait pleuré qu'une seule fois.
Je l'embrassais en caressant son ventre avant de me lever doucement pour aller baisser les volets. Il se mettait immédiatement à pleurer. Je finissais de fermer les volets avant de retourner sur le lit et de me pencher au-dessus de lui. Il se calmait presque aussitôt en sentant ma main sur sa petite épaule. Il ne voulait pas que je le laisse seul, c'est ça ? S'il savait comme je me sentais seule, moi aussi. Ça faisait trois jours que je n'avais pas vu Maynor, depuis cette fameuse nuit, et c'était plus que rassurant. Mais, Gus me manquait de plus en plus. Il me manquait à en crever, à vrai dire. Je donnerais n'importe quoi pour lui parler ne serait-ce que deux minutes. J'aimerais surtout qu'il sache qu'on est en vie. La douleur qu'il doit ressentir en ce moment doit être horrible, sûrement bien pire que la mienne.
Je baissais les yeux sur notre fils. Il lui ressemblait tellement. Il lui ressemblera trait pour trait, quand il sera grand, c'était certain. Il sera très beau. Il l'est déjà maintenant.
Je tournais brusquement la tête en entendant la porte s'ouvrir. La pièce était presque plongée dans le noir, et je m'en voulais d'avoir fermé les volets. Et s'il en profitait pour me sauter dessus ? Je me levais, priant pour que Santiago ne se mette pas à pleurer. Il faisait presque jour dans l'autre pièce. J'arrivais à peine à la hauteur de la porte que quelqu'un m'attrapait par les épaules. Je mettais une main devant ma bouche pour me retenir de crier. En croisant son regard, ce regard dans la pénombre, je sentais un énorme poids s'enlever de ma poitrine. Gus. Il était là. Ma vue était déjà brouillée par mes larmes. Je reculais, réalisant en fait que c'était Julio. Julio, est-ce qu'il était venu me chercher ? Est-ce que Gus était avec lui ?
- Elia, est-ce que ça va ?
- Julio, mon Dieu, je t'en supplie, sors-nous de là. Est-ce que Gus est avec toi ?
- Je suis seul. Mon cousin n'est pas là.
- Tu es seule ? Je répétais, inquiète et tremblante, avant de retourner vers le lit pour prendre Santiago. Comment est-ce que tu es rentré ?
J'étais complètement perdue, mais tellement rassuré. La seule chose que je craignais maintenant, c'était que Maynor découvre la présence de Julio. Est-ce qu'il travaillait dans le coin pour savoir que j'étais là ? Pourquoi est-ce qu'il n'avait pas prévenu Gus ?
Je portais Santiago contre moi avant de me tourner vers Julio qui entrait un peu plus dans la chambre. Tout mon corps tremblait. Je ne savais pas du tout quoi faire. Tout ce que je voulais, c'était qu'il m'emmène loin de cet endroit pour que je
me sente enfin en sécurité.
- Par la porte.
Je fronçais les sourcils avant de pencher la tête sur le côté. Je ne voyais pas bien son visage, mais je commençais à le trouver bizarre. Pourquoi est-ce qu'il ne se dépêchait pas ?
- Elia, je ne suis pas venu te chercher. Maynor sait que je suis là.
- Quoi ?
Je sentais les battements de mon cœur s'accélérer un peu plus. Je sentais le stress monter en moi alors qu'il s'approchait de nous. Qu'est-ce qu'il voulait dire ?
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MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)
RomanceTOME 3 Si Elia pensait que le pire était derrière elle, elle n'est pas au bout de ses peines. Ses pires cauchemars pourraient bien devenir réalité. Cette agression pourrait bien marquer le début d'une guerre qu'elle ne pourra malheureusement pas con...