ELIA
- Je veux le voir.- Tu ne peux pas, il est encore à l'hôpital.
Je tournais la tête vers Adriana qui me regardait avec un air désolé. Je voulais le voir, et tout de suite.
- Est-ce qu'il est mort ?
- Non... mais il est en salle d'opération, depuis plus de huit heures...
- Donc il n'est pas mort. Dis-je sentant un infime espoir grandir en moi.
- Il a déjà fait deux arrêts cardiaques...
Je retenais ma respiration, fermant les yeux de toutes mes forces pour ne pas pleurer. Je refusais de m'imaginer tous les scénarios possibles dans ma tête. C'était trop douloureux.
- Et moi, pourquoi je suis ici et pas à l'hôpital ?
- Pour être en sécurité. On t'a ramené ici rapidement.
J'expirais tout l'air de mes poumons avant de lever les yeux vers le plafond blanc. Je ne m'arrêtais plus de pleurer. J'étais en plein cauchemar.
- Elia, est-ce que tu as entendu quelque chose... qui pourrait nous indiquer pourquoi ces hommes vous ont attaqués cette nuit ?
Je secouais la tête. Je n'avais vu aucun visage. Je n'avais rien entendu non plus. C'est à peine si je me souvenais de ce qu'il s'était passé. Et pourtant, je me rappelais parfaitement avoir vu Gus se faire tirer dessus. La dernière chose qu'il m'avait dite, c'était de me coucher par terre.
- Bon, je vais te laisser te reposer. Je vais rappeler Enrique pour savoir si on a des nouvelles.
J'étais tout à coup paniquée à l'idée de rester seule.
- Non !
- Quoi ?
- Ne me laisse pas toute seule ici.
- Ta mère était à l'hôpital, elle est en train de rentrer. Elle te tiendra compagnie. Me disait-elle avec un sourire triste.
- Tiens-moi au courant dès que tu as des nouvelles de Gus.
- C'est promis.
Elle passait sa main chaude sur mon épaule avant de rejoindre la porte pour sortir. En l'ouvrant, je reconnaissais Geovanni qui se tenait devant la porte, droit comme un « I ». Est-ce qu'il attendait Adriana ou est-ce qu'il était là pour me surveiller ?
La porte se refermait et je soupirais, chassant de nouveaux mes larmes qui n'arrêtaient plus de couler sur mes joues. Je retirais la couverture blanche qui me donnait chaud avant de relever ma blouse. J'avais besoin de voir mon ventre, et Dieu merci, mon bébé était toujours vivant. Faites que Gus s'en sorte aussi, je vous en supplie.
Je passais une main sur ma peau chaude, me rappelant l'explosion qui m'avait soulevé du sol. J'étais visiblement resté inconsciente une bonne partie de la nuit pendant que Gus se battait entre la vie et la mort...
Je fermais de nouveau les yeux. J'avais tellement peur pour lui que ça me donnait la nausée. Il m'était impossible d'imaginer mes prochains jours sans lui, je voulais qu'il revienne, je voulais qu'Adriana entre de nouveau dans cette maudite salle pour me dire qu'il s'était réveillé. J'avais besoin de lui plus que quiconque. Je n'existais pas sans lui...
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MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)
RomanceTOME 3 Si Elia pensait que le pire était derrière elle, elle n'est pas au bout de ses peines. Ses pires cauchemars pourraient bien devenir réalité. Cette agression pourrait bien marquer le début d'une guerre qu'elle ne pourra malheureusement pas con...