CHAPITRE 56

680 61 10
                                    

AUGUSTINO


- Eh bien, j'ai toute la fratrie qui vient me chercher, j'ai de la chance.

Julio s'approchait de moi et je levais le bras quand il me donnait une petite tape derrière l'épaule. Après être parti plusieurs jours à Mexico, il était enfin de retour, et ça me remontait un peu le moral de le voir. Il saluait Marco de la même façon avant de se tourner vers le jet qui faisait toujours autant de bruit.

- Aller, on se casse.

Je montais le premier dans la voiture, sur le siège avant. Leonardo démarrait et je me tournais vers Julio qui attachait sa ceinture.

- Quand est-ce que tu repars ?

- Dès ce lundi, mais seulement pour deux ou trois jours. J'ai envie de passer un peu de temps avec vous, quand même.

Il passait sa main sur sa chemise avant de lever les yeux vers moi.

- On sort boire un verre, ce soir ?

Je m'enfonçais dans mon siège tout en les écoutants parler derrière.

- Où ça ? Demandait Marco.

- Où vous voulez.

- Et si on allait au Milano ? Ça pourrait peut-être motiver Adriana à sortir de sa chambre. Disait Marco.

- Elle déprime toujours à cause de lui ?

- Pire que ça. Elle m'énerve vraiment. Elle est pire que moi. Elle n'en loupe jamais une.

Je levais les yeux au ciel en entendant la réponse de Marco. Adriana ne nous avait pas adressé la parole depuis plusieurs jours. Elle était presque devenue un fantôme. Même si Andrés essayait de lui parler, elle ne lui répondait pas.

- Augustin', tu sors avec nous, hein ?

- On verra ce soir, mais si on sort, ce ne sera pas au Milano, sauf si Adriana veut venir.

- Elle viendra.

Plus personne ne parlait jusqu'au domaine. Quand la voiture se garait dans la cour, je descendais rapidement, vérifiant l'heure sur ma montre. Il était déjà bientôt dix-huit heures.

- On se boit une bière sur la terrasse ?

- Oui, je vais juste aller me changer. Dis-je en m'éloignant déjà d'eux.

Je rentrais dans la cuisine avant de monter rapidement les escaliers pour aller dans ma chambre. Je mettais rapidement un short et un T-shirt avant de me diriger vers ma commode pour sortir mon sachet. C'était devenu une très mauvaise habitude, mais je prenais une ligne presque à chaque fois que je rentrais dans ma chambre. Le sachet était encore bien plein et mon père ne me posait plus de question. De toute façon, personne ne pouvait le savoir.

En arrivant en bas, je voyais Arturo discuter avec son fils, qui était appuyé contre l'îlot central de la cuisine. Marco était appuyé contre le mur. Je faisais demi-tour pour aller chercher Adriana. Il n'était plus question qu'elle reste enfermée dans sa chambre. Elle allait peut-être me hurler dessus, mais ça ne pouvait plus continuer.

Je montais les marches rapidement avant de traverser le couloir pour frapper à sa porte. Comme je m'y attendais, elle ne répondait pas.

- Adri', c'est moi, ouvre.

J'attendais trois longues secondes avant d'ouvrir moi-même sa porte. Heureusement, elle n'était pas fermée à clé. Je traversais sa chambre, voyant son écran de télé allumée. Elle était allongée sur son lit, en train de se ronger les ongles. Elle continuait de fixer son écran sans me prêter la moindre attention. Elle portait encore son pyjama noir qui couvrait à peine ses cuisses. En regardant son lit, j'imaginais Geovanni la rejoindre le soir, ce qui commençait à m'irriter.

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant