DANGER'S ANGELS TOME I : The last dance - [TERMINEE]

Chapitre trois

Charlie

Je fermais délicatement la porte pour faire le moins de bruit possible, me déchaussais et jetais les clés dans la corbeille posée à cet effet dans l'entrée. Le rez-de-chaussée était plongé dans le noir, il n'y avait ni ma tante ni mon oncle, ils avaient dû aller se coucher. Après tout il m'avait fallut une heure pour rentrer, il était maintenant tard et ils travaillaient demain, il restait que vendredi avant le weekend.

Je vidais mon sac de danse pour prendre mes affaires sales et les fourrais dans la machine à laver puis lançais un lavage rapide pour que tout soit sec demain matin. Je pris au passage une serviette propre pour ma douche, je passais devant la cuisine et vit des couverts dressés sur la table. Je les pris pour les ranger, ça devait être Paul qui les avait laissés pour moi, c'était gentil de sa part, il pensait à moi.

L'eau chaude de la douche qui coulait sur mes épaules me permit de me détendre un peu. Je massais mon cuir chevelu qui avait été torturé par mes pinces et mon chignon serré. Je repensais à cette journée, c'est bien connu, le moment de la douche est le moment propice à la réflexion.

J'étais triste de ne pas avoir été à la hauteur des attentes de Taniah, elle avait tout fait pour que j'accède aux cours collectifs et moi je ruinais tous ses efforts en un claquement de doigt. J'étais bouleversée par le rejet continuel de Stella, je pouvais faire tout ce qu'elle voulait, elle ne me prêtais pas la moindre attention. Et enfin, j'étais anéantie en repensant à l'expression de Maggie quand je lui ai balancé qu'elle n'était rien pour moi, ce qui était totalement faux, elle était bien plus que n'importe qui.

Les larmes coulèrent sur mes joues et se mélangèrent avec l'eau, ni vu ni connu. Je mis une main sur ma bouche pour que mon cri de douleur ne s'entende pas, la chambre de mon oncle et ma tante était juste à côté de la salle de bain. Mes jambes me lâchèrent et je m'écroulais dans la baignoire.

Aujourd'hui cela faisait neuf ans, neuf ans qu'ils étaient partis subitement, sans nous avoir expliquer comment vivre sans eux. Neufs ans que Stella et moi avions été recueillies par Ellie et Paul, neufs ans qu'ils ont du mal à joindre les deux bouts, ils n'étaient pas préparé à voir deux enfants débarquer chez eux du jour au lendemain.

Je m'en veux putain, je m'en veux tellement d'avoir fait un caprice pour un bracelet, ça leur à coûté la vie, ainsi que la mienne. Parce que oui, je suis en vie mais je suis morte avec eux ce soir là. Ils me manquent.

Ma mère m'a manqué quand j'ai eu mes premières règles, elle m'a manqué quand les autres enfants se moquaient de moi dans ma nouvelle école à cause de mon œil. Mon père lui, ma manqué pour faire mes devoirs, il m'a manqué quand j'ai voulu apprendre la guitare. Leur absences me détruit au quotidien.

Ça fait neuf ans mais ça me fait mal comme si c'était arrivé hier. Ça fait aussi mal qu'un pieu dans le cœur, aussi mal qu'une brûlure au troisième degrés. Devoir supporter tout cela seule est la plus horrible chose au monde. Personne n'est là pour me tenir la main, me presser l'épaule, me prendre dans ses bras. Personne, pas même ma propre sœur, la chair de ma chair.

- S'il vous plait.. Que quelqu'un abrège mes souffrances.. murmurai-je à bout de souffle a cause des mes pleurs.

J'avais l'impression d'être un animal agonisant au milieu d'une route déserte après avoir été percutée. Sauf que moi j'avais été percutée par la vie, et comment vous dire qu'elle ne m'a pas seulement emboutie celle là, non, elle m'a bien roulé dessus. Puis quand elle a vu que je le supporterais, elle a reculé sur mon corps pour m'enfoncer plus profondément.

- Va-t-elle s'estomper un jour cette putain de douleur.. ?

Je me mis à rire. Je parlais toute seule maintenant, de mieux en mieux. Les séances chez la thérapeute manquait à ma santé mentale décidément, mais ça j'étais déjà au courant. Quelle pauvre fille pathétique je fais là, même pas capable de se relever seule, elle attend qu'on l'achève.