Chapitre vingt-trois

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Charlie


- Mais cours plus vite empotée ! S'écria Stella devant moi.

- Je fais ce que je peux !

Je regardais derrière moi pour voir si Izac nous pourchassait toujours avec sa hache du malheur. Je m'arrêtai en constatant qu'il n'y avait plus personne. Lorsque nous étions sorties des égouts, les quatre monstres arrivaient dans notre direction. Stella avait voulu fuir mais Izac nous avait barré la route. J'avais paniqué et lui avait lancé une poubelle dans la tête, c'était la seule chose qui était à portée de main. Stella s'arrêta à son tour, voyant que je ne la suivais plus.

- Qu'est-ce que tu fous ? Râlait-elle. On n'a pas le temps d'admirer le paysage ! Il faut rejoindre le hangar avant une heure du matin.

Il était minuit quarante.

- Que se passera-t-il si nous arrivons pas à temps ? Lui demandais-je.

- On est éliminé et bannis du jeu à vie.

- C'est vraiment nul votre jeu d'Halloween. Tout d'abord, je pensais que ce n'était qu'une chasse au trésor pas une chasse à l'homme. Ensuite, je trouve ça super tordu de faire peur aux gens avec des armes. Wesley a faillit me tuer.

Stella roula ses yeux bleus. Exaspérée par mes plaintes.

- Fais pas ta rabat-joie, on ne t'a pas supplié de venir non plus. Tu avais le choix.

- Je suis surtout venue pour toi !

Elle marcha vers moi et se planta à quelques centimètres de mon visage.

- Quand comprendras-tu que je n'ai pas besoin de toi ? Quand accepteras-tu que je ne veux pas que tu t'immisces dans ma vie ? C'est justement à ces moments-là que je me sens mieux, quand je suis loin de toi.

Son visage était tendu, elle disait vrai. C'était ce qu'elle pensait, ce qu'elle ressentait. J'eus du mal à avaler ma salive tellement ma gorge était serrée. Je n'arrivais pas à comprendre comment ma propre sœur pouvait me détester à ce point. Depuis petite elle n'arrivait pas à jouer avec moi, me donner de l'affection, me soutenir, m'aimer.

- Et qu'est-ce qu'il se passe entre toi et Wesley putain ? ajouta-t-elle une pointe de colère dans la voix.  Pourquoi tu lui colles aux basques ?

- Je ne lui colles pas aux basques ! Il ne se passe absolument rien entre nous, qu'est-ce qu'il te fait dire ça ?

- Arrêtes, je vois la façon dont tu le regardes. Je te connais assez pour remarquer qu'il ne te laisse pas indifférente. Tu sais, il doit déjà s'occuper de son frère autiste, il n'a pas besoin d'une handicapée de plus dans ses pattes.

Une handicapée de plus. C'est tout ce que je suis aux yeux de tous. Je décidai de l'ignorer, inutile de créer une querelle pour si peu. D'un côté elle n'avait pas tort, il ne me laissait pas indifférente. Il m'avait toujours plu, c'était Wesley. Il était le petit garçon qui m'avait sauvé la vie. Il était celui qui m'énervait, qui me faisait sortir de mes gonds. Celui qui me donnait l'impression d'être vivante, de sentir le sang dans mes veines, l'air dans mes poumons.

Nous arpentons Rich Road en restant sur nos gardes. Les monstres courent les rues et sont impatients de jouer avec nous. Il vaut mieux se méfier de chaque coin de rue, des petits coins sombres, du moindre bruit retentissant.  Nous entrons dans une zone de travaux, il y avait une benne avec des pierres, des engins, des échafaudages.

- Attends-là, ordonna Stella après quelques minutes, on est tout près du hangar. Je vais vérifier les environs, je connais mieux cette ville que toi.

DANGER'S ANGELS TOME I : The last dance - [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant