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Point de vue: Ava

Après le départ de ce Tony, j'ai passé des heures à pleurer. Des heures qui m'ont semblé durer une éternité. Je n'ai pas dormi. J'ai eu froid. Je ne pouvais pas me réchauffer. Puis la porte a fini par s'ouvrir. Il faisait jour dehors. La pièce était éclairée.
Une brune est entrée. Elle était habillée d'une robe noire. Elle l'est encore maintenant alors qu'elle est face à moi. Elle m'a détaché. J'ai frotté mes poignets abîmés. Puis elle m'a emmené dans une salle de bains. Où nous sommes encore.
La brune me fixe d'ailleurs. Parce que je ne veux pas me laver. Je ne veux pas me retrouver nue. Devant elle, d'abord. Et puis, je n'ai pas confiance. L'homme peut revenir. J'ai peur. J'ai peur de ce qu'il peut me faire. J'ai peur qu'il me touche.
La brune pose ses mains à plat sur mes épaules. J'ai peur. Je ne veux pas. Marco... où es-tu? J'ai besoin de toi. Et toi, tu n'es pas là. Pourquoi? S'il te plaît, viens me chercher. Les lèvres de la jeune brune bougent. Je me concentre.

"Calmez-vous. Je dois vous laver. Ce sont les ordres."

Je secoue la tête. Non! Non! Non! Non! Je ne veux pas. Elle m'attrape le visage avec ses deux mains. Ses paumes froides sur mes joues brûlantes me font sursauter.

"Si vous ne faites pas ce que je vous dis de faire, ça finira mal."

Mais pourquoi je dois me laver? Je ne veux pas! Elle me supplie du regard. Je comprends. Elle n'est pas ici de son plein grès. Elle est forcée. Et elle a peur. En la détaillant un peu plus, je remarque cette marque rougeâtre dans son cou. Puis une autre, violette. Un suçon... Oh non!
Je secoue la tête. Non! Je ne veux pas! Je ne veux pas finir comme elle! Soumisse! Non! Parce que je sais que ce Tony l'a réduise à une simple prostituée. Elle n'a pas le choix. Mais moi je veux avoir le choix! Non! Soudain, elle me gifle. Et j'arrête de paniquer.

"Vous allez m'écouter. Vous allez vous doucher, vous habillez et descendre avec moi."

Je lui montre de mon doigt tremblant son cou. Elle comprend. Elle baisse les yeux. Elle sait que je sais. Et je le regarde. Je fixe ces larmes qui coulent sur ses joues. C'est presque reposant. Mélodique. Mais je ne sais même pas qu'est-ce qu'une mélodie.
Je pose ma main sur son épaule. Elle relève la tête et me sourit tristement. Nous nous fixons. Ses yeux marrons ne pleurent plus. Elle essaie de me sourire. Mais ça ne change rien. J'ai peur. J'ai extrêmement peur. Je pense à Marco.

"Je ferais en sorte qu'aucun homme ne vous touche. Faites moi confiance."

Désespérée, j'hoche la tête. Et je la laisse me déshabiller. Une fois nue -c'est-à-dire rapidement- la brune me pousse sous le jet d'eau chaude. Ne souhaitant pas être plus assistée que cela, je lui fais signe de partir.
Elle hoche la tête. Je sais qu'elle ne quittera pas la salle de bains. Mais au moins, j'ai le droit à un peu d'intimité. Je me dépêche de me savonner, parce que rester aussi vulnérable en étant nue me met très mal à l'aise.
Je me rince. Et je quitte la douche après mettre enroulée dans une grande serviette éponge. Et la brune est toujours là. Elle vient m'aider à me sécher. Je crois qu'elle me parle parce que je vois ses lèvres bouger. Mais puisqu'elle est en continuel mouvement, je ne peux pas bien lire.
Je l'arrête donc. Elle me fait angoisser à force de s'activer dans tous les sens. Je n'ai pas besoin de ça. Plus elle bouge, plus j'ai l'impression que le danger est partout. Je pose mon doigt sur mon oreille. Et je secoue la tête. Elle doit comprendre que je suis sourde.
Elle me fixe comme une vraie débile. Je ne veux pas être méchante avec elle alors qu'elle s'occupe de moi, mais là situation est trop critique pour moi. Je répète mon geste trois fois. Ses yeux s'écarquille. Elle a comprit! Elle s'excuse puis reprend son travail.
Une fois que je suis sèche, elle me tend des vêtements pliés. Enfin... une simple culotte en dentelle noire et une robe rouge très moulante. Non... Elle me force à prendre ces vêtements. Sois son regard désolé, j'enfile le tout, essayant de cacher le plus possible mon corps.
Je jette un rapide coup d'œil à mon reflet dans le miroir pendant que la brune s'occupe de mes cheveux. Rapide parce que mon reflet me dégoûte. Je sais pourquoi je suis habillée ainsi et ça me donne envie de vomir. Je chausse des escarpins noirs.
Cette robe rouge moulante qui met beaucoup en valeur mes seins et mes hanches. Elle est faite pour que les hommes de cette maison se rincent l'œil. Pour les aguicher. Pour qu'ils se pensent tous légitimes d'abuser de moi, de mon coprs, et de ma fierté.
Si un d'entre eux me touche, je serais morte de l'intérieur. Parce que je ne suis jamais allée jusqu'au bout. Parce que je suis encore vierge. Et parce que je ne serais pas consentante. Je vais vers ça. Je le sais. Je sais que cette brune me prépare pour mon viol.
Par qui? Je ne sais pas. L'homme qui m'a enlevé? Tony lui-même? J'ai une dette à payer à cause de... Oh non! Je ne vais tout de même pas devenir la putain de Tony Gomez?! Je m'y oppose! C'est non, non, non!
Je le tourne pour dévisager la brune. Je dois savoir. Alors je signe.

"C'est T-O-N-Y? C'est pour lui que tu me fais ça?"

Elle fronce les sourcils. Évidemment... elle ne comprend pas la langue des signes. Qu'elle idiote... Je sens les larmes me monter aux yeux. J'ai peur. Marco, s'il te plaît. Viens. Je supplie la brune du regarde en montrant d'un vague mouvement ma "tenue" -qui ressemble outrageusement à un déguisement de pute.
Elle arque un sourcil avant d'hocher simplement la tête. Mais elle s'empresse de me rassurer. Les lèvres de la brune bougent. Elle me rassure. Elle me dit qu'elle sera là. Qu'elle l'en empêchera. Elle me le promets. J'ai envie de la croire.
Elle finit de me brosser les cheveux et elle ouvre la porte de la salle de bains. Un homme musclé nous regarde. La brune m'attrape me poignet et nous suivons ce colosse. Je baisse la tête. Je peine à marcher avec les talons. Ils sont beaucoup trop grands. Et ce n'est pas ma taille.
Mais je ne dis rien. Parce que j'ai le souvenirs de ses puissantes mains sur mon cou. J'ai vu les marques rouges sur mon cou. On voit parfaitement la trace de ses doigts. On peut les compter. J'ai essayé de ne pas regarder. Mais impossible.
Nous arrivons dans une grande salle à manger, pleine d'hommes plus musclés les uns que les autres. Tous les regards divaguent dans notre direction. Et je vois Tony. En fait, je ne vois que lui.
Il se lève, souriant aux autres. Un sourire malsain. Pervers. Je recule d'un pas. Mais la brune me maintient près d'elle. Et je vois les lèvres de ce Tony bouger. Il parle trop vite. Et il n'articule pas. Alors je ne comprends pas. Mais je sens que la brune resserre sa main. Ça ne doit pas être plaisant.
Il fait signe à la brune. Elle me tire. Nous longeons un couloir, Tony devant nous. Je vois son arme. Dans son dos. Et j'ai peur. Il ouvre une porte, nous entrons. L'homme derrière nous ferme la porte. Je remarque alors le lit. Le grand lit. Tony fait signe à la brune alors qu'il enlève sa ceinture.
Non!
Je me précipite sur la porte que je cherche à ouvrir. Mais c'est fermé à clé. Je frappe. Je frappe. Je frappe. Et je grogne. Je veux sortir! Non! Soudain, je suis tirée en arrière par mes cheveux. Je ferme les yeux sous le choc.
Quand je les rouvre, je suis allongée sur le lit, Tony au-dessus de moi. Il me maintient fermement par le cou. Je me débats. Parce que je sens ses putains de mains sur l'intérieur de mes cuisses! Il remonte et pose sa main sur mon intimité.
Je me débats. Je me débats encore plus quand je sens qu'il se frotte à moi. Son érection se durcit contre ma cuisse. Et je cris jusqu'à m'en irriter les cordes vocales. Je sens que tout vibre dans ma gorge. Mais je ne veux pas qu'il me touche.
Je regarde sur ma droite. La brune me fixe. Apeurée. Mais je ne me laisserais pas faire comme elle. Je reporte son attention sur Tony. Sa ceinture est à côté de moi. Sans attendre, je l'attrape et lui frappe le visage avec. Il tombe sur le côté, j'en profite pour m'éloigner. Au même moment, la porte de la chambre s'ouvre.
Le colosse du début arrive vers moi. Il m'attrape par le bras et me tire sans ménagement. Nous quittons cette salle. Nous longeons un couloir, il ouvre une porte, nous descendons des escaliers. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il me jette au sol.
Puis il disparaît. Je regarde autour de moi. Je suis dans une petite pièce. Il y a un trou dans le mur. Je peux voir dehors. Mais c'est tout. Je m'approche de ce trou et m'installe en-dessous.
Je ferme les yeux. Parce que les larmes coulent. J'ai eu tellement peur. Mais il ne me laissera pas tranquille. Je sais. Parce que je l'ai frappé. Il va revenir pour se venger.
Mais je prendrais les coups. Je n'ai pas peur de prendre des coups en échange de ma virginité. Je ne laisserais personne me salir ainsi. Personne. Et puis, il y a Marco...
Où es-tu Marco? Je t'attends... J'ai besoin de toi...

La Sourde et la BruteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant