Point de vue: Marco
Je me réveille en sursaut. Je n'ai le temps de rien que je tombe en arrière. Mierda... Je me suis mangé un coup de pied dans le nez. Le sol est humide, froid. Je reconnais là de la terre. Elle est mouillée.
J'ouvre un œil. Il me fait souffrir ce con. Ça doit être à cause du coup de poing que j'ai mangé quand ils m'ont emmené et qui m'a endormi. J'ouvre alors le second.
J'ai un mouvement de recul. Putain. Mais qu'est-ce qu'il fout là lui? J'essaie de me redresser. Mais je ne peux pas. Je suis retenu par quelqu'un. Je lève les yeux vers cette personne.
Encore un colosse qui pense pouvoir faire le poids contre moi. Dans mon état actuel, c'est possible. En temps normal, je l'aurais buté à mains nues. Je préfère l'ignorer.
Il me soumet à l'autre bastardo. Mais ce n'est qu'une soumission physique. Je ne me soumets jamais à personne. Sauf à elle. Ava. Elle me revient en tête comme une révélation.
Je m'en fous de me faire défoncer la gueule ou même me retrouver soumis à ce bastardo, si elle va bien. J'ai encore les images de son bras s'en tête. Celles où on lui a tiré dessus aussi.
Quelle têtue cette fille! Si elle m'avait écouté, elle s'en serait sortie sans blessure. Menteur. Il était là, il l'aurait suivi et tué. Je le sais. En se faisant blesser, elle s'est sauvée la vie.
Je me dégage de la poigne de l'autre colosse. Hors de question qu'il me touche comme si j'étais sa puta. Et qu'il ne me cherche pas. Je suis très très en colère.
Finalement, je pose mes yeux sur le bastardo qui m'a frappé. Il sourit. Ouais, souris trou du cul, parce que quand Pedro va débarquer, il t'en fera un second que tu n'es pas prêt d'oublier depuis l'Enfer.-Marco, Marco, Marco... mon jeune et fort Marco...
-Je ne suis pas tu puta, alors calme ta bite de pervers.
-C'est comme ça que tu parles à tu tio? Que c'est mal.Il m'assène un coup de pied qui me fait tomber sur le côté. Rapidement, il vient écraser ma tête sur la terre, à l'aide de son putain de pied.
Si je sors d'ici, c'est le premier truc que je lui coupe. Son pied. Ensuite, ça sera sa bite qu'il ne sait pas tenir. Une rage folle s'empare de moi. On aurait dû buter cet enculé il y a des années!-Tu n'es pas mon oncle, sale bastrado!
-Bien sûr que si. Demandes tu tia Carmen si moi, le grand Señor Garcia, je ne suis pas tu tio.
-Tu es juste le bastardo qui a abusé d'elle il y a vingt ans!
-Elle s'est offerte à moi! ¡Tu tia la puta!Il appuie sur mon crâne. La migraine me gagne. Mais je ne dois pas succomber à la douleur. J'ai enfin le plaisir de le voir voir face.
Celui, qui, il y a vingt ans, a violé ma tante lors d'un repas entre allié. Mi papá lui faisait confiance. Il l'a trahit. Il a violé la sœur de ma mère.
Elle était un peu saoule, triste et à bout. Mamá lui manquait, son mari venait de mourir d'une maladie. Et même si avec Pedro et papá on fait tout pour l'aider, elle était triste.
Aujourd'hui, elle va mieux. Même ce bastardo ne la hante plus. Mais à l'époque, c'était différent. Très différent. Mon père aurait dû le buter.
Parce qu'il a profité d'un moment de faiblesse pour la coucher sur l'herbe du jardin et la violer. Elle s'est débattue. Je l'ai vu. Et c'est moi qui l'ai défendu. J'étais jeune à l'époque. Dix ans. Mais je savais me battre.
Quand il a su qu'il serait prit, il s'est enfuit. J'ai voulu aider tia Carmen. Mais elle était épuisée. Elle m'a chuchoté d'aller chercher mon père. À lui, elle lui a tout raconté.
Moi, je n'ai jamais vraiment su. Seulement, j'écoutais aux portes avec Pedro. On écoutait. On a compris. Pedro, surtout. Il a toujours tout comprit plus vite que moi.-Alors? Tu penses à cette fameuse nuit où tu m'as empêché de salir entièrement le nom de tu tia? Que de bons souvenirs, n'est-ce pas, Marco?
Je parviens à lui attraper sa jambe. Et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je suis au-dessus de lui. Et je le martèle de coups de poings dans le visage.
Ce salop se débat. Tu n'as pas le droit de te débattre, Garcia! Parce que tu as sali Carmen, parce que tu l'as emmené plus profond encore dans la douleur.
Mi tia a fait une lourde dépression suite à son agression. Elle voulait mourir. Elle faisait des cauchemars. Papá cherchait désespérément à l'aider. La meilleure chose qu'il a fait pour elle, c'est de lui laisser du temps, avec nous, à Mitú.
Quand nous sommes revenus, elle allait mieux. Alors on y allait souvent. Comment ce bastardo a su que nous étions là-bas, Ava et moi? Comment? Il doit nous surveiller depuis longtemps.
Je me sens tirer en arrière. Mais je ne m'arrête pas. Je frappe. Du poing ou du pied, ça ne change rien. Je veux juste qu'il souffre. Papá aurait dû le buter, mais il n'était plus en Colombie.-Qu'est-ce que tu fous ici, Garcia? Tu n'as pas mit les pieds en Colombie depuis vingt putains d'années!
-Je n'ai pas mit les pieds ici depuis que ton père a ruiné ma vie en ruinant mon business! Et il est l'heure pour tous les Esteves de crever sous ma vengeance!
-Ce sont les Esteves qui te créveront!Le coup de poing que je me prends m'arrache un grognement. Il a gardé la forme la vieux bastardo. Il doit avoir quoi? Cinquante ans. C'est plutôt vieux pour un faux gangster.
Il ne faisait que violer les femmes. Toutes les femmes. Mi tia n'était qu'une parmi tant d'autres. Mi papá a juste fait fermer tous ses bordels où il allait comme le souhaitait, baiser ses putains sans leur accord!
Je veux le crever. Oui. Je veux le tuer à mains nues. Je veux que son sang coule sur mes mains. Je veux jubiler de ça.
Mais pour le moment, je sens cette atroce douleur dans le tibia. Il vient de me frapper avec une barre en fer. Et mon os se brise sous le second. Qu'est-ce que ça fait mal! Putain!
J'hurle. De douleur. Et de rage. Ça m'enrage de l'avoir face à moi et de ne pas pouvoir le buter. Putain! Le colosse qui me maintenait jusqu'à là me lâche. Je m'écroule au sol.
Ma jambe est foutue. Je n'ai plus qu'à prier pour que Pedro se magne de venir le chercher. Sinon, je ne pourrais plus marcher. De toute façon, je sais que je boiterais à vie. J'ai vu la même blessure chez un des gars de Mickaël.-Tu vas pourrir ici encore un peu Marco. Mais mon cher Pablo va s'occuper de toi encore un peu. Je reveindrais, plus tard, et je te buterais. D'ailleurs, une fois que tu seras mort, j'irai chercher tu puta pour en faire mi puta. D'après mes gars, cette salope en a dans le ventre. Et elle est plutôt bonne.
-Si tu touches à Ava...Je n'ai pas le temps de finir ma phrase. Il est déjà parti et ce dénommé Pablo a déjà les mains sur ma gorge. Il m'étrangle. Je lui mets un sévère coup de poing.
Il recule. Et il met un coup de pied dans ma jambe brisée. Je cris de douleur. Putain! Il revient au-dessus de moi. Cette fois-ci, il me met des coups de pieds bien placés dans le buste.
Ça me coupe la respiration plusieurs fois. Ouais... Là, j'ai au moins deux côtes cassées. Il faut croire que je vais vraiment sortir d'ici en pièces détachées. Il vient ensuite me donner quelques bons coups de poings dans le visage.
Là, je vais finir défiguré et gonflé. Je risque d'être très moche en sortant d'ici. Moi qui souhaitais une sortie triomphante, je vais plutôt la faire en brancard.
Finalement, le colosse se redresse. Ouais, casses toi sale mierda. Parce que ta gueule de grosse mierda me dégoûte. Je le regarde fermer la porte. Je peux enfin m'occuper de mon environnement.
Je suis dans une sorte de cellule sous-terraine. Il y a juste une grille qui donne dehors. Mais elle ne cédera pas si je men prends à elle. De toute façon, je n'irai pas loin dans mon état.
Mes pensées se tournent vers les dernières paroles de Garcia. Pedro, fait attention à mi joya. Je t'en prie. Il est hors de question que Garcia touche à un seul cheveux d'Ava.
Ava. Putain. J'espère qu'elle va bien. Qu'elle ne s'inquiète pas trop pour moi. Elle doit le savoir, je ne m'avoue jamais vaincu. Je vais me battre pour elle. Mais elle doit se battre pour moi.
Ava. Ne pleures pas, mi joya. Je ne mérite pas tes larmes. Restes avec Pedro. Bats toi avec lui. Et fais lui confiance. Avec la puce GPS que j'ai sous la peau, il saura me retrouver.
Oui. J'ai un GPS sous la peau. C'est une précaution de mon père. Cette puce nous a sauvé de nombreuses fois. J'espère qu'elle en fera de même cette fois-ci.
Pedro, mi hermano, je compte sur toi. Ava aussi. Et tous les autres. Je me bats aussi. Alors, en vous attendant, je vais profiter de probablement quelques heures de calme pour dormir. Ça m'aidera à résister.
Je vous attends.

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La Sourde et la Brute
Romance"Parce qu'elle était une âme égarée Qui a rencontré son âme déboussolée; Il avait le talent de tuer Et elle celui de supporter; Il a suffit d'un seul regard Pour que chacun s'égare; Parce qu'il était un connard et elle un rempart Ils faisaient...