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Point de vue: Marco

Pedro et ses idées à la con. Mi hermano, tu as le don de me mettre hors de moi. Je n'ai aucun jour de repos depuis que nous avons éliminé le minuscule gang de Nat. On doit renforcer nos alliances, défendre nos territoires et se méfier des ennemis. On a tout de même mit un coup de pied dans la fourmilière avec Nat.
Certains se battent pour son territoire. Mais il nous revient. C'est comme ça ici. Celui qui gagne prend. Et pour prendre, il faut tuer. C'est la seule façon de gagner. C'est ce que Pedro a fait. Cependant, certains pensent le contraire.
Alors, JE dois aller régler tout ça. Pedro est en déplacement aux États-Unis. Les reines me reviennent. Bien que je n'agis que sous ses ordres. Et son appel de ce matin était clair. Aller tuer les frères Diego et Kenzo.
Ce sont de petits trafiquants, plus importants que Nat, mais, à l'échelle du trafic du pays, ils ne représentent rien. Seulement, ils commencent à s'imposer. Sur nos territoires. Sur ceux de Nat que nous récupérons.
Je dois préparer mon équipe pour intervenir en début de soirée. Mais je n'ai pas la tête à ça. En fait, toutes mes pensées sont tournées vers Ava. La belle jeune femme aux longs cheveux noirs. Et à notre fin de soirée.
Nous nous sommes embrassés. Première erreur de ma part. Je lui ai "crié" dessus, je lui ai fait la morale. Seconde erreur. Et j'ai tout raconté à mi hermano. Troisième erreur. Il s'est bien foutu de ma gueule.
Il n'a pas tort. Moi et mes grands discours sur les relations homme/femme sont bien beaux, mais je ne sais même pas me retenir. Ava avait de la fièvre. Peut-être qu'elle délirait. Je ne sais pas. Elle n'avait pas le contrôle d'elle-même. Elle ne doit même pas s'en souvenir!
Bon... je dois avouer avec une légère culpabilité que je ne suis pas allé là voir aujourd'hui. Mais, après que Felicia se soit occupée d'elle hier, je n'ai eu en tête que cette plaie ouverte. Un point avait sauté. Selon Felicia, rien de grave en temps normal. Sauf qu'il y avait une infection.
Je crois qu'elle a passé la nuit avec Ava. Enfin, jen suis sûr. Je l'entendais par nuit se précipiter à chaque gémissement d'Ava. Elle a du souffrir toute la nuit. Surtout que Felicia a dû lui poser un drain pour le mauvais sang.
Je passe mes mains sur mon visage. Motives toi Marco. Tu hermano compte sur toi. Tu le représente et tu représentes tu familia. Les valeurs et les principes des Esteves. Je me lève et quitte le bureau de mon frère. Heureusement, j'ai demandé à Giotto de réunir tout le monde.
Donc, dès que j'arrive au séjour, tout le monde est près. C'est étrange de se retrouver à la place de Pedro. Je comprends tout le stress qu'il ressent à chaque foi qu'il doit prendre la parole. J'inspire en me plaçant face à ce grand monde. Ava et Felicia ne sont pas là. Mais je comprends.

-Bien. Alors, j'ai eu Pedro au téléphone. Il nous envoie récupérer le territoire de Manizales ce soir. Donc dans... quatre heures. On a pour mission de tuer les frères Diego et Kenzo, parce qu'ils nous piquent nos terres et s'établissent trop dans cette ville.
-Diego et Kenzo? demande Anthony. Ils pèsent plus que Nat.
-Je sais. Mais les ordres sont les ordres. On tue, des hommes à nous s'établissent demain, et mi hermano est content. Bien, allez vous préparer, on part dans trente minutes. Aucun retard ne sera toléré. Moana et Giotto, vous restez ici, avec une dizaine d'hommes et Felicia.
-Je veux venir! s'insurge Moana.
-Tu dois veiller sur...
-Je ne me suis pas engagée dans ce gang pour protéger des blessés. J'adore Ava, mais j'en ai ras la casquette de rester là à la surveiller. Elle est allongée, c'est d'un ennuie mortel!

Je n'ai même pas le courage de répondre ou de débattre. Je soupire. Pedro aurait su la remettre à sa place.

-Bien. Tu viens. Mais pas de débâcle. Alejandro, tu me la surveille.
-Je n'ai pas besoin de lui, rétorque méchamment Moana.

Ils m'agacent! Je n'ai pas le temps de m'inquiéter de leur petite dispute de mes deux!

-J'en n'ai rien à foutre Moana. Cessez de me les briser et allez tous vous préparer!

Suite à mon énervement, chacun se met en marche. Comme fais-tu Pedro? Je suis déjà à deux doigts de les jeter en cellule et de les laisser mourir de faim une semaine.

💠💠
💠

Regard sur Anthony. Arme en main. J'y vais. Il vient de faire exploser la porte. La nuit est tombée sur Manizales. Et pourtant nous sommes tous pleins d'énergie. Un de nos hommes entre en premier. Première balle. Ennemi, dans la tête, mort. Parfait.
J'entre à mon tour dans ce grand salon, avec Anthony, Alejandro, et tous les autres. Ils sont en train de préparer la cocaïne. Nos balles fusent. Alejandro se fait plaisir avec sa mitraillette. Il en tué cinq d'un coup. On ne s'attarde pas. On est couvert alors on s'enfonce dans la maison. On cherche los hermanos.
Deux choix s'offrent à nous. Étage ou sous-sol. Je choisis l'étage. J'envoie Alejandro, Moana et un autre homme au sous-sol. Je prends Amina et Anthony avec moi. Amina ouvre la marche. Je la sens prête à exploser. Elle est là pour tuer. Et je sais qu'elle ne s'arrêtera pas.
Dans le couloir, dix portes. La marocaine s'attaque à la première. Une salle de bains. Vide. On continue. Deuxième porte. Un homme et une femme. Anthony tire. Deux morts. Troisième porte. Vide. Quatrième porte. Vide. Mierda... Allez los hermanos, un effort. Venez à moi.
Cinquième porte. Une femme. Une prostituée. Anthony la tire et la somme de rester derrière lui. Amina ouvre la sixième. Porte. Coup de feu. La fausse blonde bascule en arrière et tombe sur les fesses. Je la tire pour la mettre à couvert. Blessure par balle au bras droit.

-Amina? Ça va? demande Anthony.
-Ça va. Marco, tues moi cet enfoiré. Montres lui qui est el toro!

J'hoche la tête. La puta se précipite sur Amina pour penser sa blessure. Sous le joug de l'arme de la jeune femme, tout de même. Je fais signe à Anthony de finir le couloir.
Je passe ma tête par le chambranle de la porte. La chambre est vide. Unique exception. Il y a une autre puta sur le lit. Attachée, nue. Les frères Diego et Kenzo ont d'étrange pratique. Elle pleure. Elle a du avoir peur.

-¿Dondé esta?

Elle me montre du menton la salle de bains attenante. Pas de temps à perdre. J'ouvre la porte. J'oublie de me mettre à l'abri et prends une balle dans la cuisse gauche. Parce que cet enfoiré tire! C'est une arme manuelle. J'ai dix secondes avant qu'il puisse de nouveau charger. J'oublie la douleur.
Alors j'entre, le localise, et tire dans son ventre. Son arme tombe à terre. En un coup de pied, elle quitte la pièce. Je regarde enfin ce coprs au sol. Kenzo. Le plus dangereux des deux. Son ventre perd énormément de sang. J'aimerais lui faire du mal. Mais les ordres sont les autres.
Pas de torture. On se débarrasse d'eux le plus vite possible. Kenzo est encore en vie. Il me fixe de ses yeux globuleux. Bien en chair, la balle a du être ralentie par sa graisse.

-Marco Esteves! Ce territoire n'est pas à toi!
-Il est à mi hermano! Il a tué Nat, cette terre lui revient. Vous avez mis les pieds où il ne fallait pas!

Je lève mon arme. J'enlève le cran de sûreté.

-Il sait que tu as Ava Santes. Il viendra la chercher.

Je ne tire pas.

-Qui?
-Il sait.
-Qui sait? Qui la veut?
-Tony Gomez. Et il l'aura! Il fera d'elle sa puta pour se venger de Sarah!

Je ne le laisse pas finir. Trois balles dans la tête. On ne menace pas Ava! C'est hors de question! Je quitte cette salle de bains repeinte en rouge. Je libère la puta qui se rhabille à la hâte. Je la traîne dans le couloir.
Ou Anthony s'occupe d'Amina. L'autre puta aussi. Elles se rejoignent pour se rassurer. Je fais signe à tout ce beau monde de partir. Au rez-de-chaussée, c'est le calme. Tous les hommes de Kenzo et Diego sont morts. D'ailleurs... en parlant de Diego.
Alejandro dépose son cadavre colériquement avec les autres. Le bûcher sera lancé quand nous serons dehors. Mais je m'inquiète. Tony Gomez. J'ai entendu son nom lors du dîner que j'ai eu avec mi hermano et d'autres grands poisson du trafic colombien.

-Ce bastardo s'en est prit à Moana! Elle était seule! On a du se séparer pour couvrir le sous-sol, et il en a profité pour la tabasser!

Douche froide.

-Où est-elle?
-Dans la voiture. Elle ne voulait pas partir sans lui avoir foutu une balle entre les deux yeux. Mais c'est moi qui lui ai mit.
-On se casse!

Ils suivent tous mon ordre. À peine un pied dehors, la maison flambe. Et je n'ai qu'un nom en tête sur le chemin du retour. Gomez... Je dois parler à Pedro. Il doit s'en souvenir mieux que moi.

La Sourde et la BruteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant