Point de vue: Marco
Fait chier. Ça me fait vraiment chier. Tout allait bien. Même si je savais qu'elle était préoccupée et qu'elle voulait parler, je pensais que ça irait. Mais je me suis de nouveau emporté.
Je déteste me disputer avec Ava. Mais je déteste quand elle insiste sur quelque chose alors que je ne veux pas en parler. Ava est comme ça. Elle panique toujours pour rien. Son passé en est pour quelque chose.
Je soupire en garant mon SUV devant la villa. Cette petite escapade m'a fait du bien. Alejandro a eu les bons mots. Dire que moi je l'avais frappé quand il s'était retrouvé dans la même situation.
Je quitte le véhicule. Alejandro me suit. J'entends ses pas derrière moi. Je dois aller voir Ava. Je dois lui parler. S'il y a bien une chose que j'ai compris, c'est que je ne dois pas négliger ses sentiments jusqu'à lui faire du mal. Et je m'excuserai de mettre emporté.-Tâches d'être sincère, Marco. Elle ne te demande rien de plus.
Je me tourne pour dévisager Alejandro. Il vient de sortir une cigarette et l'allume. J'hoche simplement la tête. Je ne sais même pas s'il m'a vu dans le noir de la nuit.
Je ne m'en préoccupe pas et continue mon chemin. Lorsque j'entre dans la grande sale du rez-de-chaussée, je découvre Anthony, Amina et Moana du côté salon. Ils me dévisagent tous.-Alejandro est dehors, si tu veux le voir, Moana.
Elle ne répond pas mais se lève. Nous la regardons sortir. Le calme revient. Je crois qu'ils m'attendaient. Après tout, il est vingt-deux heures...
-Où est Ava?
-En haut, normalement, me répond Anthony.
-Désolé, pour le dérangement et le reste.
-Vas la retrouver au lieu de faire le sentimental avec nous.Je souris légèrement. Je ne m'attarde pas et je monte les escaliers. Je me retrouve sans le couloir sombre. Mais je sais où se trouve la chambre de mi joya.
J'ouvre la porte de sa chambre. Elle est plongée dans le noir. Mais je ne la vois nulle part. Ni sur son lit, ni dans sa salle de bains, nulle part. J'entends du bruit dans ma chambre.
Je souris. J'emprunte la porte qui sépare nos deux chambres. Elle est là. Elle est dos à moi. J'en profite pour la dévisager. Elle a allumé une lampe, ce qui donne assez de lumière dans la pièce.
Elle enfile un long tee-shirt à moi, comme si tout était normal. Je souris lorsqu'elle envoie son soutien-gorge sur ses vêtements en boule dans un coin de ma chambre.
Elle se retourne enfin. Elle sursaute. Puis, elle court vers moi, traversant la chambre en entière. Elle se jette dans mes bras. Je la rattrape de peu, reculant de quelques pas sous la pulsion de l'impact.
Je passe mes mains sous ses fesses. Je la serre contre moi, reniflant sa délicieuse odeur de vanille. En quelques pas je nous amène au lit. Je sens qu'elle me serre encore plus contre elle.
Putain! Qu'est-ce que je déteste me disputer avec elle! Elle relève la tête. Ses jambes enroulées autour de mon bassin l'aident à se maintenir droite. Elle pose ses lèvres rapidement sur les miennes. Puis elle signe."Padon, pardon, pardon."
Je lui souris. Je lui dépose un rapide baiser sur le coin des lèvres avant de l'obliger à se détacher de moi en la posant de force sur le lit.
C'est le moment Marco. Ne te dégonfles pas. Je passe mes mains dans mes cheveux, puis sur mon visage. Mierda... Je pose mes pupilles sur la jolie colombienne. La merveilleuse colombienne qui fait battre mon cœur."M-A-R-C-O. Ça ne va pas?"
"Je dois te parler."
"Si c'est par rapport à tout à l'heure, j'ai compris. Je suis désolée, j'ai été indiscrète."
"Je pense au contraire que c'était important. Il est temps que tu en saches plus sur moi. Il est temps que tu me connaisses entièrement."
Elle fronce les sourcils. Ouais, dit comme ça, c'est étrange. Je lui souris tout en m'installant à ses côtés. Elle ne me quitte pas du regard. Ça me déconcentre un peu, pour être sincère. J'inspire. J'expire. Je me lance.
"C-A-M-I-L-L-A était une femme magnifique mais maléfique. Je suis tombé fou amoureux d'elle. Elle faisait parti du gang. On était jeune. J'avais dix-neuf ans, elle aussi. Maintenant, je me rends compte que cet amour était très superficiel. J'aimais l'image qu'elle dégageait. Elle nous a trahit. Mais on ne faisait pas grand chose. Et puis, ce qui devais arriver arriva. Fusillade, elle est morte dans mes bras. Je m'en suis beaucoup voulu parce que j'étais persuadé que j'aurais pu la sauver. Mais elle était foutue. Elle avait les mains sales. Elle avait trahit trop de personnes. C'est pour ça que je déteste parler d'elle."
Elle pose sa main sur ma joue, me souriant légèrement. Elle se redresse pour m'embrasser tendrement la joue. Ça m'arrache un sourire.
"Je suis désolée d'avoir douté de toi juste pour ça. Mais il y avait ce prénom sans histoire dans la bouche de tout le monde. Je te fais confiance M-A-R-C-O. Seulement, je n'ai pas confiance en moi."
"Je sais. Mais ne doutes plus de toi. Parce que ce qu'il y a entre toi et moi est bien plus fort que ce qu'il y avait entre C-A-M-I-L-L-A et moi. Je sais que je ne parle pas de mes sentiments. Mais je ne sais pas comment les exprimer. Pas comme toi tu le fais en tout cas."
"Je ne te demande pas de m'aimer, de me faire des déclarations tous les jours. Seulement d'être sincère avec moi, de ne pas me mentir ni jouer de moi. Je préfère encore qu'on arrête là parce que tu ne m'aimes. Je veux juste savoir où je dois me situer dans tout ce que je vis. Parce que je suis totalement perdue. Je n'ai plus aucun repère. Sauf toi. Et si toi-même tu me mènes en bateau, qu'est-ce que je deviens? J'ai abusé, je le sais. J'en suis terriblement désolée. "
"Ce n'est rien. Je ne te mène pas en bateau. Je vis avec toi les plus beaux instants de ma vie. C'est compliqué. Tu dois l'accepter. Et je dois faire en sorte de ne jamais te faire sentir misérable. Parce que tu es importante dans ma vie. Sinon, tu ne serais pas, et je ne serais pas."
"J'ai compris maintenant. A-N-T-H-O-N-Y m'a expliqué que je devais être plus clémente. Je le serais. Promis."
"Je serais plus ouvert. Promis."
Comme deux gamins, nous scellons ce pacte avec notre petit doigt. Je souris. Une fois notre promesse engagée, je me jette sur les lèvres d'Ava.
Quoi? Elle m'a manqué ma petite colombienne au mauvais caractère. Mi joya. Elle répond à mon baiser sans pour autant l'approfondir. Mais ça me va. Ce soir, c'est réconciliation tendre.
Je me détache d'elle pour plonger dans sus ojos verdes. J'adore sus ojos. Cette couleur presque transparente mais pourtant si vive et étincelante. Quel est le secret de ce regard capable de me mettre à genou en quelques secondes à peine?"Un problème?"
"Je me disais juste que tu es magnifique. Et que tes yeux sont magnifiques. Que ton coprs est magnifique. Que ta personne entière est magnifique."
Je vois ses joues rougir légèrement. Je la trouve craquante. Égoïstement, j'aimerais la garder uniquement pour moi, ma cacher comme un tresoro. Mi tresoro. Mi joya.
"Maintenant, couchons-nous."
"Je suis déjà prête."
"Je sais. Je vois que mes tee-shirts te plaisent."
Elle hoche simplement la tête. J'ai l'impression de rajeunir, de vivre des instants enfantins et pourtant si doux avec elle. Ava se glisse sur le côté, s'installe sous les draps.
Je me lève, retire mes chaussures ainsi que mes vêtements pour me retrouver uniquement en caleçon. Je coupe toute source de lumière. Et je la rejoins. Son corps froid vient se coller au mien directement.
Sa tête trouve naturellement sa place sur mon torse nu. Elle s'amuse quelques secondes, du bout du doigt, à dessiner des arabesques invisibles sur le haut de mon torse. Je la serre un peu plus contre moi lorsque je me sens partir dans un profond sommeil.Épuisé et exténué
Je rejoins Morphée.
Ainsi, à tes côtés,
J'apprends à me calmer.Je suis apaisé. Et pour être franc, je ne me suis jamais senti aussi bien depuis mon enfance. Je pense qu'il est temps de prendre quelques vacances méritées.
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La Sourde et la Brute
Romance"Parce qu'elle était une âme égarée Qui a rencontré son âme déboussolée; Il avait le talent de tuer Et elle celui de supporter; Il a suffit d'un seul regard Pour que chacun s'égare; Parce qu'il était un connard et elle un rempart Ils faisaient...