La Sourde et la Brute

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Point de vue: Marco

-Il faut que tu y ailles pour moi, Marco. Tu représentes autant que moi notre famille, alors tu peux bien faire cette transaction à ma place.
-Nous ne sommes que cinq Pedro, ¡Mierda! Et j'ai deux blessées!

Je passe mes mains sur mon visage, épuisé et sur les nerfs. Bon dieu! Mi hermano aurait-il perdu la raison? Je ne veux pas risquer la vie de mes compagnons. Felicia n'est pas faite pour les combats. Ava est encore fragile et Amina souffre encore un peu. Il n'y a plus qu'Anthony et...
Je me tourne pour dévisager la personne qui vient de poser sa main sur mon épaule. Ava. Elle me sourit, en fonçant les sourcils. Heureusement pour moi qu'elle soit sourde! Sinon, elle aurait entendu cette conversation désagréable. Je glisse une main dans ses longs cheveux soyeux.

-Il n'y a rien de dangereux dans un achat d'armes, hermanito. Tu y vas, tu donnes l'argent, tu prends les armes, et tu t'en vas. C'est un allié à nous, il ne se passera rien de grave.
-Oui. Comme pour cette foutue transaction où moi et mes gars on s'est retrouvés piégés.
-Tu es mon putain de bras droit! Aux dernières nouvelles je suis encore le jefe! Alors tu vas faire cette transaction. Je t'assure, mi hermanito que tout ira bien. Giotto sera là dans une heure, vous partirez avec lui. Il servira de renfort. Ça te va?
-Tu me brises les cojones Pedro, tu le sais ça?
-Ouais, comme quand on était gamins et que tu chialais parce que tu ne savais pas encore monter aux arbres et moi si.
-Ouais, comme ça. Exactement. Bon, je vais préparer mon équipe.
-Fais-moi confiance.
-Je te fais confiance.
-Alors parfait. J'attends votre retour pour bientôt.
-Ouais, c'est ça. À bientôt.

Je m'empresse de raccrocher et de laisser tomber mon téléphone sur l'îlot de la cuisine. Je me concentre sur Ava. J'enroule une de ses mèches de cheveux autour de mon doigt. Ses cheveux noirs qui caressent avec indécence ses jolies fesses rondes. Je ne pourrais ma lasser de cette vue.
Elle me donne un coup d'épaule. Je quitte ma rêverie pour me concentrer sur sa personne. Ses putains d'ojos verdes qui me transpercent l'âme. Du menton, elle me désigne mon portable. J'ai compris mi joya. Je lui désigne le salon. Puis je l'y emmène. Je prends une grande inspiration.

-RÉUNION!

Le calme revient après mon "alarme". Ava sourit, je dois sûrement l'amuser. Après tout, elle n'a que les images, alors ce doit être drôle de voir un homme beugler comme un animal. Je la pousse gentiment pour qu'elle s'installe sur le canapé. Amina lui écrira ce que je vais dire.
J'entends les pas de mes compagnons s'approcher, et rapidement on se retrouve au complet. Anthony s'installe à côté d'Amina qui elle s'assoit non loin d'Ava. Felicia prend place dans un fauteuil. Bien, pas de temps à perdre.

-Amina, écris pour Ava.
-S'il te plaît, ça t'arracherait la gueule? grogne Amina.
-On n'a pas le temps. Dans une heure Giotto sera là. On a une transaction de dernières minutes. Vous êtes tous réquisitionnés. Pedro vient de m'appeler. Rien de méchant, normalement.
-Mais... les filles ne sont pas prêtes et encore moins rétablies, intervient Felicia.
-Je sais. Mais on n'a pas le choix. Alors dans une heure je veux que vous soyez tous prêts, que vous le vouliez ou non.

Personne ne répond. Je pose mes yeux sur Ava. Elle tend son carnet à Amina. Cette dernière lit, puis hoche la tête. Je fronce les sourcils mais ne m'y attarde pas.

-On prévoit des armes? demande Anthony.
-Évidemment. Dans cinq minutes, ici.

Sur ces mots, je fais signe à Ava de me suivre alors que je prends le couloir pour rejoindre l'étage.

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Anthony monte en voiture avec Amina et Felicia. J'emmène Ava avec moi, vers le 4x4 de Giotto. Mais la jeune femme s'arrête. Je la regarde... J'avais oublié. Sa peur des véhicules. Je lui attrape son visage en coupe alors que sa respiration commence à accélérer. Je dois la calmer et la rassurer avant qu'elle fasse une crise d'angoisse.