Point de vue: Ava
La lumière du jour. Ça faisait longtemps. Elle m'oblige à me réveiller. Elle m'oblige à sentir mon coprs meurtrie. Oh oui, j'ai mal. Extrêmement mal. Mais je pense directement à Marissa. Et j'ouvre les yeux.
Je mets quelques minutes à m'habituer à mon environnement. Ce soit être le milieu d'après-midi, si j'en crois la luminosité et l'orientation du soleil. Je regarde autour de moi. Les murs roses, le mobilier luxueux. Je suis de retour.
Cette pensée m'arrache plusieurs larmes. Je suis rentrée. Comment? Je ne sais pas. Mais je suis là. Une seconde pensée vient alors dans mon esprit. Je dois voir Amina. J'ai besoin qu'elle m'apprenne à me servir d'une arme à feu. Parce que là-bas, j'en ai eu l'occasion, mais j'ai aussi eu peur.
Je me redresse. Mon bras me fait légèrement souffrir. Mais au vu des bandages que j'ai, Felicia s'est bien occupée de moi. Même si j'ai mal, je me lève. Quelques secondes, ma tête tourne, mais je me stabilise.
J'avance jusqu'à la porte de ma chambre, l'ouvre doucement et passe ma tête. Personne dans le couloir. Parfait. Je longe le couloir jusqu'à la chambre de la marocaine. Je frappe trois coups, histoire de prévenir si elle est en situation compromettante avec Anthony, attends un peu, puis ouvre la porte. Personne.
Mierda... Bon... je fais demi-tour. Elle doit s'entraîner. Je descends avec beaucoup de précaution les escaliers. Mon coprs est encore douloureux. Mais je peux le supporter. Une fois au rez-de-chaussée, je m'immobilise. Personne. Mais où sont-ils tous passé?
Je continue mon chemin. Je souris. Anthony! Il est dans ma cuisine en train de préparer des mandiocas fritas. Cette odeur... elle est merveilleuse. Le fan de bermuda se retourne quand je frappe trois coups au chambranle de l'entrée de la cuisine.
Il fronce les sourcils. Quoi? Ne me dites pas qu'il a cru que j'étais morte. Parce que là, sa tête, elle ne me rassure pas. Je suis rassurée lorsque je vois son maigre sourire. Évidemment. Anthony ne sourit pas. C'est une tête brûlée, un dur à cuir."Où est A-M-I-N-A?"
J'aurais pu trouver mieux. Mais je n'en avais pas envie. Je veux voir mon amie. Je veux qu'elle m'apprenne à manier une arme. Parce que j'ai toutes ces images en tête. Il n'y a qu'elle qui pourra.
"Ça va? Tu ne devais pas te lever. A-M-I-N-A s'entraîne. Je lui dis de monter te voir."
"Je vais bien. Je dois lui demander quelque chose. Merci, A-N-T-H-O-N-Y."
"Mais..."
Signes dans le vide Anthony, moi, j'ai ta petite-amie à aller voir pour lui demander un service de la plus grande importance! Je sors donc de la cuisine.
Dans le couloir, je rejoins la salle d'entraînement. J'ouvre la porte. La fausse blonde se tourne vers moi. Immédiatement, elle lâche la chose bizarre qu'elle avait en main pour venir me prendre dans ses bras. J'en profite pour fermer la porte derrière moi.
Je reste quelques instants dans les bras d'Amina. J'en avais besoin. Nous nous détachons. La marocaine me sourit. C'est assez étrange de voir Amina aussi attentionnée. Mes mains sont chaudement tenues par les siennes. Mais je les détache. Comme puis-je parler sinon?"Je suis tellement contente de te voir, A-M-I-N-A."
"Moi aussi. On a cru te perdre hier soir."
"Je vais bien. Mais j'ai besoin de te toi, de ton talent. Je dois apprendre à manier une arme et à tirer. C'est trop important."
"Calmes toi. Tu viens juste de te réveiller. Tu devrais être dans ton lit, pas ici."
"Je t'en prie A-M-I-N-A. Là-bas, j'en ai eu l'occasion de nombreuses fois, mais je n'ai rien fait parce que je ne sais justement pas faire."
"Tu dois demander à M-A-R-C-O."
"Non. S'il te plaît A-M-I-N-A. Je t'en prie. J'ai besoin de ça, j'ai besoin de savoir utiliser une arme. Je me sentirais en sécurité."
"Je sais. Mais ce n'est pas le moment. Tu dois te reposer avant. Felicia dit que tu as une côte fêlée et une déchirure à un muscle de ton bras."
"Je m'en fiche. Je veux apprendre. Si ce n'est pas toi, ça sera quelqu'un d'autre."
Énervée je fais demi-tour. Mais la fausse blonde me rattrape.
"Ne dis pas de bêtises."
Si je pouvais signer en majuscule pour montrer mon énervement, je pense que chacun de mes signes serait haineux.
"Je ne dis pas de bêtises. Je pense à ma vie. Celle pour laquelle je me suis battue."
Je fais volte-face, mais mon visage rencontre quelque chose de dur. De... Un mur? Non. C'est plus mou que ça. Je relève la tête. Et je reconnais la Méduse. Marco...
Je fais un pas en arrière, sous le regard mi-surpris, mi-contrarié du mafieu. Je jette un coup d'œil à Amina. Ses lèvres bougent. La balance! Elle est en train de lui expliquer pourquoi je suis venue ici! Quelle traîtresse! Marco pose ses yeux noirs sur moi."J'espère que c'est une blague, A-V-A."
J'avale ma salive. Tu ne dois pas avoir peur de lui, Ava. Je signe.
"Non."
Il inspire profondément. Je crois que je l'ai énervé. Mais moi aussi je suis énervée. Je suis énervée contre lui. Et contre moi.
"Tu vas retourner dans ta chambre pour te reposer."
"Sinon quoi?"
Je ne défie du regard. Qu'est-ce que tu vas faire, Marco?
"Ne me cherche pas, A-V-A."
"Tu n'as aucune autorité sur moi."
"Je peux très vite en avoir."
"Montres moi. Je t'en prie. Tu ne feras rien M-A-R-C-O. Et tu sais pourquoi? Parce que tu n'en es pas capable."
"Tu ne me connais pas. Alors tu vas retourner dans ta chambre. Et oublier cette idée d'apprendre à utiliser une arme."
"Non. Je vais apprendre. Je vais apprendre parce que je n'ai que moi pour me protéger."
"Ne racontes pas n'importe quoi."
"Qui était là pour me sauver de T-O-N-Y? Pas toi."
"Je t'ai cherché, j'ai tout fait pour t'aider."
"Tu n'étais pas là. Où étais-tu alors que j'avais peur? Où étais-tu quand je t'appelais? Si tu m'avais appris à tirer, si tu m'avais appris à mieux me défendre, cet homme ne m'aurait pas attaqué dans les toilettes. T-O-N-Y n'aurait pas essayé d'abuser de moi."
Il me fixe. J'avais besoin qu'il sache. J'avais besoin qu'il sache que je lui en veux. Où était-il? Lui, et ses beaux discours sur ma sécurité? Nulle part! Je le regarde faire un pas vers moi. J'en fais un en arrière.
"Tu ne sais pas. J'ai cru devenir fou quand M-O-A-N-A m'a appelé en disant que tu avais disparu. Je voulais venir. Je voulais venir te chercher et tous les tuer. Mais P-E-D-R-O m'en a empêché. On ne peut pas faire n'importe quoi."
"Je suis moins importante que ton cartel. Je sais. Alors arrêtes de vouloir me protéger, arrêtes avec tes beaux discours sur ma protection quand tu n'es pas capable de t'en occuper. J'étais seule dans ce combat. Je le serais pour les autres. Vas te faire voir M-A-R-C-O."
Il fronce les sourcils. Je vois qu'il serre ses poings. Qu'est-ce qu'il se passe Marco? Tu es énervé? Je m'en fiche!
"Je t'aurais prévenu pour ta santé, le reste, ça ne me regarde pas."
Sur ce, il tourne les talons. Il quitte la salle d'entraînement. Je relâche ma respiration. Il claque la porte. Je le sais parce que le cardrant tremble.
Qu'il aille se faire foutre! Je ne lui adresserai plus la parole! J'en ai ras le bol de devoir supporter son caractère de merde et devoir me laisser faire. Il n'était pas là. J'étais seule et j'ai eu peur! Et lui, n'était pas là.
Vas te faire foutre Marco.
Je te déteste de m'avoir abandonné.

VOUS LISEZ
La Sourde et la Brute
Romance"Parce qu'elle était une âme égarée Qui a rencontré son âme déboussolée; Il avait le talent de tuer Et elle celui de supporter; Il a suffit d'un seul regard Pour que chacun s'égare; Parce qu'il était un connard et elle un rempart Ils faisaient...