Chapitre 9

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8 novembre 2021

Aujourd'hui la reine Alice nous avait convoquées dans la grande salle à manger et, comme n'est pas coutume, elle avait convié nos suivantes, les garçons et les majordomes. Seuls le prince et le roi n'étaient pas là et Anne-Elisabeth, pour sa part, se tenait aux côtés de sa mère droite comme un piquet, avec un port altier que je ne lui connaissais que très peu. Une fois que nous fûmes tous rentrés dans la salle et que le silence se fut installé, son altesse la reine Alice prit la parole envahissant la salle de sa voix douce et chaleureuse.
- Bien, bonjour à tous. Si je vous ais convoqué c'est pour vous annoncer le bal de Noël. Vous y êtes tous invités et les tenues seront aux frais du palais. La tenue vous sera d'ailleurs imposée et vous ne la verrez que le 24 décembre.
A cette annonce des chuchotements passèrent à travers les rangs entre les différents personnes ; plusieurs émotions s’entremêlaient : de la surprise, de l’excitation, de la joie. Pour ma part je trouvais que cette idée était excellente, ce ne serait- qu’une occasion de plus de nous amuser tous ensemble. C'est un peu cliché certes, mais ça promettait d’être splendide, même si ça avait de fortes chances de partir en valse au son du violon et en consommation de petits fours. Mais après tout, il allaient sûrement briser les codes classiques, même si cette possibilité était plus qu’improbable mais vous savez quoi l'espoir fait vivre. Une fois que le calme fut revenu la reine repris en nous donnant de nouvelles informations
- Durant cette festivité tous les parents d'élèves, sauf leurs majestés d'Argentine et leurs majestés de France, seront invités.
A ces mots je grimaçais et eu un pincement au cœur, j'aurais souhaité revoir mes parents car même si avec les avancées technologiques j'avais la possibilité de les appeler régulièrement et dans la mesure du possible, ils me manquaient. Je ne pus que me dire intérieurement que les réglementations pour les privilégiés de la cour étaient médiocres idiotes et qu’elle méritaient un dépoussiérage.
- De plus certains amis proches de notre famille viendront se joindre à nous le temps d'un soir pour fêter Noel comme il se doit. Nous vous inquiétez point de leur présence, ils vous adresseront sûrement la parole mais resterons très sympathiques à votre égard et je compte sur vous pour en faire de même. Nous avons donc un plus d'un mois pour préparer le bal et pour vous rendre digne pour le jour J même si votre rang parle de lui-même. Bien entendu vous assisterez tous à des cours de danse sans exception même si j'ose espérer que vous savez tous danser. Merci pour votre attention.
Nous nous inclinâmes dans un parfait ordre avant de sortir pour retourner vaquer à nos occupations. Tous se dispersèrent, empruntant des directions différentes et je m'apprêtais à faire de même lorsqu'on m'attrapa le bras. Me retournant je vis Anne-Elisabeth. Je lui fis un sourire pour la saluer et m'apprêtais à continuer ma route lorsqu'elle m'entraina à sa suite vers un lieu inconnu. Je courais donc dans ce dédale de couloirs sans savoir où j’allais. Nous montâmes au troisième étage, palier auquel les chambres  de Julia et moi avaient été aménagées. Quelques minutes plus tard elle poussa la porte de ses appartements me faisant entrer à sa suite. Elle me lâcha et alla s'asseoir sur son immense lit. Je restais debout, ébahie par la surface de sa chambre, je me mis ensuite à admirer ce qui m'entourait et je dois avouer que mon amie avait du goût en terme de décoration. Elle avair réussi à allier le blanc et l’or dans une parfaite symbiose sans que cela ne soit trop pompeux. Je reportais mon attention sur elle lorsqu'elle émit un petit toussotement pour attirer mon attention.   
- C'est beau n'est-ce pas?
- Je ne peux pas dire le contraire, c'est certain.
A Vrai dire les mots me manquaient pour témoigner de mon émerveillement face à la grâce et à la beauté de cette chambre.
- Je veux savoir ce que tu ressens pour mon frère
J'ouvrais la bouche totalement prise au dépourvu, puis la refermais comme un poisson hors de l'eau, la question avait le mérite d’être directe. Elle dut voir mon trouble et ma surprise puisqu’elle se reprit au bout de quelques instants 
- Je sais que ma question est un peu directe mais j'ai besoin de savoir Hel Je ne peux pas supporter cette fille, Julia, et ses manières de diva qui me font grincer des dents. Cependant si mon frère venait à s'en enticher, je respecterais son choix bien sûr car s'il est heureux je le serais aussi pour lui, même je pense que le royaume foncerais dans un mur.
Je trouvais son jugement un peu rapide car nous n’avions pas réellement eu l’occasion d’avoir une entrevue avec la princesse, dans les règles formelles de l’art ce qui fait qu’Anne-Elisabeth n’avait probablement jamais adressé la parole à Julia
- Ecoute AE je ne peux pas te dire si je suis amoureuse de ton frère ou pas, enfin non je n'en suis pas amoureuse puisque je ne l'ai jamais vu
- Il n'est jamais venu vous voir, même pas pour vous saluer ?
Elle du voir à ma tête que c'était un "non" donc elle soupira même si à sa tête cette non-visite du prince Killian à ses colocataires ne l'étonnait qu'à moitié. Elle secoua la tête d’un air désolé comme si son frère ne changerait jamais et cela me poussa à penser que ce prince n’était pas si coincé qu’il n’y paraissait.  
- Anne je peux te poser une question ?
- Bien sûr vas-y.
- Qui suis-je pour toi ? Suis-je autre chose que ta belle-sœur ?
- Ecoute Hel, sache que tu es avant tout une amie, une fille super que j'ai rencontré au lycée lorsqu'elle a envoyé bouler ce gros idiot de Jack. Lorsque je t’ai vu essuyer quelques larmes orphelines, j’ignorais qui tu étais jusqu’à ce que tu te présentes à moi. Jamais je ne me serais rapproché de toi par intérêt, c’est contre l’ensemble de mes principes. Alors oui, c’est un fait avéré, tu as une chance de devenir ma belle-sœur et j'en serais comblée mais quel que soit le choix de mon frère je voudrais te garder à mes côtés en tant qu'amie car c'est ce que tu es pour moi Hélène.
A la fin de sa phrase je la pris dans mes bras en lui promettant de ne jamais la laisser tomber et que je serais toujours là pour elle, quel que soit l’issue de cette sélection. Ma relation avec Anne-Elisabeth n’avait aucune raison d’être liée à cette sélection et encore moins d’être dépendante de cette sélection. Eh oui, je m'en rends compte aujourd'hui j'ai fait beaucoup de câlins durant cette année mais que voulez-vous, je crois que c’est un moyen pour moi de sceller une promesse.  

Journal D'une Princesse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant