Chapitre 28

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23 mai

Aujourd’hui avait eu lieu le procès de Liam, un ancien garde qui avait fait une fixette sur Julia depuis le début. Comme je l’avais prévu ce goujat a essayé de tout mettre à la charge de mon amie. Coup classique : il l’a accusée= de l’avoir chauffé dès le début, en août dernier quand il était allé la chercher à son domicile pour l’emmener ici en Sicile. Il déclarait avoir tout fait pour se défendre mais qu’elle l’avait plaqué contre le mur et l’avait fait craquer. Julia s’étant défendue avait assurée n’avoir rien fait pouvant inciter ce garde à lui faire du mal, elle avait même gardée ses distances avec lui, n’ayant jamais vécu avec d’autres hommes que son père. Un avis du psychologue avait été déposé attestant du choc subi par Julia. A l’issue d’un procès assez long Liam avait été condamné à 15 ans de prison ferme pour violence et tentative de viol sur autrui. Killian qui avait assisté au procès avait demandé une indemnisation financière vis-à-vis de ma française préférée. Julia était ensuite repartie en France plus apaisée et se sentant plus forte bien que les séquelles de cette épreuves ne s’effaceront pas tout de suite.   

Quant à moi je suis allée voir mon futur beau-père en prison. Je pensais que c’était le bon jour car avant j’étais bouffée par la colère et je savais que je n’aurai pas été apte à l’écouter. Je descendis donc au sous-sol, empruntais les longs couloirs mal éclairés et assez humides des cachots. J’avais caché ma tête à l’aidde d’une capuche pour me faire la plus discrète possible devant ces hommes plus ou moins malheureux, plus ou moins violents.

-       Qui va là ?

Je relevais légèrement mon capuchon pour laisser au chef de la garde le temps de découvrir mon identité  

-       Oh pardon….

Je lui fis signe de ne pas décliner mon identité et lui demandait à voix basse s’il pouvait me conduire à la cellule de Il Sait Qui. Le garde ne me posa pas plus de questions et me guida à la lueur de sa torche à travers le dédale des allées. Enfin il s’arrêta devant une cellule gardée par une femme et un homme qui avaient tous deux un air farouche peint sur le visage. Ils se raidirent lorsqu’ils virent arriver leur chef, et s’inclinèrent lorsqu’ils entrevirent ma frimousse. Lorsque le roi José vis cela il s’approcha des barreaux et je vis se former un rictus sur ses lèvres sèches.

-       La petite pimbêche est venu me rendre visite en prison, quelle chance  

Je vis les gardes se préparer à la moindre tentative d’évasion ou de violence du roi mais cela n’eut pour seul effet que de le faire rire

-       Laissez-nous

Je vis les gardes hésiter puis ils s’éclipsèrent.

-       Wow quel honneur, un entretien privé ave la reine d’Argentine, trop d’émotion je vais pleurer

-       Super votre humour dis donc

-       Qu’est-ce que tu veux ?

-       Oh je sais pas faire des cupcakes. Vous parlez évidemment sinon je ne serais pas venue jusqu’ici.

-       Tu as vraiment cru que j’allais répondre à tes questions 

-       Pensez au fait que votre vie dépend de ma volonté, donc c’est à prendre ou à laisser très cher beau-papa.

-       Tu as le droit à une question.

-       Pourquoi ?

-       Ce n’est pas une question

-       Ah bon pourtant ça commence bien par un pronom interrogatif et ça finit bien par un point d’interrogation

Le roi se tut, vaincu par ma réponse. Puis après un instant de pause il n’eut comme autre choix que de capituler et de mon conter son histoire

-       Quand j’étais enfant j’ai grandi avec Elise, ta mère. Dire que l’on se connait depuis toujours serait un euphémisme. Je l’ai vu dès sa naissance. Même si je n’avais qu’un an et demi le jour de sa naissance, je me souviens très exactement du moment où pour la première fois je l’ai vu, endormie, l’air paisible dans cette couveuse. Elle était déjà terriblement belle. On a grandi ensemble et je la considérais comme ma petite sœur jusqu’à mes 16 ans. A ce moment-là j’en suis tombé follement amoureux. J’ai essayé sans succès de lui dévoiler mes sentiments jusqu’au jour où Elise m’a présenté Samuel qui avait un an de différence avec Elise. Je me suis montré exécrable avec lui et n’ai pas hésité à le menacer à de nombreuses reprises. Un jour Elise m’a entendu le menacer et s’est mise en colère. Je lui ai alors développé mes sentiments mais elle m’a dit que si je l’aimais je serais heureux qu’elle ait trouvé l’amour.

-       C’est ce jour-là que vous avez vrillé et que vous avez menacé toute ma famille

-       J’ai hurlé à Elise qu’elle avait fait son choix et qu’elle allait le regretter. Que je tuerai toute sa famille, la tuerai puis me suiciderai pour être enfin auprès d’elle. Après cela je ne l'ai plus reçu et ais fait un mariage arrangé sans amour avec Alice. Elle me rappelait tellement ta mère c'est pour cela que je l'ai choisie. En te voyant arriver au palais je me suis juré de faire de ta vie un enfer.

-       Vous êtes un monstre… Même avec toute la compassion du monde je n’arrive pas à vous comprendre. Un amour qui n’est pas réciproque n’est aucunement une raison pour abattre toute une famille.  

-       Je suis désolé

Je me retournai et m’apprêtais à partir

-       Hélène prend soin de lui

-       Ne vous inquiétez pas je n’ai pas prévu de l’assassiner pour assouvir mes désirs

Je partis rapidement, faisant s’écarter les gardes sur mon passage. Je n’avais pas remis mon capuchon, et étais indifférente face aux différents appels des prisonniers.          

Journal D'une Princesse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant