29 juillet
Quelques jours s’étaient écoulés et la colère ne parvenait pas à décroître. Je peinais à y croire, ayant habituellement horreur des cachotteries. Le rapport avec mes parents était aujourd’hui tendu et je quittais à peine ma chambre, préférant m’enfermer pour ne pas affronter ces regards pleins de jugements qu’ils me lançaient tous, ne comprenant pas mon refus. Après tout la Sicile était une belle province, je ne connaissais que très peu le roi et la reine et tenter l’expérience pourrait être en effet une opportunité d’affirmer mes points de vues et mes choix. Soudain l’inquiétude m’envahit : et si c’était un prince misogyne qui n’avait aucune intention de laisser une quelconque place à son épouse ? Et s’il m’enfermait au château en m’empêchant de sortir seule ne serait-ce que dans les jardins ?
Mon cerveau tournait à plein régime, ma tête allait exploser ce qui me poussa à prendre la décision d’aller sceller mon cheval. Je descendis donc sceller Kitty et, très vite je la lançais au galop, ayant besoin de m’aérer l’esprit. Les mètres qui me séparaient du palais ne cecssaient d’augmenter et pourtant je ne m’arrêtais pas, pas encore, pas maintenant. Au bout de quelques temps, je décidais de laisser reposer ma monture et mis donc pied à terre. Ma pauvre jument soufflait fort par les naseaux et, n’était plus aussi jeune que lorsque je l’avais reçu elle fatiguait plus vite. Elle s’allongea sur l’herbe et commença doucement à brouter. Pour ma part je tentais d’inspirer l’air pur et boisé de la nature qui m’entourait mais tout ce que je parvins à faire fut de lâcher un long soupir, fatiguée par toutes ces questions sans réponses qui hantaient mon esprit. Je m’accroupis à la hauteur de kitty et du plat de la main je caressais sa robe couleur chocolat. Sans le vouloir je me mis à parler à voix haute, peut-être parce que j’avais besoin d’extérioriser ce que je ressentais.
- Tu sais Kitty je suis perdue, totalement perdue. Je ne sais pas où je vais et ça m’effraie terriblement, je ne sais pas ce que je ais devenir ni comment je vais m’en sortir à plus de 9 heures de vol de chez moi. J’ai peur de mal faire, j’ai peur de ne pas être à la hauteur, j’ai peur qu’il ne me plaise pas et je ne voudrais pas le blesser en acceptant de me marier avec lui s’il m’insupporte et que je ne l’aime pas. J’ai peur d’être privée de toute cette liberté qui m’est offerte ici. Je ne peux pas me résoudre à accepter la décision de mes parents en leur obéissant car j’ai peur de les décevoir eux et de déshonorer ma nation, c’est aussi mon rôle en tant qu’héritière d’en prendre soin et d’en garder une image dorée au regard des autres nations.
Je paraissais bête, accroupie dans l’herbe à parler à mon cheval qui n’avait probablement pas conscience de ce que je lui disais mais ça ne me dérangeais pas à cet instant présent. Mon cheval, s’étant bien rempli la panse, vint glisser sa lourde tête tout contre ma main et je la vis fermer les yeux comme pour savourer le contact entre nous deux. En rentrant je pris la ferme résolution de reconsidérer la décision de mes parents
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Journal D'une Princesse.
RomanceHélène, jeune princesse d'Argentine se retrouve fiancée à Killian le prince de Sicile. Qui a dit que derrière cet accord de mariage se cachait uniquement une union? Que se passerait t'il si les sentiments s'y mêlaient? Entre jalousie, rivalité, prob...