Chapitre 38

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24 juillet 2022

Je fus réveillée par mon mari qui déposait avec douceur des baisers dans mon cou ce qui eut pour effet de me faire rire. Je tentais de rouspéter, mécontente du fait d’être réveillée, mais mon mari n’y cru pas, ou du moins n’y fit pas totalement attention. Il savait comment me faire renoncer à mon mécontentement et il ne s’en priva pas. Il déposa doucement un baiser près de mon oreille, ce qui me fit soupirer de plaisir.  

-       Bonjour madame

Je répondis cependant avec une voix endormie car le matin et moi ne sommes pas très amis. Il me rappela qu’aujourd’hui allait avoir lieu mon couronnement en tant que reine de Sicile et il me confia qu’il avait particulièrement hâte que j’endosse ces fonctions pour que nous puissions agir ensemble et ce de manière officielle. Une fois que cela sera fait je quitterai la chambre que j’occupais depuis maintenant quelques mois et irait vivre avec mon mari dans la chambre qui nous est réservée même si mon roi vit déjà à plein-temps dans ma chambre. Je me levais donc, et partis revêtir ma robe de rouge et d’or et mon manteau d’hermine. J’eus bien évidemment besoin d’aide de par la complexité du vêtement et par son poids et ce fut donc le futur roi d’Argentine qui avec plaisir m’aida à fermer la boutonnière de ma robe. Quelques heures plus tard j’étais à genoux devant l’autel attendant la bénédiction de l’évêque et l’intervention de mon mari dans mon sacre. Je vous épargne toutes les promesses associées au sacre car j’ai évidemment promis de les respecter. Je veillerai au bien de la Sicile en étant juste et droite envers les habitants et selon les sentences que je rendrais. Une fois que les serments furent faits, Killian tapa trois fois avec l’épée sur mes épaules en signe d’allégeance et de gage au pays. L’évêque de Sicile, après avoir salué la reine, lui retira sa couronne et me la posa sur la tête. Suite à cela je me relevais et lorsque je me tournais vers l’assistance je vis que tous étaient en position de révérence en signe de respect. L’évêque tonna d’une voix forte

-       Longue vie à sa majesté la reine Hélène, nouvelle dirigeante du royaume de Sicile.

-       Longue vie à la reine, longue vie à la reine

Tous scandaient ces quatre mots ce qui me fit chaud au cœur et ne put éveiller chez moi qu’un sentiment de fierté immense et le sourire que j’affichais n’en étais que plus grand. Maintenant que j’avais été sacrée reine devant les grands du royaume, il était temps pour moi de me présenter au peuple. Je sortis donc au bras de mon mari, avec ma belle-famille sur le balcon du palais qui surplombait la cour. Et timidement je commençais à leur faire signe et peu à peu je pris de l’assurance. Tous scandaient mon nom et tous semblaient heureux. Le faux sourire que j’avais plaqué sur mon visage pour cette présentation devint rapidement réel devant cette explosion de joie collective.

Quelques heures plus tard nous partîmes en Argentine, juste la famille royale pour couronner mon prince roi d’Amérique Latine. Une fois que nous arrivâmes nous nous changeâmes tous deux : je retirais ma robe de sacre pour en revêtir une autre et lui fit l’inverse. J’a’vais demandé à ce qu’on installe une estrade au milieu de la cour pour que toute la population argentine soit en mesure de voir le sacre de leur nouveau roi par alliance. Lorsque 20h sonna, je vis une foule immense que l’on ne pouvait dénombrer se bousculer pour être aux premières loges. J’avais préféré que tous assistent au sacre mettant le temps d’un instant sur le même pied d’égalité tout les membres de mon peuple. 20h10, Killian s’agenouilla sur les marches de l’estrade et je lui fis promettre de toujours œuvrer au bien du pays, de se montrer juste et loyal envers les plus grands comme envers les plus petits du royaume et de toujours veiller à ce que son peuple vive décemment. Lorsque cela fut fait je prononçais les mots tant attendus : « par les pouvoirs qui me sont conférés, et en tant que dirigeante d’Argentine je te sacre roi. Que tu saches gouverner à mes côtés et te montrer digne de cette confiance que mon peuple et moi t’accordons». Trois petits coups avec le plat de l’épée, l’héritage d’une couronne et la prise de la main de justice, ça y est mon prince est roi désormais. Lorsqu’il se releva et se tourna vers mon peuple, il fut acclamé, ovationné et applaudi. Le bruit était assourdissant mais à cet instant je me disais que ma vie était parfaite, mon chemin tracé et que tout allait se dérouler comme sur des roulettes. Il se trouve que pour la première fois de ma vie j’avais surestimé mes capacités face à tant de travail.   

Journal D'une Princesse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant