Chapitre 36

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26 juillet

Aujourd’hui lorsque je me réveillais j’avais un violent mal de crâne et pourtant je n’étais pas en gueule de bois, n’ayant pas bu la veille. A peine me redressai-je que le monde tanga autour de moi et je ressentis comme une immense fatigue. Alors que je me portais à peu près à merveille une violente nausée me prit de cours et je courus dans la salle de bain pour faire sortir mon diner de la veille. Je me redressais, me rinça la bouche et me dirigea vers ma garde-robe pour m’habiller. Aujourd’hui avait lieu la montée en grade d’un soldat à laquelle, en tant que future reine, je me devais d’assister, même si je connaissais bien ce protocole pour l’avoir fait en Argentine. Le fait que Killian soit parti plus tôt me soulagea, ce n’était pas le jour pour l’importuner surtout avec des soucis de digestion qui ne devaient pas être bien graves. Je m’habillais donc d’une robe assez bouffante et très raffinée dans les tons jaune pastel, je ne voulais pas m’incommoder d’une robe trop imposante mais il me fallait cependant adopter une tenue raffinée pour conserver une image de souveraine. Killian, vêtue de sa tenue militaire agrémentée de ses nombreuses décorations, vint me chercher pour m’emmener sur le perron du palais menant à la cour. Nous marchions tranquillement, main dans la main, lorsque je me sentis partir. Le sol se déroba sous mes pas et la dernière chose à peu près audible qui me parvint fut la voix de plus en plus lointaine de Killian. Il m’appelait mais je ne trouvais pas la force de lui répondre, ni même celle de garder les yeux ouverts, mes paupières tombant. Puis le trou noir. Quelques minutes plus tard je me réveillais sur l’un des lits de l’infirmerie, et peu à peu les souvenirs avant mon évanouissement me revinrent. Je tentais de me relever et ma veilleuse m’intima d’y aller lentement. L’infirmière était à mon chevet et j’eus beau chercher je ne trouvais pas Killian. Elle dut voir mon trouble car elle m’informa que le prince était parti faire la montée de grade sans moi, après m’avoir déposé en catasrophe ici, trop inquiet de mon état. Sa description me décrocha un sourire, je reconnaissais bien là l’homme dont j’étais tombée amoureuse.

-       Alors vous vous sentez mieux ?

-       Oui, mon malaise devait sûrement être dû à un peu trop de fatigue

Elle parut dubitative devant ma réponse, elle en doutait assurément. Elle questionna d’une toute petite voix, craignant la réaction que je pouvais avoir et ne me connaissant pas encore assez elle ne savait pas si j’allais lui tenir rigueur de ce qu’elle allait me dire.

-       Avez-vous eu des symptômes anormaux avant votre malaise ?

-       J’ai eu quelques vomissements et quelques vertiges depuis ce matin mais rien de grave ne vous en faites pas.

-       Mademoiselle, je suis désolée de vous importuner mais je voulais vous demander quelque chose d’assez personnel

-       Allez-y

-       Avez-vous, vous et le prince, déjà…

-       Oui

Je lui avais répondu avec un ton embarrassé, les joues écarlates, le visage cramoisi, extrêmement gênée par sa question. Le fait d’être enceinte ne m’était pas venue à l’esprit pour la simple et unique raison qu’il y a une loi à ce sujet en Sicile. Les membres de la famille royale n e peuvent se marier Comment avait-elle deviné. Elle dut voir mon incompréhension puisqu’elle m’annonça que tous les symptômes que je lui avais cités pouvaient être associés à une grossesse c’est pourquoi elle me conseilla d’aller faire une prise de sang pour en être sûre. C’est ce que je fis. Après m’être mise en pantalon pour être en tenue plus confortable je me suis dirigée vers l’hôpital, et après avoir patienté quelques instants on me reçut en salle de soin. A mesure que le sang coulait, je détournais le regard pour ne pas voir ça. Quelques heures plus tard j’eus les résultats et ce que je vis me procura un sentiment de bonheur mêlé à un sentiment de crainte. J’allais devenir maman mais j’appréhendais la réaction du père et de son entourage. En effet normalement les héritiers ne devaient être conçus qu’après l’union officielle entre le dauphin et sa fiancée. Je rentrais donc au palais et croisait la reine Alice et mon amie la princesse.

Journal D'une Princesse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant