Chapitre 16

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29 février 2022

Aujourd’hui Killi m’avait prévenu que je devais m’habiller confortablement puisqu’il m’avait prévenu une surprise qui, d’après le sourire béat de Karol et les rires d’excitations de Manon et Ada, était de taille. Je tentais par tous les moyens de deviner ce qu’il me préparait, en vain. J’avais d’abord pensé à une balade à cheval mais je chassais vite cette idée puisque nous avions tous deux montés des dizaines de fois à cheval, non ce n'était pas ça, une promenade en forêt, un pique-nique, un saut en parachute, les idées fusaient sans lien parfois assez farfelues. Je m'habillais donc d’un pantalon et d’un T-Shirt, je me permettais un petit écart au règlement intérieur et je me sentis bien mieux dans ma tenue actuelle que dans une robe, attachais mes cheveux en une queue de cheval haute et mis des chaussures de villes confortables au cas où nous marchions beaucoup, délaissant mes hauts talons quotidiens. Le prince vint toquer à ma porte pour venir me chercher. Il souriait mais une petite flammèche de nervosité dansait dans ses yeux comme s’il redoutait quelque chose, et cette vision ne fit que grandir ma curiosité. Une fois sortis du palais il me banda les yeux et me fis monter dans la voiture, le chauffeur semblait savoir où nous allions puisqu’à peine fûmes nous installés qu’il démarra. Nous descendîmes de la voiture et je retrouvais la vue lorsqu’il détacha avec lenteur et douceur le bandeau qui causait ma cécité. Nous étions devant une piste de patins sur glace, et je dois avouer que je n’y aurais jamais pensé parce que je n’avais jamais mis les pieds dans ce genre d’endroit. Nous entrâmes, et tous lorsqu’ils nous aperçurent se courbèrent. Killian après leur avoir intimé de se relever et de garder notre visite secrète, leur demanda la clé d’accès à la piste privée. Nous prîmes le pass pour accéder à la piste privée, enfilâmes nos patins et entrâmes en piste. La même flamme qui habitait le regard de mon prince lorsqu’il était venu me chercher subsistait ce qui gardait le mystère entier Au début je trébuchais, et me cramonnais aux rampes, ne parvenant pas à rester stable plus de quelques secondes sur mes patins, ce qui amusait bien mon prince qui d’après son aisance sur la glace avait l’habitude de patiner. Je fis dans un premier temps mine d’être vexée avant de partager son rire. Au bout d’une bonne heure, après avoir chuté un nombre incalculable de fois, je commençais à effectuer quelques mouvements fluides sur des durées de plus en plus étendues et j’étais assez fière de moi. Mon coéquipier m’aidait et au fil des heures nous commençâmes à effectuer des figures ensembles, il me guidait et je suivais ses instructions à la lettre. Je prenais un grand plaisir à apprendre à ses côtés, à découvrir une autre facette de lui que celle du prince. Il se livrait à moi sous ses différents aspects et j’en étais très touchée. Je me plaisais à le découvrir. Nous restâmes quatre heures à la patinoire et la dernière fut définitivement la meilleure, et je crois qu’elle restera gravée dans ma mémoire, c’est un moment que je n’oublierai jamais, un moment auquel je ne m’attendais pas. Nous étions bien échauffés et plus à l’aise sur des patins, surtout moi. Killian semblait à cet instant guetter quelque chose, un phénomène, un signe et lorsque la scène s’éteignit ne laissant que deux projecteurs braqués sur nous, il poussa un soupir comme pour s’auto-encourager. Une lumière tamisée nous auréola, mon nounours en chocolat avait son projecteur doré et pour ma part j’avais un projecteur blanc rivé sur moi, comme si nous étions ls deux artistes qui allaient rentrer sur scène pour offrir un spectacle. D’un coup d’œil nous nous élançâmes vers le centre de la piste, puis nous liérent nos mains. Nous dansâmes en harmonie, enchainant les portés, les pirouettes et les figures synchronisées, que j’effectuais à l’image de Killian, jusqu’à ce que mon partenaire, à la suite d’un tour sur lui-même qu’il contrôla parfaitement, se plaça face à moi, attrapant avec douceur mes mains, fixant son regard dans le mien, et par ce contact je me sentis partir dans un autre univers, hors du temps. La musique s’éteignit doucement et mon nounours en chocolat après un instant, s’agenouilla sur la surface lisse de la glace. J’étais interdite face à sa position et ne savait que penser, ne voulant pas croire à l’idée de mariage qui germait dans ma tête, c’était contre les règles de la sélection imposées par son père. Je décidais donc de le laisser poursuivre. Il pesait ses mots, les cherchant avec précaution, et je devinais qu’il avait imaginé ce scénario des centaines de fois, le répétant assez régulièrement pour ne pas dire inlassablement depuis quelques temps. Je le sais aujourd’hui puisque j’ai cuisiné celui qui était mon compagnon de patin.  

- Hélène… tu sais que dans une semaine je vais devoir faire mon choix entre toi et Julia…

Le voyant très anxieux, je l’encourageais à continuer en exerçant une légère pression sur ses mains. Il parut d’ailleurs reprendre confiance en lui puisqu’il me dit des paroles que je ne pensais jamais entendre, des paroles sincères qui m’ont profondément touchées, des paroles qui allaient changer ma vie   

- Je vais donc devoir faire mon choix entre Julia et toi et J’ai tranché, en réalité j’ai fait mon choix il y a longtemps ùais je voulais attendre de mieux cous connaître, et pourtant je n’ai pas changé d’avis, il n’a fait que se confirmer. C’est toi, c’est toi Hélène que je vais choisir, c’est toi depuis le début, depuis la rentrée, et j’ose espérer que ce sera toit pour toujours, éternellement. Depuis le bal j’ai su que c’était toi que je voulais avancer, et je suis désormais sûr que c’est avec toi que je veux finir ma vie, c’est toi que je veux avoir à mes côtés en tant que souveraine. Nous avons vécu ensemble un accrochage lorsque le 24 janvier tu as découvert ma véritable identité, et je crois que c’est ce jour-là où je me suis senti bien et libre, car plus aucun secret ne nous séparait. J’ai horreur du mensonge et devoir t’en livrer était très difficile pour moi. Quand je suis avec toi tous les problèmes politiques qui ont tendance à me prendre la tête, à me pousser ) m’enfermer socialement s’envolent. Avec toi je ne suis pas le prince Killian de Sicile, je suis Killi ton nounours en chocolat. Aujourd’hui il n'y a que nous deux, il n’y a pas de journalistes, de caméras, il n’y  a pas de discours pompeux à délivrer, une étiquette à respecter. Il n’y  a que nous deux qui compte pour moi et ce pour toujours Hélène. Ce n’est pas le prince qui parle mais l’homme sans armure que tu as su découvrir. Alors je te le demande Hélène Céline Valentina accepterais-tu….

Je ne lui laissais pas le temps de finir. Je m’agenouillais à sa hauteur, les yeux brillants, touchée par ses mots profonds et si beaux et sans un mot, je l’embrassais doucement enroulant mes bras autour de son cou. Il répondit, heureux, à mon baiser. Je m’écartais de lui et plongeant mes yeux dans les siens, je lui demandais avec un ton assuré, et légèrement malicieux, avec un sourire heureux jusqu’aux oreilles.

- Ça te convient comme réponse Kili ?

- Tu ne pouvais me rendre plus heureux Hel.

- Ce sera oui, c’est oui pour la vie, et ma parole ne changera pas, je t’en fais la promesse. Tu as tout chamboulé dans ma vie et pourtant j’accepte de devenir ta femme, et ce avec un bonheur immense. 

On avait l’air ridicules agenouillés au milieu de la piste, irradiés par la lumière, avec les yeux humides et des sourires lumineux, à nous embrasser mais vous savez quoi ? On s’en foutait, on était juste heureux, partageant un bonheur commun pur et sincère que l’on ne ressent que très rarement. Je partage ma vie avec Killian depuis un peu plus d’un an et ces mots que j’ai prononcés sont encore vrais aujourd’hui. Pour sa part il remplit mes journées de bonheur, bien que nous ayons eu des épreuves que vous découvrirez bien assez tôt. 

Journal D'une Princesse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant