Chapitre 31

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,Les bombardements s'étaient intensifiés depuis deux jours ce qui avait fait que ma future petite soeur était venue dormir avec moi. Ce matin je m'étais levée très tôt, ayant eu  beaucoup de peine à fermer l'oeil durant la nuit. AE dormait encore à poings fermés et je décidais de la laisser reposer car les derniers jours avaient été très durs pour elle, plus que pour moi. Je partis petit-déjeuner, puis je partis me doucher. AE dormait encore lorsque je partis lire à la bibliothèque mais lorsque je revins je ne la vis nulle part : elle avait disparu purement et simplement. J'eus beau la chercher partout, je ne pus la trouver. En dernière chance j'entrais dans ses appartements et en entrant dans sa chambre j'entendis l'eau couler et je soupirais de soulagement. Je décidais de toquer pour lui signifier ma présence mais je n'obtint aucune réponse. Au bout d'un certain temps durant lequel l'eau continuait à couler et que mes appels restaient sans réponse je décidais de crier un "j'arrive" et d'entrer dans la salle de bain. Ce que je vis me glaça le sang : la fenêtre de la salle de bain était ouverte, des gouttelettes de sang décoraient le sol d'un halo rouge, les serviettes blanches et moelleuses étaient désormais à terre. Et, scotché sur la vitre encore embuée de la douche italienne, un mot noirci par ces quelques mots

-Si tu veux un jour revoir ta belle-soeur et ton amies, viens nous rejoindre si tu l’oses, princesse

Je sortis horrifiée des appartements de Anne-Elisabeth ne sachant pas quoi faire. Comme si ce n'était pas suffisant je tombais nez à nez avec Killian qui cherchait justement sa sœur. J’aurai du m’en douter puisqu’Anne à l’habitude d’aller saluer son frère le matin, ce qui lui fait extrêmement plaisir puisqu’il sait qu’elle va bien. Il me demanda si je ne l'avais pas croisée ce à quoi je lui répondis avec une voix qui se voulait enjouée

Elle est sous la douche et n'est pas disponible maintenant mais je peux lui passer un message si tu veux

Mon ton sonnait faux mais il ne le releva pas. Il me dit qu'il voulait simplement de ses nouvelles et que maintenant que c'était chose faite il retournait travailler. Il m'embrassa doucement et furtivement le front avant de s'en retourner par où il était venu. Une fois qu'il fut parti, je restais là, plantée au milieu du couloir totalement stone. Venais-je volontairement de mentir à mon mari alors que cela impliquait sa sœur ? je ne voulais imaginer la déception et la colère qu’il ressentirait à mon égard s’il venait à l’apprendre. Mon téléphone vibra, et un message avec l’heure et l’adresse s’afficha. Je soupirais, vaincue, évidemment qu’ils savaient que j’allais accepter de les rejoindre. Me reprenant je partis dans l'aile des appartements de mes amies et après vérification je sentis mon cœur rater un battement : Karol avait disparue.

Le soir même, après le repas je m'habillais confortablement, un gros pull à capuche floutant ma silhouette et je sortis par la fenêtre en veillant à ne pas faire de bruit. Ce message m'était directement adressé et je savais que l'avenir de ma belle soeur et de ma Karolita reposait entre mes mains. J'avais noté l'adresse donnée sur ma main et, une fois sortie de l'enceinte du palais, je me mis à arpenter les rues jusqu'à trouver la bonne adresse. J'entrais dans un garage désaffecté un peu éloigné du centre-ville. J'entendis des cris étouffés et m'aventurais un peu plus dans ce lieu sombre lorsqu'on me poussa au sol. Je n'eus pas le temps de voir le visage de mon agresseur qu'une main se posa sur ma bouche avec un chiffon, puis ce fut le trou noir pour moi

J’ignorais quel jour nous étions et depuis combien de temps nous fûmes ici, toute notion du temps effacée. Je suis attachée, dans le noir, assise sur une chaise plutôt ancienne, qui est probablement une chaise de jardin de par son métal froid. J’ai peur, très peur et même si, dans la pénombre, je ne peux apercevoir le visage de mes deux amies je sais qu’elles sont là tout près. L’envie de crier germa de mon esprit mais je la refoulait. A quoi bon crier, personne ne m’entendrais, et j’ignorais jusqu’où la colère de mes geôliers pouvait aller. Malgré la peur je restait droite, ne voulant pas céder à la panique, ne voulant pas laisser les quelques larmes qui me brûlaient couler. Karol pleurait et grelottais totalement pétrifiée par ce noir sans fin qui l’entourait. Anne-Elisabeth se débattait, tentant de défaire les liens qui l’enchainaient, en vain. De temps en temps une lumière blafarde nous éblouissait signe que nos détenteurs arrivaient pour nous parler ou nous apporter de maigres rations. Ils savaient pertinemment que nos têtes valaient chères, très chères et que nous garder en vie était une réelle menace, une provocation pour les dirigeants. Je ne comptais plus les heures, avec la nouvelle technologie je n’avais plus de montre et mon téléphone m’avait été retiré. Une nouvelle lumière, des pas sur le sol froid et une silhouette apparut. Son visage n'était pas distinct mais sa voix elle l’était et ça me fit froid dans le dos. Chaque mot prononcé se plantait telle une flèche en moi

Journal D'une Princesse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant