Chapitre 26

209 12 1
                                    

C'était une belle journée de juillet, le soleil s'était levé tôt et le vent était léger. Une journée qui aurait été belle dans d'autres circonstances. Ce jour-là, rien n'allait être joyeux.

Je m'étais réveillée tôt ce matin, pour cause d'une douleur au bras due à l'entraînement de la veille où je m'étais fait brûler. Fred avait pourtant mis une crème, qu'ils avaient fabriquée eux-mêmes suite à leurs expériences, sur le bras, mais la douleur n'était pas encore complètement partie. J'étais seule dans la chambre, la place à côté de moi était vide et ne semblait pas avoir été occupée de la nuit. J'avais alors quitté le lit et m'étais dirigé vers le salon d'où la lumière émanait un faisceau sous la porte, Fred était assis sur le canapé, une tasse de thé dans les mains, il avait la tête penchée vers le liquide devenu froid.

- Tu sais pour lire ton avenir, tu dois vider ta tasse.

Fred avait relevé la tête et renversé un peu de thé sur le canapé et son pantalon de la veille, il n'était pas venu se coucher, c'était sûr à présent.

- Déjà debout ? Il est tôt, tu devrais te reposer. sa voix semblait fatiguée.
- Dixit celui qui n'a pas dormi. Attention Monsieur Weasley, vous allez avoir des cernes.
- Je dirais que j'étais trop occupée avec ma chère et tendre pour dormir. un sourire en coin s'était formé sur ses lèvres et sa voix avait pris un timbre plus chaud.
- Ne m'implique pas dans ton manque de sommeil ! Tes frères vont se moquer et ta mère sera choquée, elle ne voudra plus de moi au Terrier.
- Tu plaisantes elle t'aime trop pour te refuser au Terrier.

Fred s'était levé et avait jeté un sort afin de nettoyer le canapé et de sécher son pantalon avant d'aller dans la cuisine préparer un petit-déjeuner pour nous trois. Ma mission était d'aller réveiller George, chose facile pourrait-on dire, et bien non, réveiller George est habituellement une horreur et son comportement par la suite un véritable calvaire, c'est sûrement la raison pour laquelle Fred m'envoie toujours.

Je m'étais dirigée vers la chambre de George, qui se trouve de l'autre côté de la salle de bain, les deux chambres ne sont pas à côté l'une de l'autre pour "plus d'intimité". J'avais tourné la poignée et ouvert la porte en grand, mieux vaut être direct quand on réveille George, ce dernier était d'ailleurs dans son lit bien enroulé dans sa couverture, ses cheveux roux en dépassaient reposant sur l'oreiller, il avait oublié de fermer ses volets, cependant il semblait dormir parfaitement. Je m'étais approché du lit et me suis jeté dessus, mauvaise idée, j'avais atterri sur mon bras brûlé.

- Aie... n'avais-je pu m'empêcher de grogner.
- Bien fait. avait marmonné George. Tu veux me réveiller, tu te blesses. J'appelle ça le Karma.
- Super le beau-frère. Vu que tu es réveillé, lève toi et viens manger. Il faut se préparer.
- J'ai pas envie... sa voix semblait perdue au loin. Pourquoi y aller ?
- Pour lui rendre hommage George.
- Pas besoin d'y aller pour lui rendre hommage. En plus, les élèves seront tellement tristes qu'on ne fera aucune vente.
- Ah ça c'est pas certain. Au contraire, ils vont vouloir se changer les idées. Puis pour les nés-moldus ça sera la dernière occasion pour eux de faire des achats avant un moment.

George avait relevé la tête vers moi, les yeux grands ouverts et une sorte de sourire sur son visage.

- Tu crois ?
- Bien sûr. avais-je menti.
- Ok alors dégage de ma chambre, je dois au moins mettre un pantalon pour manger.

Je m'étais levée immédiatement, quittant la chambre de George en n'oubliant pas de fermer la porte, je ne voulais absolument pas voir mon beau-frère nu même s'il se change vite. Je sais très bien que c'est mal de mentir, mais qui sait certains voudraient peut-être vraiment refaire leur stock, et il fallait bien le lever. J'avais rejoint Fred dans la cuisine, il me tendait une tasse de chocolat chaud fumante en gardant dans sa main un pot en verre qui contenait une pâte verte, je m'étais assise à table pendant qu'il remontait ma manche afin d'étaler cette pâte froide sur le bras, le sentiment de douleur s'envolait et les petites cicatrices devenues blanches la veille disparaissaient. Cet acte avait été fait dans un parfait silence, je m'étais tourné vers lui et poser doucement ma main droite sur sa nuque afin de l'embrasser en guise de remerciement. Ce baiser avait semblé triste, et il m'avait serré dans ses bras mettant sa tête contre mon épaule et mon cou. Je sentais son souffle contre ma peau, il était régulier mais profond, comme s'il tentait de se calmer. Nous étions restés comme cela sans rien dire, sans bouger ou même penser à faire l'une de ces deux choses. Puis George est arrivé dans la cuisine, mon petit-ami s'était alors redressé et rapidement dirigé vers la salle de bain afin de se préparer, j'étais certaine d'avoir vu ses yeux rouges de tristesse. George l'avait vu également, mais n'avait rien dit. Il s'était simplement servi un café adossé au plan de travail, sa main droite tenant sa tasse et le gauche sur le bois, il soufflait avant de boire sans rien dire. Le silence régnait dans la maison.

Sortir avec Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant