Boy(s) with luv | Jikook

Chapitre 25 - Jimin

Un coup d'œil à l'horloge au-dessus de la porte de la pièce m'indique qu'il est presque vingt heures. Je me suis laissé engloutir par la lecture des dossiers médicaux des patients que j'aurais dans les prochains jours et n'ai pas vu le temps passer.

Sur un coin du bureau, mon portable vibre. Je referme la chemise cartonnée que j'étais en train de parcourir et m'empare de mon mobile. J'ai plusieurs messages non lus. Ma concentration devait être si intense que je n'ai même pas entendu leur arrivée.

Seon-Mi me demande comment s'est passé mes premiers jours en solo au boulot. Sans oublier de me rappeler que Tae et moi pouvons venir passer le weekend à la maison.

Tae me prévient que sa répétition a fini plus tôt que prévu et que quelques musiciens en ont profité pour manger au restaurant. Il ne pourra donc pas venir me chercher.

Yoongi se plaint du dîner avec les musiciens.

Ji-Soo m'invite chez elle un de ces quatre pour tenter de rattraper un peu le temps perdu.

Mais c'est le simple Salut de Jay qui m'intéresse le plus, réponse à mon Coucou bel inconnu. Il me fait même sourire. Je me dépêche de lui répondre :

A : Jay
Ça va ? Comment s'est
passé ta journée ?

Je me laisse aller dans le siège et observe les alentours pour m'occuper, attendant une réponse qui ne vient pas. Je décide alors de rentrer et de prendre un plat à emporter quelque part sur la route. Tout en rangeant mes affaires, je tente de calmer mon impatience de parler avec Jay.

Surtout que j'ignore comment il va être aujourd'hui. Ce qu'il se passe entre lui et moi est flou. Dimanche, il me fait une petite crise de jalousie, m'avoue qu'il est bi et que je lui plais puis hier, il a été assez distant, comme au début de notre relation.

Est-ce que c'est la fièvre qui parlait ce weekend ? Est-ce qu'il regrette ce que nous nous sommes dit ou de m'avoir envoyé un selfie ? Si tel est le cas, il faut qu'il me le dise. Je l'apprécie mais il est encore temps pour moi de ne pas trop m'attacher à lui.

J'enfile mon manteau noir et enfonce mon téléphone dans une des poches. Mon sac à la main, je sors du bureau. Les couloirs sont pratiquement vide, je croise seulement un collègue kiné que je salue d'un geste de tête, un sourire poli aux lèvres.

La secrétaire de l'accueil a fini sa journée depuis longtemps et a juste laissé une lumière tamisée. C'est agréable, silencieux. Quand je m'apprête à passer les portes automatiques, je me fige face à l'averse qui s'abat dehors. Je soupire. Étant donné que Tae devait venir me chercher, je n'ai pas pris mon parapluie.

Je fais demi-tour et marche jusqu'à une table haute qui a été installée ici pour ceux qui veulent boire une boisson du distributeur. Moi, je vais juste m'en servir pour chercher dans mon sac. J'ouvre ce dernier et fouille frénétiquement dans mes affaires. Je trouve rapidement mon masque noir que je mets dans la foulée. Mais mon bonnet a dû rester dans mon bureau ou alors sur mon lit.

— Ça ne fait pas semblant, déclare une voix.

Je relève la tête et découvre un jeune homme. Il est debout devant les portes ouvertes, une casquette noire sur la tête. Les mains dans les poches de sa veste en cuir, il semble hypnotisé par la pluie. Je ne suis même pas sûr que ce soit à moi que ses mots soient adressés. Mais dans le doute, je souffle :

— En effet...

Il se tourne vers moi, les sourcils haussés. Je comprends alors qu'il ne me parlait pas et que ma présence est une véritable surprise. Malgré son étonnement, son visage est fin et sans imperfection. Je le reconnais alors. Il est celui à qui j'avais tenu la porte jeudi dernier. Je l'avais trouvé bel homme et aujourd'hui, cette constatation se confirme.