Une nouvelle piste démarre et résonne dans la salle de musculation. Je souris, satisfait que ce morceau passe maintenant. Il me booste toujours et j'en ai bien besoin. La fatigue commence à se faire sentir bien que j'ai moins travaillé que d'habitude.
Même si je devrais garder un bon rythme respiratoire, je commence à fredonner les paroles. Mes bras se déplient une nouvelle fois. Je répète encore les gestes. Une légère douleur se réveille et me fait grimacer mais je dois finir ma série de développés couchés. La dernière. Je me promets de rentrer à l'appartement juste après.
Je serre les dents et compte à rebours. Six, cinq, quatre, trois, deux, un... Je me redresse et repose les haltères par terre, de chaque côté du banc. Je soupire de bien-être et débute quelques étirements mais certains mouvements me font mal. J'éprouve une sensation bizarre dans mon épaule mais c'est différent de la fatigue musculaire que j'ai en temps normal.
Blasé, je me lève. J'ai soulevé deux fois moins que d'habitude et mon bras me fait mal. C'est comme si je l'avais fait travailler pendant des heures alors que cela ne fait qu'une petite demi-heure que j'ai débarqué à la salle de muscu de mon immeuble. N'ayant rien à faire, je m'ennuyais trop chez moi mais force est de constater que ce n'est clairement pas mieux.
Je me dirige vers les grands miroirs qui envahissent un mur entier. Je me positionne bien droit et observe mon reflet avec attention. Je penche la tête sur le côté et fronce les sourcils. Ma posture n'est pas bonne. Mon épaule droite est plus basse que la gauche. Je n'aime pas ça !
Aussitôt, j'enfonce ma casquette sur la tête et récupère mes affaires. Je sors de la salle et me dépêche de rejoindre les ascenseurs. Mes mains tremblent alors que je m'engouffre dans la cabine. Même si je tente de la réprimer, l'angoisse commence à monter en moi. Les étages défilent et mes exercices de respiration n'ont aucun effet sur moi.
Lorsque les portes s'ouvrent, je me précipite dans le couloir. Je n'adresse aucun regard à ma voisine en déverrouillant mon appartement et entre aussitôt. La porte claque derrière moi et mes baskets sont abandonnées au pied du meuble à chaussures. Je récupère mon téléphone, laisse de côté les messages que j'ai pu recevoir et lance l'appel.
— Hey, Jay !
— Namjoon hyung ! l'appelé-je, d'une voix un peu trop désespérée.
— Qu'est-ce qui t'arrive ?
J'entends les pleurs d'un bébé au loin, la voix de Hwasa aussi, une musique douce. Malgré tous ces indices qui m'indiquent clairement que mon ami a autre chose à faire qu'à me parler, je lui déclare :
— J'ai un truc pas normal à l'épaule !
— Quoi ? Comment ça un truc pas normal ?
— J'ai mal et je n'ai plus de force dans le bras... puis mon épaule droite est... affaissée.
— Tu as mal la nuit ?
— Je... Je sais pas... Je me souviens pas...
— Si tu avais eu mal, tu t'en souviendrais !
— Mais si c'était... une tumeur ou une...
— Ce n'est pas une tumeur !
— Tu n'en sais rien, tu...
— Calme-toi ! m'ordonne-t-il.
Cependant, j'en suis incapable. Comment pourrais-je l'être alors que j'ai peut-être quelque chose de grave ?
— C'est mon épaule droite, Nam ! Mon épaule !
Ma vie entière repose sur elle. Et je n'exagère même pas.
VOUS LISEZ
Boy(s) with luv | Jikook
Fiksi PenggemarLorsque Jimin a emménagé aux États-Unis, il y a trois ans, il espérait ne jamais remettre les pieds dans sa Corée natale. Ce pays, il l'a toujours eu en horreur à cause de ses traditions mais surtout la mentalité étriquée de certains. Là-bas, Jimin...