Lettre du passé, n°5

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Cela faisait un an. Un an que le jeune Jeon Jaeha avait été renvoyé de sa maison. Suite à ce rejet de ses parents, il avait dû arrêter l'école pour travailler et ainsi pouvoir se payer à manger. Comment un garçon de bonne famille, riche et à l'éducation fleurissante s'était-il trouvé là à fouiller les poubelles, à rencontrer des personnes peu recommandable et à se battre chaque jour pour survivre ? Jaeha n'était pas heureux. Il se sentait seul, il était perdu et sa vie ne semblait être qu'une roue mortellement ennuyante. Il était las. Las de devoir trouver de la nourriture. Las d'avoir froid. Las de se faire frapper. Alors il brisa sa bouteille d'alcool et il prit une décision. Il allait rentrer chez lui. Il allait implorer le pardon de ses parents. Il allait faire des efforts pour arrêter ses addictions. Il se dirigea naturellement vers son quartier mais se figea en voyant son père sortir de la maison le sourire aux lèvres.

- Dépêche-toi mon lapin.

- J'arrive !

Jungkook sortait de la maison et montait, le sourire irradiant son visage, dans la voiture de son père. Sa mère déposait un tendre baiser sur les lèvres de son mari avant de monter à son tour dans sa propre voiture. Puis ils quittèrent la demeure des Jeon. Perfection. Un père parfait. Une épouse parfaite. Et un fils parfait. Et lui ? Jaeha était bien loin de cette perfection. Il observa son reflet dans la vitre d'une des luxueuse maison de ce quartier. Il était sale, débraillé, les vêtements abîmés et le teint blafard. Il ne restait que peu de choses du Jeon Jaeha qui avait été brièvement la fierté de la famille Jeon. Non... C'était Jungkook maintenant qui tenait ce rôle. Et face à cette réalité à ses yeux, Jaeha ne put retenir ses larmes. Il avait été comme effacé par sa famille. Il ne leur manquait pas. Ils ne s'inquiétaient pas pour lui. Ils se moquaient de savoir ce qu'il traversait depuis un an. Cette pensée fut un coup de massue pour lui. Il quitta, les jambes tremblantes, ce quartier dans lequel il avait grandi, regagnant petit à petit ceux insalubres des bas fonds. Il marchait sans pause, et sans pensée. Il bouscula malencontreusement un homme qui le passa à tabac avec ses amis. Il ne répliqua même pas, ne cherchant pas à se défendre de cette énième agression physique. Il n'en pouvait plus. Ils le laissèrent presque pour mort sur ce trottoir souillé. Il resta allongé là des heures, respirant difficilement, plusieurs de ses côtes étant brisés.

La lumière du lampadaire qui lui rappelait qu'il était encore en vie s'atténua soudainement, l'amenant à ouvrir les yeux dans un effort presque sur humain.

- Tu es vivant ?

Jaeha n'en croyait pas ses yeux. Il y avait une fille de son âge aux aspects très étrange accroupie à ses côtés. Elle avait de très long cheveux d'un noir obscure, des yeux tout aussi sombre, et surtout une très longue cicatrice au niveau de sa joue qui descendant le long de sa pommette jusqu'au coin de sa lèvre du côté gauche. Jaeha était subjugué par son regard sans aucune expression lisible. Pas de pitié. Pas de moquerie. Pas d'amusement. Il était simplement neutre, sans sentiment.

- Qui...

- Dommage, se relevait-elle.

Une fois debout, Jaeha put voir qu'elle portait une tenue d'un noir obscure. Et il aperçut non loin d'elle deux hommes aux aspects suspects.

- A-Attend... L'appelait-il. Aide-moi...

- Pourquoi je t'aiderai ? Si tu n'es pas mort, tu ne m'es pas utile.

- J'ai... J'ai mal... Aide-moi... Pitié.

- Trouvez-moi des corps. Je vous retrouve au labo, prévenait-elle les deux hommes.

- Gujoja...

- C'est un ordre.

- Bien mademoiselle.

🔹️ WAR OF HORMONE 🔹️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant