Pénitence & Réminiscence : Épilogues

Épilogue 1 : Partie 1 - Ilyès 6/7

Ilyès se rhabilla, silencieux, en se reprochant son égarement et la longueur de celui-ci. Il n'avait aucune envie de s'attarder davantage. Son partenaire était dans le lit et semblait décidé à profiter de la nuitée qui se profilait devant lui.

— Je ne te reverrais pas, je suppose.

Il aurait préféré qu'il se taise et le laisse partir sans un mot. La douleur revenait déjà plus virulente. La culpabilité présente. Et surtout la colère, toujours, encore.

» Hey, appela son partenaire devant une réponse qui ne venait pas.

Devait-il spécifier ça également dans son profil, ne pas parler après le sexe ?

— Tu supposes bien, fit-il.

— Lian...

Ilyès se retourna à cette simple syllabe et la menace était là. Il se reprocha de n'avoir pu retenir ces soupirs-là. Ça aurait été pour le mieux de ne pas venir. L'homme nu hésita sous son regard.

» J'en connaissais un. J'ai jamais pu le remercier d'avoir créé une émeute pour me permettre de me sauver des flics. Il est supposé être ressuscité, non ? Je me disais que ton visage me disait quelque chose, je pensais à une star, mais tu es...

— Si j'étais toi, j'oublierais ce que je crois savoir.

— Ou ?

Il avait le droit à un fanfaron, hein ? Ou bien un imbécile.

— Il y a plusieurs raisons qui poussent à te taire.

— Plus le fait que tu n'assumes pas tes pulsions pour des hommes ? Le trompes-tu ? Pourquoi appeler son nom alors ?

Il ne pouvait même pas le faire cocu. Il l'avait laissé, lui avait dit de profiter de la vie et avait décidé de mourir. Pas de cagoule signifiait aussi qu'il était reconnaissable. Et comme cet homme suggérait, il était bien trop connu dans cette ville.

— Oublie et tais-toi. La discrétion faisait partie du pacte. Tu ne l'as peut-être pas pris au sérieux, mais c'est pour le mieux si tu le fais à présent. Certains individus penseraient pouvoir t'utiliser pour faire pression sur moi. Chose que tu n'es pas. Une personne viendra pour s'assurer que tu signes le contrat. Prends l'argent et ne parles de ça.

— Je suis quoi, une pute ?

— Vois ça comme tu veux.

Ilyès mit sa veste et partit. Deux de ses gardes prirent place derrière lui, l'un resta pour s'assurer que son partenaire se voit répéter les règles quant à leur rapport. Son entourage connaissait leur travail et Ilyès n'avait pas besoin de dire ce qu'ils attendaient d'eux. Aucun ne chercha à l'accompagner dans son véhicule. Il put voir un nombre d'appel assez impressionnant sur son téléphone, plus que d'habitude, Ilyès ne rappela pas, il raccrocha même à chaque appel qu'il reçut. Bien trop pris mentalement à simplement fonctionner pour répondre à des requêtes ou des demandes. Ce fut donc arriver au parking souterrain de son immeuble qu'il apprît la nouvelle : une effraction avait eu lieu.

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Ilyès fut devant sa baie vitrée et observait le verre au sol. Ce vide ne le terrifia pas. Était-ce ce qu'il avait ressenti cette journée-là, cet appel ?

Était-ce là une quelconque punition divine ?

Cybèle finit par l'approcher.

— Tous sont de plus en plus mal à l'aise, Ilyès. Ça fait presque deux heures que tu es devant cette fenêtre. Tout le monde attend que tu les interroges.