Pénitence & Réminiscence : Épilogues

Épilogue 1 : Partie 5 - Ilyès 2/7

Devant la panique qu'il ressentit à l'annonce du départ de Lian, Ilyès s'était bien demandé pourquoi il l'avait laissé libre de le faire. Il avait passé ces derniers jours à se préparer mentalement à l'idée, à celle que le choix était sien, il en était venu à croire même que c'était le bon choix.

Que Lian reste avait calmé une partie de son âme, celle qui se nourrissait de le voir. Ça n'avait fait qu'amplifier le doute. Ces murmures qui soufflaient que ce qui le retenait chez lui, dans cette ville, ce n'était pas leur relation. Ilyès n'était pas quelqu'un qui doutait et il haissait autant le sentiment qu'il lui était inconnu.

Ça le sonna au point que ça prit un moment à Ilyès pour ordonner de tout arrêter et de partir vers le penthouse. Amber chercha à protester, il ne lui en laissa pas la chance. Toutes les caméras excepté celle de la cuisine et du dojo étaient hors service. Même celle de l'ascenseur l'empêchant de comprendre la scène. La panique enfla davantage quand il apprit que Lian les avait détruits avant de s'entretenir avec Niel. Ilyès ne voulait pas douter. Ni de son assistant et d'encore moins Lian. Eren avec lui en ce moment savait-il que la psychose grondait ? Qu'il se retenait d'ordonner la fermeture de l'aéroport ? De déclencher une chasse à l'homme ?

Malgré la culpabilité, malgré la terreur d'en venir à le blesser, Ilyès sut qu'il lui était incapable de le laisser partir. Même pour son bien. Pourquoi était-ce devant l'évidence, maintenant que c'était fait qu'il réalisait cette vérité ?

Il n'écouta pas les demandes d'Eren de garder son calme, il se précipita une fois à l'intérieur de l'appartement jusqu'au bureau de son assistant, le dernier lieu où Lian avait été vu. Il avait besoin de comprendre et de savoir avant de partir à sa suite. Ilyès enfonça la porte barrée.

La pièce était sens dessus dessous. Il pouvait presque voir les mouvements, les allées et venues, là où s'était dirigé le combat malgré le désastre. La pièce avait-elle été saccagée après l'affrontement ? Lian avait-il cherché à s'emparer de certains documents ? Ilyès trouva Niel inconscient derrière le bureau, il se précipita à ses côtés. Il respirait.

Ilyès aurait aimé être capable de s'en tenir là, d'appeler leur médecin. Il le secoua à la place. Ilyès devait savoir.

— Niel... NIEL ?

Quelques secousses furent nécessaires pour que le blond finisse par ouvrir les yeux difficilement.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda l'assistant d'une voix embrumée.

Ilyès aurait aimé poser la question.

— Qui t'a fait ça ?

Niel se redressa en tenant sa tête. Il lui fallut un moment pour répondre :

— Le garde de Hadrian... Je ne me rappelle plus de son nom.

Lian ne l'avait-il pas chassé ? Était-ce de la comédie ?

— Heli ?

— Non l'autre, le grand.

Ilyès aurait aimé être surpris. Mais la suspicion quant au fait qu'ils ne montraient pas leurs réelles capacités étaient là depuis des jours ? Ils avaient leur réponse : le fait de pouvoir assommer Niel en disait suffisamment sur l'entrainement de ces gardes.

— De quoi tu te rappelles ?

— Je parlais à Hadrian, comme nous avions convenu. Il m'a remercié et il est parti. Ils ont échangé certains de leurs signes et la chose suivante, son garde m'attaquait.

La peur fut là. Niel l'observa, contrit.

» Je te jure que je lui ai dit qu'il n'avait pas à s'inquiéter. Je lui ai parlé de notre plan, qu'il devait simplement nous prévenir quand quelqu'un tenterait de l'approcher, c'est tout.