Épilogue 1 : Partie 3 - Hadrian 1/6

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Le doute s'insinuait, doucereusement devant les minutes qui devenaient heures. Il était difficile pour Hadrian de le faire taire à présent. Celui qui lui murmurait qu'il n'avait rien à faire là. Qu'il l'avait su, le savait depuis des semaines, des années même.

Qu'avait-il apporté à cet homme si ce n'était de la souffrance ?

À voir Niel accompagné de ce médecin, Hadrian s'était demandé comment il avait pu remarquer son mal-être si tard. Il avait tant été absorbé par son arrivée chevaleresque les sauvant d'une fin certaine, cette main à nouveau tendue vers lui que rien d'autre n'avait comptée. Peut-être avait-il trop habitué à être à moitié mourant et voir les siens clopiner pour s'en soucier ? Cette excuse ne l'aidait en rien à taire la culpabilité. Celle davantage de ne pas avoir pu l'empêcher de se frapper la tête contre le sol au Luxor. Ce blondinet aurait peut-être été apte à le rattraper, lui.

Le monde s'était plié aux ordres de cet imbécile et il ne devait que sa présence dans une des pièces du penthouse à l'insistance d'Eren. Le seul ayant entendu cet ordre ultime d'Ilyès. Niel n'avait pas apprécié qu'il lui tienne tête.

Ils se retrouvaient enfermés et gardés, encore. On leur avait même apporté de quoi manger et boire et personne n'avait tenté de les tuer. Un cinq étoiles avait plaisanté les siens.

Ils se trouvaient dans une pièce qui semblait servir autant de dortoir que d'entreposage de jouets pour enfants, tous les cinq, Ellie, Heli, Jorgy et Usul, qui avait été le chauffeur des autres jusqu'ici.

Cybèle, à la fois geôlière, protectrice et espionne, les surveillait d'un air perturbé contenu. Malgré une curiosité claire, un besoin, elle n'avait rien demandé, restant professionnelle. La ligne avait été tracée entre eux. La chaleur entre les Rishar et les siens était en ce moment inexistante avec Cybèle.

— Hadrian, l'appela Jorgy pour qu'il tourne son attention vers lui.

Dans une série de gestuelle, il demanda :

« Veux-tu qu'on force le passage ? »

Hadrian nia. Il n'avait pas envie d'ajouter un peu plus de confusion à cet homme. Ilyès l'avait attendu au moins huit ans sur les onze dernières années, il pouvait faire était de lui donner quelques heures. Avait-il même repris connaissance ?

Ils ne semblaient pas en danger et si Heli n'avait rien consommé, sur ses gardes, craignant un empoisonnement, lui et le reste se portaient bien. Un bruit se fit entendre. Hadrian se retourna sur Eddie et Usul jouant à un circuit de voitures électriques. Il parvint à sourire. Il leur en fut reconnaissant, à ces idiots qui le suivaient toujours prêts à faire les imbéciles. Ils avaient bien trop vécu de situations similaires pour s'en émouvoir encore une fois, n'est-ce pas ? Hadrian les observa un moment, le calme revint. Ils avaient cet effet sur lui.

La porte finit par s'ouvrir et si ces deux gamins étaient assis, leurs positions changèrent tout du moins. Ils étaient prêts à bondir au besoin.

Eren entra. Il avait muri lui aussi, de ce jeune brun à la peau tannée se tenait un homme. Hadrian se demanda s'il tentait d'imiter Ilyès avec les quelques poils qu'il avait sur les joues. Il se dégageait de lui une force tranquille et sa posture lui rappela bien trop l'homme qu'il aimait.

— Hadrian. Si tu veux bien me suivre, fit-il d'une voix qu'il désirait sans doute autoritaire.

Il fit un pas en avant, arrêté par Heli.

— Pour aller où ? questionna son double en fixant Eren.

Qu'importe qu'ils aient vécu des années ensemble, la méfiance était là chez Heli. Eren en sembla presque choqué.

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