Pénitence & Réminiscence : Épilogues

Épilogue 1 : Partie 3 - Ilyès 4/6

Quelques coups retentirent et Amber fut là, ouvrant la porte sans réelle gêne. Niel partit sans demander la permission, le visage décomposé.

Amber lui adressa un regard, puis se tourna vers lui, blasée. Ilyès lui se déplaça jusqu'à son bureau et ouvrit son ordinateur. Il se connecta directement au réseau de caméra vidéo. Il le trouva la seconde suivante. Entouré de quatre individus. Tous semblaient bien trop de bonne humeur. Ilyès n'entendait pas ce qu'ils se disaient, mais l'ambiance semblait légère. Il vit même Lian sourire.

— Avec une tête aussi dure que la tienne, qui pour croire que tu puisses faire un traumatisme crânien, fit Amber en s'asseyant devant lui.

Ilyès l'observa froidement. Si Amber et lui se connaissaient parfaitement, s'étaient bien trop côtoyés pour être intimidés par l'autre, elle se replaça tout de même dans cette chaise à ce regard.

— Depuis quand sais-tu que Lian est en vie ?

Amber soupira. Au moins ne tenta-t-elle pas de nier.

— Sais-tu qu'Ori et toi vous ressembliez beaucoup sur de nombreux points, étonnamment ? Votre petit côté idéaliste qui horripile.

Avant qu'il ne lui dise d'aller droit au but, elle continua.

» Elle n'a jamais cessé d'y croire. Pour elle, il n'y avait pas moyen que Haden soit devenu un tueur, que ce corps était le sien, que Hadrian puisse même mourir. Malgré des preuves irréfutables. Je pensais qu'elle se désillusionnait. Si tu fais attention aux rumeurs qui entourent Haden, on parle de double face. Je croyais que c'était dû à sa cicatrice.

Elle fit un mouvement au travers de sa joue. Elle en savait beaucoup sur cet homme. Plus qu'elle ne lui avait jamais révélé.

» Quand les rumeurs ont commencé à enfler que Hadrian Rishar était en vie et de retour, je n'ai pas vraiment douté.

— Pourquoi ne pas me l'avoir dit ?

Il n'y avait pas que Niel qui semblait l'avoir gardé dans l'obscurité. Combien d'autres personnes ?

— Comme je l'ai dit. Ce n'était que des rumeurs. Et je n'avais aucune intention de te voir plonger la tête la première nous damnant tous pour si peu.

— Tu...

— Je ne sais pas de quoi tu te rappelles d'hier, Ilyès, mais la situation aurait pu tourner à la catastrophe. Va peut-être le faire. Crois-tu que je sois là de si bon matin pour simplement m'assurer que tu es vivant ?

Une question rhétorique à laquelle il ne prit pas la peine de répondre.

» Si Tabaré t'a laissé sortir de là, crois-tu que c'est par bonté de cœur ? Pendant que toi tu contes fleurette, il est en train de tourner les factions les plus neutres à son avantage. Il pourrait venir à te renverser. Les hommes de Ferro te sont peut-être dévoués, mais comment crois-tu que se sent Martin en te voyant partir avec celui qui a poussé Pablo à la retraite en tuant son amant ? Et tu sais que nous ne pouvons faire sans Martin... N'as tu donc pas idée à quel point ta position est fragilisée en ce moment ?

Ilyès pouvait l'imaginer. Il s'était réveillé sans migraine, mais elle n'était pas loin. Lian venait juste de lui revenir. Il avait à peine eu le temps de lui parler.

— Qu'essaies-tu de me dire ? siffla-t-il.

— Je sais que tu n'es pas le plus vif d'esprit, mais tu comprends tout de même ce que je veux dire.

— Tu crois que je vais simplement me séparer de lui ?

Il sentit le rejet à cette idée de manière bien trop physique.