Ça ne faisait pas cinq minutes que Hadrian était dans son bain que la porte s'ouvrit.
— Usul, je ne me répèterais pas. Cette baignoire est trop petite pour qu'on y soit ensemble.
Cet idiot savait l'agacer.
— Ce n'est pas Usul.
Hadrian tira le rideau de douche pour voir Heli.
— C'est trop demandé, dix minutes d'intimité ?
— Tu peux commencer par fermer la porte à clef.
— Pour que vous me fassiez tour à tour une crise d'anxiété pour être sur que ça va ?
Heli sourit.
— Tu voulais une chance au plus vite, n'est-ce pas ?
Hadrian l'observa, hésitant. Il hocha la tête lentement, craignant ce qui allait suivre.
» Habille-toi alors.
Le frisson le parcourut et il retint de peu de dire : si vite. Quelques heures à peine étaient passées. Il devait rassembler ce courage, encore ?
— Parfait. J'arrive.
— Tu as cinq minutes.
/ / /
Aucun d'entre eux ne resta en arrière. Hadrian était dans la deuxième voiture, Heli, à ses côtés. Drissa expliqua rapidement la situation : Ilyès conduisait avec son assistant. Personne ne lui dit en avance où ils se rendaient. Hadrian comprit pourquoi quand ils ralentirent de l'autre côté d'un hôtel. Il retint un frisson. Il n'eut pas besoin que Vanessa ne lui pointe le véhicule qui se garait devant le bâtiment. Et Hadrian le vit, en vrai. Même à cette distance, il était reconnaissable. Son cœur s'arrêta. Ils étaient si proches. L'avaient-ils été davantage ces trois dernières années ? Avant qu'il ne puisse réagir, il vit une autre silhouette s'extraire de la voiture. La douleur fut là. Il ne fallait pas être un astrophysicien pour savoir ce qui se passait. Et malgré ça, qu'il connaissait plus qu'il ne souhaitait l'admettre la relation que les deux hommes entretenaient, ça fit mal. Réellement mal. Et il sut pourquoi il n'avait pas voulu lui faire face à nouveau. C'était clairement suicidaire pour son âme d'être ici.
— Partons, souffla-t-il.
— Ils peuvent très bien être là pour un repas d'affaire, fit Vanessa.
Encore et toujours la justification. Alors qu'il allait rétorquer, Heli à ses côtés opina :
— Elle a raison. Ne saute pas de conclusion. Jorgy, Eddie et Usul sont déjà dans le lobby.
Ils ne lui épargneraient rien. Voulait-il à ce point le ramasser à la petite cuillère ? Il fusilla Heli du regard qui ne baissait pas les siens. Était-ce sa punition pour ce qu'il avait fait ce matin ?
Qu'il en soit ainsi.
Hadrian sortit de cette voiture, énervé. Une forme de courage probablement. Il claqua la porte pour donner bonne mesure. Il traversa la rue pour se rendre l'hôtel, et prit le temps tout de même de saluer le portier, par politesse. Vanessa fut à ses côtés, lui parlant ou parlant dans son oreillette, Hadrian n'aurait pu le dire. Il ne pouvait même dire ce qu'était le contenu de ses paroles. Il n'y avait que le rythme de son propre cœur. Et dans sa tête, la discussion qu'ils pourraient avoir.
Il le chercha immédiatement du regard, pour ne trouver que des silhouettes qui l'indifféraient. Autour de lui touristes, voyageurs d'affaires, familles se mêlaient. Mais lui n'était pas présent.
Et une certaine panique se fit. L'idée de le manquer, qu'il parte avec un autre. Comme c'était paradoxal. Était-ce ce même sentiment, ce réflexe de survie qui empêchaient les gens de simplement s'arrêter de respirer pour vivre ?
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Pénitence & Réminiscence : Épilogues
RomanceVoici la fin de cette histoire aux millions de mots. Celles et ceux débarquent ici connaissent probablement l'histoire. Pas besoin de la présenter. Retrouvez vos personnages préférés pour un (ou plusieurs) arc ultime. Ceci est une romance entre homm...