Hadrian, à ses côtés dans la voiture, était bien trop figé pour être détendu. Il ne prétendait pas, probablement incapable de le faire. L'envie avait été dans son regard quand il avait ouvert la porte de la salle de bain. Merci Vanessa.
C'était l'impulsion qui lui manquait, celle qui suffirait à faire taire ses voix, celles toujours négatives dans sa petite tête bien trop dure. Pour ramener cette envie, ce désir. Un qu'il avait toujours gardé le plus bas possible, un poul à peine vivant, un qu'il avait tu dès les premiers rapports qu'ils avaient eus cet homme. Une mélancolie qu'ils ne pouvaient chasser, la calmer peut-être, mais ne pas l'effacer.
Heli glissa sa main dans la sienne. Elle était moite.
— Ça ne fait pas de sens... Je sais ce que j'ai vu, Heli. Il m'a ignoré...
Des années à vivre avec lui sans que les émotions ne ressortent faisaient qu'à présent, Heli pouvait dissocier chaque subtilité. Hadrian en ce moment désirait qu'il le contredise.
Hadrian se tourna vers lui.
» M'as-tu protégé toutes ces années pour que je me fasse rejeter par cet homme ?
Il se souvenait bien trop des questionnements d'Usul.
— M'as-tu démasqué ? fit-il, cherchant à être léger.
Hadrian soupira.
— Qu'est-ce que je suis supposé dire ? souffla-t-il.
Il était clairement dérouté.
— Que pensais-tu lui dire quand tu as foncé dans le tas la dernière fois ?
Hadrian l'observa et il haussa les épaules.
— J'étais persuadé de m'en manger une. Que dis-tu à un homme que tu as eu de cesse de rejeter après trois ans de silence ?
— Je t'aime, proposa Kora à l'avant.
— Salut, désolé de t'avoir fait attendre. Pas ma faute, tu sais ce que c'est d'être la cible de cinq tentatives d'assassinat ? suggéra Usul.
— Je dirais six, fit Kora. Mexico ?
Usul d'un geste chassa sa suggestion.
— On s'en est sortis sans une égratignure. C'était la routine. Si on compte ça comme une tentative, vaut mieux compter les jours où il ne s'est rien passé.
Si les deux pensaient rassurer Hadrian ainsi, il n'en fut rien. Il semblait au bord de la panique. Il ne l'avait pas vu faire de crise d'angoisse cette dernière année, mais ça serait peut-être un élément déclencheur.
— Tu trouveras les mots, tenta-t-il de le calmer.
Hadrian fixait l'extérieur, difficile de savoir si cela l'apaisa.
Eddie et Jorgy, déjà sur place, confirmèrent l'absence de danger. Ils laissèrent la voiture et continuèrent à pied.
— Tu l'auras eu ta marche, tenta Hadrian.
À quel point devait-il être stressé pour déblatérer ainsi ? Allait-il commenter le ciel bleu après ça ? Il regrettait seulement de ne pas avoir dormi. Pourrait-il même se reposer après ça ?
Ilyès était apparemment dans un parc avec son fils. Ils ne le rejoignirent pas avant que Jorgy ne le prévienne qu'ils partaient. Et s'approchait de leur direction. Parfait.
— Vous arrivez sur sa perpendiculaire, il est à trois-cents mètres. Contact dans une minute.
Ils le virent passer, au loin. Ça ne pouvait qu'être lui. Personne ne marchait aussi droit sauf cet idiot. Encore moins avec un enfant dans les bras. Il fallut que Hadrian s'arrête à ce moment-là. Ils se retournèrent tous les trois.
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Pénitence & Réminiscence : Épilogues
RomanceVoici la fin de cette histoire aux millions de mots. Celles et ceux débarquent ici connaissent probablement l'histoire. Pas besoin de la présenter. Retrouvez vos personnages préférés pour un (ou plusieurs) arc ultime. Ceci est une romance entre homm...