Épilogue 1 : Partie 4 - Hadrian 1/5

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Hadrian se sentit une envie soudaine de fumer. Il se demanda d'où ça venait. Il n'avait pas touché une cigarette en onze ans. Peut-être était-ce le vide de ses journées ? Heli n'accepterait probablement jamais de lui en acheter, il pouvait l'entendre déjà : « il y a assez de choses comme ça qui veulent te tuer ».

Avait-il le pouvoir d'ordonner aux employés d'Ilyès de lui en fournir ?

Ces retrouvailles avaient au moins pour elles d'être décevante par leurs non-existences.

Ilyès semblait avoir repris sa routine et lui... Faire partie des meubles. Il le voyait à peine. Et Hadrian faisait tout pour ne pas se faire des idées. Était-ce leur « et ils vécurent heureux » ?

Hadrian savait ce qu'était être occupé. Il avait eu énormément à faire dans la vie lui aussi, mais...

Il soupira.

— Peux-tu nous dire pourquoi tu soupires au juste ? Encore ? fit Usul. On est là depuis deux heures à peine. Tu n'as pas eu à faire ton entrainement complet depuis des jours, alors de quoi tu te plains ?

Ils étaient avec Eddie, dans la salle de combat d'Ilyès. Ces deux-là se relayaient à présent avec Jorgy et Heli pour sa sécurité. Ou Hadrian devait-il dire compagnons de jeu ? Heli n'avait pas voulu quitter ses côtés au début quoiqu'il en coutait, avait tenu remarquablement bien les deux premiers jours. Mais tous avaient été d'accord de dire qu'il serait plus utile à l'extérieur qu'à ses côtés. Ils se relayaient donc pendant que lui... Lui ne pouvait mettre un pied hors de cet appartement. Le plus près qu'il avait été du monde extérieur avait été d'entrer dans l'ascenseur. Avant que la panique ne soit là et qu'une horde de gardes le retienne.

Pour sa sécurité, répétait Eren quand c'était lui qui restait. Il n'évoquait pas la parano de son patron, mais c'était écrit partout.

» La terre appelle la Lune, fit Usul à ses côtés.

— Je suppose que c'est loin de ce à quoi je m'étais imaginé, finit-il par avouer.

— De ?

— Comment ça se passerait avec Ilyès, surtout après la première journée.

Il se rappelait de ses baisers, d'Ilyès le taquinant, de leurs caresses. Il se souvenait trop bien au matin s'en être voulu de s'être endormi. Hadrian n'avait aucune idée comment il avait pu même s'assoupir. Il ne parvenait à dormir seul normalement. Ilyès s'était moqué avant de se mettre sur lui, de l'embrasser, ses lèvres avaient glissé jusqu'à son cou, il avait senti leurs sexes se durcirent, leurs mains laissaient des empreintes sur le corps de l'autre et... On avait frappé à la porte. Et Ilyès s'était interrompu avec un sourire et un ultime baiser en lui promettant de continuer le soir. Et le soir, Ilyès n'était pas rentré avant que lui ne soit endormi. Et la boucle semblait depuis éternelle. Même à quinze ans, il avait dépassé le stade de touche pipi.

— Et comment tu imaginais que ça se passait ? Trop loin du drama pour toi ? Tu pensais vivre à nouveau ton Roméo et Juliette ? fit Usul.

Eddie et lui le regardaient, cherchant à comprendre avec un certain agacement. II se plaignait visiblement trop selon eux.

Hadrian en demandait-il trop ? Incapable de formuler à voix haute ses pensées et risquer qu'elles soient entendues, il parla avec ses mains. Ça prenait plus de temps récemment, alors qu'ils avaient pris l'habitude d'ajouter certains mouvements qui n'avaient aucune signification, pour que si des gens étaient derrière les caméras, qui pullulaient cet endroit, ils ne puissent pas décrypter leurs discussions facilement.

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