Épilogue 1 : Partie 2 - H & H 5/11

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Leurs trois escapades leur valurent de se faire discrets pour un temps. Les jours passèrent. S'ils avaient cru à une alerte, à voir le monde sens dessus dessous, Heli fut surpris du silence qui résonna. Surpris et déçu. Il avait espéré quelque chose de la part d'Ilyès ou de son entourage et ce fut pour le moins décevant. Il avait cru à ce que ce coffre renferme quelque chose de valeur, quelque chose qui pousserait Ilyès à sortir de sa routine. Mais rien.

Les explications pouvaient être nombreuses, ils avaient volé une des figures de l'Union sans qu'il n'y ait sur la surface aucun écho. Mais il semblerait qu'en dessous, il n'y en ait pas non plus. Les rumeurs sur la résurrection de Hadrian grossissaient, mais ne restaient que ce qu'elles étaient : des rumeurs.

Kora arriva pour prendre sa place depuis leur planque à l'extérieur et lui rentra en s'étirant, espérant pouvoir dormir une ou deux heures avant de se remettre au travail. Un éreintant, celui où ils devaient surveiller, espionner, attendre. Quatre d'entre eux étaient déjà sur le terrain, et si un roulement était présent, Heli n'en faisait pas parti.

Le plus important n'était pas là-bas de toute façon. Il était difficile pour lui de rester loin de lui, surtout dans cette ville. Il alla tout de suite à sa recherche, pour le trouver dans ce qui devenait avec le temps leur armurerie, là où avait été rangé le coffre-fort. Les armes s'accumulaient plus facilement que les renseignements semblaient-ils. Même s'ils avaient réduit à une poignée de personnes les possibles commanditaires de leur assassinat.

Hadrian leva à peine les yeux de ce coffre-fort, à tenter des combinaisons. Assis à même le sol, devant l'objet, il s'en approchait plusieurs fois par jour. Dépendamment, il le fixait juste, ou essayer des chiffres et repartait. Heli ne pouvait pas lui reprocher de ne pas s'atteler à la tâche. Faisait-il semblant ? Heli s'assit derrière lui, posa la tête sur son épaule. Il plaça la main sur sa hanche droite.

— Es-tu sûr que cette position est conseillée ?

— Je n'ai pas mal, répondit-il, presque automatiquement.

— Que dirais-tu de prendre l'air après ma sieste ?

Hadrian tourna son visage vers lui.

— La punition est finie ?

— Tu sais que ce n'est pas ça, souffla-t-il.

— Je sais que je suis aussi compétent que le reste pour ce qu'ils sont en train de faire. Mais je reste là, pour seule mission, trouver un code stupide qui ne nous apporte rien, sauf vous assurer que je perde mon temps face à un casse-tête qui ne peut pas être résolu.

— Vas-tu nous reprocher de ne pas te laisser aller sur le terrain ?

Hadrian se retourna totalement sur lui. Ils étaient suffisamment proches pour qu'ils sentent le souffle de l'autre. Pour que Heli puisse discerner avec acuité les cicatrices qui ornaient la partie droite de son visage.

— Je suis peut-être qu'un handicapé, mais...

Heli posa son front contre le sien.

— Ne fais pas comme si tu ne savais pas, Hadrian et chercher à ce qu'on s'énerve. Que nous refusions que tu sois sur le terrain n'a rien à voir avec tes handicaps. Nous connaissons ta valeur, nous sommes tous en vie grâce à toi. Nous refusons de te mettre en danger si ce n'est pas nécessaire. Ça n'est pas nécessaire.

— Ma vie ne vaut pas plus que celle des autres.

Heli sourit et lui caressa la joue.

— Tu es une partie de moi. Comment ça ne pourrait pas valoir plus ?

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