Run for me

Chapitre 39 : La sortie

Newt attrapa mes mains, les serra très fort contre les siennes. Ses yeux injectés de sang se mouillèrent eux aussi et laissaient couler des larmes le
long de son visage.
-Tu ne peux pas me sauver Allison, même si je sais que tu ferai tout pour, arrête de vouloir sauver tout le monde.
Il cracha du sang pour la énième fois et reprit son discours, sa voix devenait de plus en plus faible.
-Tu vas sortir de la en parfait état, et tu vas me jurer que vous allez tous sortir de cet endroit sain et sauf.
Il rit ironiquement.
-Moi je suis bien là où je suis, toi tu te tire d'ici ? Tu m'entends ?
J'hochais la tête. Ma gorge était nouée et je serrai très fort les mains de mon ami.
-Je ne t'ai pas entendu dire « je te promets Newt »
Il ria.
-S'il te plaît.
Il agrippa mes mains encore plus fort.
-Je te promets Newt.
Je dis en pleurant.
-Non non, ne pleure pas alors que tu vas sortir de cet endroit de m*rde.
C'était ton rêve depuis que tu y es entrée.
Il marqua une pause.
-Je me souviens quand tu râlais, tu disais toujours cette phrase (il m'imita)
« c'est quand qu'on sort de cet enfer »
Tu l'as répété pendant 2 ans tu sais.
Je rigolai nerveusement.
-Oui je sais, je me souviens.
Il avala sa salive.
-D'accord, alors voila, maintenant tu y es.
-Je préfère mille fois restée avec toi ici que d'en sortir seule.
-Ne dis pas de bêtise !
Un silence s'installa.
Newt avait lâché mes mains.
Il me souriait.
Il inspira lourdement et c'est la que j'ai compris que c'était sa dernière bouffée d'air.
-Sauve toi d'ici tocarde !
Il sourit une dernière fois et son sourire s'effaça aussitôt.
Sa poitrine avait cessé de monter et descendre difficilement.
J'agrippai ses mains de toutes mes forces. La lumière dans ses yeux s'était éteinte. Ses mains se relâchèrent des miennes. Je hurlais son prénom, priant pour qu'il revienne à la vie.
J'avais l'impression que mon cœur saignait et je sentais une terrible douleur au niveau de mon estomac, j'avais envie de vomir.
-Newt je t'en pris..
Ma voix se brisa et je hurlai en tapant mes points contre le sol.
C'était donc ça de perdre un proche ?
Les blocards étaient restés debout. Attendre que mon chagrin cesse.
J'enfoui ma tête dans le corps de mon ami.
Je le secouais en lui disant de se réveiller comme si il était juste entrain de dormir mais,
rien.
Son sang avait cessé de couler.
Je refusais de me lever pour rejoindre les autres. C'était comme impossible pour moi.
Je voulais rester là avec lui, je voulais être avec Newt et personne d'autre désormais.
Mes jambes étaient paralysées et ma tête était toujours posé sur son torse, inactif.
Mes mains agrippaient ses vêtements sale et encore mouillé de sang.
Je refusais de le croire.
J'ai entendu des bruits de pas en ma direction, s'approcher de plus en plus.
Un main se posa sur mon épaule se qui me fit frissonner.
-Il faut y aller maintenant.
Je reconnue la voix de Thomas.
Elle était sèche et froide. Il semblait aussi abattu que moi mais ne le montrait pas.
J'ai dirigé ma tête vers Thomas. Le garçon se tenait devant moi, me tendant la main pour me relever.
Même si je refusais de quitter le corps inanimé de mon ami, il fallait qu'on y aille, le temps pressait.
J'attrapai la main du garçon à contre cœur et me releva.
J'essuyai mes mains tachés de sang sur mon pantalon et je repris la route.
Je refusais de me retourner pour voir les restes de Newt. Je préférai largement avancée en n'y pensant plus.
Une forte douleur apparue soudainement dans ma tête, mais je n'avais pas le temps de m'en préoccuper. Nous avions déjà assez perdu de temps comme ça.
Et à cause de moi.
Mais personne n'osait parler ni faire de gestes.
Seulement Thomas m'avait attrapé la main et la serrait très fort.
Nous avions franchi la sortie et nous étions désormais entrain de marcher dans ce qui ressemblait à un tunnel. Il faisait extrêmement sombre et personne ne possédait de lampe torche.
On ne voyait pas vraiment où l'on mettait les pieds mais je tendais mon bras contre le mur et je laissais ma main glissée sur celui ci pour me guider.

Le tunnel pris fin.
Une porte entrouverte laissait place à une pièce éclairée où se trouvait beaucoup d'écran télé.
Minho se retourna vers nous. Son visage était éclairé par une lueur mais cela suffisait pour réussir à l'apercevoir.
Il fit un signe de la tête pour demander à Thomas d'entrer dans la pièce en premier.
Thomas lâcha ma main et se dirigea vers la pièce et entra à l'intérieur.
Le silence envahit le tunnel tandis que nous attendions le feu vert du garçon.
Après une minute, tout au plus, Thomas ressorti de la pièce en levant le pouce en l'air. Minho s'avança en premier et le troupeau suivi.
Je fus la dernière à entrer dans la pièce.