Run for me

Chapitre 38 : Sauvetage ?

La bête tomba à terre laissant couler du liquide sur le sol.
Elle poussa un cri sourd qui m'obligea à me boucher les oreilles.
Le monstre était maintenant allongé par terre, en position fœtale. Il baignait dans une marre de sang et ne semblait plus bouger.
Je tournai ma tête vers Newt. Le garçon était face à la bête, à quelques centimètres de son corps.
Il respirait lourdement et ses mains tremblaient à cause de l'effort.
Il tourna son regard vers le mien, et il me sourit.
Un vrai sourire sincère, qui voulait dire que nous l'avions vaincu.
Que Newt l'avait vaincu.
Je souris à mon ami en retour et soupirai comme si toute la tention était retombée d'un coup.
Je me sentais soulagée et j'avais envie de prendre tout le monde dans mes bras.
Mais nous n'avions pas le temps, il fallait que l'on sorte tous de ce trou à rat le plus vite possible avant qu'une autre bête surgisse d'un instant à l'autre.
-On rapplique. Lança Minho sans laisser aucune frayeur dans sa voix.
Comme si rien ne venait de se passer. Comme si Newt n'avait jamais tuer cette bête, ou plutôt comme si la bête n'avait jamais existé.
Je ramenai mon sac sur mon dos et me
dirigeai vers la sortie du labyrinthe qui se trouvait désormais à quelques mètres de nous.
Tous les blocards firent de même sans ajouter un mot et nous avançâmes dans le noir, vers la sortie.
Soudain, un bruit sourd retentit.
Un grincement au sol.
Je fus la première à me retourner, prise de panique.
La bête s'était relevée.
Sans que je ne puisse dire quoi que ce soit, ni faire quoi que ce soit, la bête pointa sa griffe métallique en direction de Newt, qui n'avait pas bougé d'un poil.
Elle l'empoigna et la griffe transperça le corps de mon ami.
horrifiée, je me laissai tomber sur les genoux.
Mes yeux exorbités et ma bouche grande ouverte, je me tenais devant la scène horrible comme si ce n'était qu'un mauvais rêve et que j'allais sûrement me réveiller vite.
Mais non, tout ça était bien réel.
Des frissons me parcoururent de la tête aux pieds et je sentais mes jambes flageoler.
La créature tenait Newt en l'air, sa griffe implantée dans son ventre, laissant dégouliné du sang qui mouchetait le sol.
Le griffeur, quelques secondes plus tard, (des secondes qui me paraissaient des heures) relâcha mon ami, le laissant baigner dans une marre de sang.
La bête se laissa tomber sur le sol, fatiguée de sa vengeance, elle était cette fois si morte.
Newt baignait dans une énorme flaque de sang, adossé contre un des murs du labyrinthe, il grimaçait et hurlait de douleur.
Aucun blocards ne bougea.
Quand mon corps se décida à bouger de nouveau, je me précipitai en direction de Newt.
Ses mains maintenaient son ventre pour éviter de laisser trop de sang s'échapper.
Quand je fus à quelques centimètres de lui, je m'accroupis à son niveau, les yeux remplis de terreur.
-Newt..
Les mots ne sortaient plus, je ne savais pas quoi dire, la situation n'était pas du tout celle que j'attendais.
Le garçon toussota légèrement et du sang gicla de sa bouche.
Mes yeux se mouillèrent sans que je m'en rende compte.
-Newt il faut que..
Je déchirai un bout de mon t-shirt pour lui attacher autour de sa plaie.
Mes mains étaient recouverte de son sang, je fis un noeud au niveau de son ventre et il grimaça de douleur.
Sa respiration était lourde. Sa poitrine se relevait et descendait difficilement comme si son corps était soudainement pris de spasmes.
-Je vais te sortir de la, il faut que tu me fasses confiance, tu t'agrippera à mon épaule et..
Le garçon me coupa. C'était la première fois qu'il parlait depuis l'incident et sa voix me donna la chair de poule, on aurait dit que chaque mot qu'il prononçait, lui coûtait un effort.
-Arrête Allison, ça ne sert plus à rien.
Mes sourcils se froncèrent.
-Comment ça ? Je ne comprends pas ?
Le garçon toussa une fois de plus et reprit.
-Vous allez tous vous évader, c'est chouette !
Des larmes ruisselaient sur mes joues.
-Non Newt, ON va tous s'évader, interdiction que je te laisse pourrir dans cet endroit, tu m'entends !
Le garçon lâcha un rire sarcastique.
-Voyons Allison.
Il marqua une pause pour prendre une grosse bouffée d'air.
-Je suis vraiment content qu'on soit devenu ami toi et moi..
Je le regardai furieusement, les larmes toujours dégoulinant sur mon visage.
-Non je t'interdis de me faire un discours d'adieu Newt !!
-Ta gueule et laisse moi finir !
Je n'avais jamais vu Newt dans cet état, comme si il était tellement à bout qu'il ne se retenait plus de dire ce qu'il pensait.
Il reprit son calme.
-Tu es une fille super et je suis content d'avoir été ton ami.
Il se tut, plongea sa main dans sa poche comme pour chercher quelque chose.
Il me tendit un bout de papier froissé qui avait l'air d'être là depuis un moment.
-Prends le.
Je le regardai droit dans les yeux sans rajouter un mot de plus.
-Prends le !
Je lui arrachai le papier des mains et le glissai dans mon pantalon.
-Newt, laisse moi t'aider, je suis sure qu'en sortant d'ici il y'aura quelqu'un pour t'aider, on te fera soigner j'en suis sure !
Une lueur d'espoir illumina mes yeux, j'étais sure que Newt pourrait être sauvé.