Chapitre 16

107 6 16
                                    

Le temps qui suivit le départ de Petite-Vareuse fut particulièrement silencieux. Il semblait à Galahad qu'ils étaient de retour à l'époque précédent leur adoubement, et cela lui paraissait bien étrange. Mordred et lui, qui avaient grandit presque comme une même personne, n'avaient nul besoin de parler pour se faire comprendre. Un regard vers le haut, une caresse sur la main et ils laissaient entendre tous leurs états d'âme.

Petite-Vareuse, elle, parlait même quand elle n'avait rien à dire. Elle parlait comme pour rappeler constamment sa présence à un univers qui l'oubliait si facilement. Galahad s'était fait à ce son continu tintant à ses oreilles. A présent, l'air en était vide.
Même ses pensés se faisait silencieuses. Quand il essayait de penser à ce qu'il venait de se passer, de se demander ce qu'il devait faire au sujet de la jeune fille, son esprit se vidait, comme si on avait rendu ses pensées muettes, comme si tout été gelé. La seule phrase qui persistait réellement et qu'il semblait réellement entendre restait: "Tout ça c'est de ta faute". S'il avait été plus attentif, s'il savait mieux vivre selon le même temps que les autres, alors jamais il n'aurait dit une idiotie pareille.

Lorsque Petite-Vareuse avait disparut, la première réaction de Mordred avait été de vouloir la chercher mais Galahad doutait que la jeune fille apprécie beaucoup qu'ils la suivent. S'ils voulaient avoir une chance qu'elle revienne, alors il fallait lui laisser le temps dont elle aurait besoin. Alors qu'ils retournaient au fort de Hauss et que les regrets lui soulevait déjà le cœur, Galahad compris combien ce serait dur. Il ne connaissait pas pire sentiment que de trahir quelqu'un, mais il devaient se remettre au travail.

-La ville basse est trop petite pour que quoi que ce soit passe inaperçu, se forçait-il à réfléchir. Gorvan à dû envoyer Ilénaor quelque part dans la lande où ses environs. Ça ne doit pas manquer de cabanes de chasseurs ou d'anciennes fermes.

Mordred se contenta d'hocher la tête, avec sur ses traits une expression que Galahad n'était pas sur de cerner. Était-ce de la colère?

-Je vais parler au fauconnier, fit-il par déclarer quand ils furent de nouveau dans la cour de château. Il doit bien savoir de quelle buse parlait Siloé.

Galahad accepta. Dès qu'ils auraient l'animal, ils pourraient aussitôt se remettre à la recherche de la jeune fille. Si Gorvan la destinait à sir Conrad, alors il ne l'avait pas emportée plus loin que la frontière du royaume, où il aurait pris le risque qu'elle se fasse de nouveau enlever, et pour de bon cette fois.

Tandis que Mordred partait vers la tour au pigeonnier, Galahad entreprit de faire quelques pas dans la neige qui s'était déposée durant la nuit. Elle craquait délicieusement bien sous ses pas, et apaisa son esprit où se bousculaient les parole de Siloé et de Petite-vareuse . Était-ce vraiment cela que l'on ressentait au près d'eux? Cette impression de na pas mériter leur attention, ce sentiment de ne pas faire partir de la même histoire?

Galahad n'avait pas envie de faire partie d'une autre histoire que les autres, mais est- ce que ce qu'il voulait pouvait vraiment changer grand chose?

-Mon seigneur? appela une voix timide dernière lui.

Galahad s'empressa de se tourner vers la jeune cuisinière qui l'attendait. Il fallait qu'il cesse de se perdre dans ses pensées, avait-il déjà oublié ce que cela pouvait entrainer?

-On dit que c'est vous qui avait fait entrer l'ours dans les écuries, bafouilla-t-elle. Est ce que vous pourriez le faire sortir un instant? Il est  un peu agité...

Galahad ne tarda pas une seconde à la suivre jusqu'aux écuries. Obéron devait avoir faim. A présent que Petite-Vareuse n'était plus là, quelqu'un devait bien s'occuper de lui. Le souvenir de l'ours lui mit un peu de baume au cœur. La jeune fille ne laisserait certainement pas son ours seul. Elle tenait à son compagnon d'infortune autant qu'à un frère; il viendrait certainement un jour où elle viendrait le chercher. Alors, Galahad pourrait surement lui glisse quelques mots pour s'excuser.

La ballade de   CamelotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant