Arthur Pendragon était appuyé à l'une des étroites fenêtres de Camelot. La neige avait cessé de tomber depuis quelques jours mais Merlin avait d'ors et déjà annoncé qu'une tempête venant du Nord n'allait pas tarder à se lever. Le retour des sœurs de Douan semblait compromis. Pas qu'Arthur n'aimât pas ses visiteuses impromptues , mais elles étaient venues en nombre et les réserves du château n'étaient pas infinies. Cependant, Lancelot avait lourdement insisté pour les recevoir et Arthur ne pouvait rien refuser à son meilleur ami.
Le roi Arthur se souvenait de son premier hiver en tant que roi, à Carduel. Il avait passé toutes ses nuits à patrouiller en redoutant un assaut de Morgane. Il avait eu finalement raison, mais il avait affronté un froid bien trop violent pour le frêle jeune homme de seize ans qu'il était alors.
C'était à cette époque que Merlin avait commencé à lui donner son fameux vin chauffé agrémenté d'herbes de sa connaissance, pour éviter que les quatre jours de convalescence d'Arthur ne recommencent.
Trois légers coup furent frappés à la porte, et il donna l'autorisation d'entrer.
-Perceval ! lança-t-il tandis qu'un grand sourire étirait ses lèvres à la vue du chevalier.
Perceval s'inclina légèrement, mais ce n'était rien d'autre que le protocole.
-Je passais dans l'aile du château, j'ai songé à venir vous voir, dit-il en lui rendant son sourire.
Arthur jeta un coup d'œil aux monceaux de parchemins qui s'étalaient sur sa table et soupira.
-C'est un plaisir, mais je ne crois pas pouvoir profiter de votre compagnie très longtemps...
Perceval haussa les épaules et alla s'accouder à la fenêtre où Arthur se trouvait un instant plus tôt.
-J'ai croisé Lancelot dans la cour, déclara-il. Il est toujours d'aussi mauvaise humeur. Je peux le comprendre, cela dit, son fils a disparu...
Arthur ne put retenir un petit rire.
-Son fils n'a pas disparu, dit-il, toute la cour sait où il est allé.
-C'est aussi l'une des choses qui le met de mauvaise humeur.
Le roi ne pouvait que comprendre Lancelot. Il ne savait pas ce qui avait bien pu prendre Galahad pour qu'il décide soudainement de partir à Hauss avec Mordred et cette fille d'écurie qu'ils avaient ramenée de leur dernière mission.
-Les sœurs de Douan ont été particulièrement déçues du départ de leur jeune protégé et, aussi, un peu inquiètes de le savoir avec Mordred, annonça Perceval.
Arthur ne put réprimer un petit sourire.
-Oh, ce n'est pas vraiment pour Galahad que je m'inquiète ! Il ne risque rien, c'est le meilleur chevalier que j'ai jamais vu à Camelot.
-Meilleur que moi ? demanda Perceval d'un ton badin.
Arthur se tourna aussitôt vers lui, pensant qu'il avait fait là une maladresse, mais le sourire de Perceval disait qu'il se fichait bien de son apparente question.
-Je ne voulais pas... commença Arthur.
Perceval rit doucement en levant les mains.
-Ce n'est rien majesté, ne vous en faites pas. Je sais parfaitement que le jeune Galahad est bien meilleur que moi. J'ai toujours eu tendance à ne pas parler quand je le voulais le plus.
Il s'appuya au mur et croisa les bras d'un air songeur.
-Mais je dois avouer que je ne sais pas ce qu'il lui a pris cette fois. Lancelot refuse de l'expliquer.
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La ballade de Camelot
FantasíaLa coure de Camelot est a l'apogée de son règne, abritant en son sein les chevaliers les plus glorieux qu'on n'ai jamais connu. Mais certains sont également de drôle d'individus. Parmi eux se trouve Mordred, l'enfant damné, fils de la vengeance et d...