Chapitre 3 La Forêt

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Je sautai sur mon vélo et filai chez Léa. La journée se passa super bien, nous mangeâmes des crèmes et... et rien de bien intéressant alors je passe. J'étais sur le chemin du retour, encore et toujours sur mon vélo quand, bien plus loin je vis une silhouette sombre qui venait vers moi dans la nuit.

Pourquoi j'ai pas pensé de m'apporter une arme ?

Bref, je continuai d'avancer. Je sais, je savais pas toujours ce que je faisais. Je pédalai vite, assez pour réussir à passer en vitesse à côté de l'intrus sans qu'il ne puisse m'arrêter. Mais la masse sombre bougea de plus en plus vite dans ma direction. Si vite que bientôt elle disparut de mon champ de vision. Puis soudain, quelque chose me rentra dedans, m'envoyant voler dans le fossé, mon vélo par-dessus la tête. Des coups et des murmures me firent frissonner. J'entendis des grognements, une odeur de sang m'envahit les narines. Je pensai que c'était moi qui suis blessée. Je me libérai de sous mon vélo et sautai sur mes jambes. Un craquement sourd fit trembler tout mon corps. Je gémis et me laissa retomber au sol.

- Chiotte !

Malgré la douleur, je me relevai sur une jambe. Pas question de rester ici. J'attrapai ma bicyclette sur le bord du chemin et sautillai vivement en m'appuyant sur mon guidon. Je jetai des regards autour de moi, mais je ne vis personne, rien. Aucun bruit ne se fit entendre. Même pas une respiration, excepté la mienne. Mon pantalon était humide, même mouiller au niveau de ma cuisse droite. Je le palpai tout en marchant.

- Aye !

J'avais des entailles dans la jambe. Mais je ne m'arrêtai pas. Il ne fallait pas. J'arrivai dans la cour de ma maison le souffle court. Je laissai tomber mon vélo sur la rampe et refermai doucement la porte derrière moi. Ma mère n'était pas encore revenue de son rendez-vous. J'en profitai et filai dans la salle de bain pour m'examiner la jambe.

J'avais perdu beaucoup de sang mais c'était pas si mal. En tombant dans le fossé, mon poids avait fait éclater une bouteille de verre qui avait fini par me creuser dans la peau. Je retirai les bouts transparents avec le plus de délicatesse possible. Je serrai la mâchoire, j'avais la jambe raide et tremblante. Je décidai de faire comme mon grand-père et de verser de l'alcool sur les plaies pour les désinfecter. J'avais envie d'hurler mais je me mordis la langue.

- Ça brûle !

Je me reposai les muscles quelques minutes et fermais les yeux.

C'était quoi ça ? Qu'est-ce qui m'a poussé dans le fossé ? Comment j'ai atterri là ?

Je finis par nettoyer le sang et bander les bobos. Je montai immédiatement me coucher parce que je ne tenais plus debout et c'était le cas de le dire.

***

Mon alarme me cassait les oreilles, j'avais oublié de l'éteindre. Mais y fallait que je me lève, parce que je voulais aller dans cette forêt et aussi essayer de savoir ce qui s'était passé la veille dans la rue. Je m'habillai, examinais les plaies et descendis me prendre un petit dej'.

- Tout va bien ma chérie ? demanda ma mère en me voyant sautiller maladroitement pour me rendre au toasteur.

- Ouais, je me suis encore plantée.

Elle fronça les sourcils, mais ne commenta pas.

- Je te trouve courageuse de travailler aussi dur pour te payer ta voiture. Je regrette de ne pas pouvoir t'aider ma chérie.

Bla, bla, bla. Une vraie poule qui caquasse.

Je me mis des tranches dans le grille pains et sortis la confit' du réfrigérateur. 

- Tu travailles encore ? Je pensais que le dimanche tu avais congé ? Me demanda ma mère avant de prendre une gorgée de café.

- Non, j'ai un autre truc prévu aujourd'hui.

Elle acquiesça et se reconcentra sur son repas. Je beurrai mes toasts et sortis.

- Flûte, je peux pas aller bien loin avec la jambe dans cet état.

Je croisais les doigts pour que ma jambe guérisse rapidement pour ma journée du lundi qui serait assez rempli. Je décidai quand même de prendre mon vélo et ne pédalai d'avec une jambe. C'était dur mais faisable. Je retrouvai difficilement où on m'avait jeté de la rue. Je trouvai des touffes de poils rousses un peu partout aux alentours, mais rien de bien extrêmement incroyable. Peut-être celles d'un pauvre renard frappé par accident. Je remontai sur mon siège et repartis. J'allai jusque devant la vieille maison délabrée et l'examinais d'un regard sombre. Rien ne semblait avoir changé. Je fis demi-tour et allai à la foret noire. 

C'est vraiment louche que des gens vivent dans cette baraque.

Je finis enfin par arriver devant la grande forêt sombre. Je la fixai. Son étrange énergie m'attirait, me tirait vers elle et son centre. En un clin d'œil et sans que je ne le réalisai, je descendis de mon vélo et m'avançais lentement vers l'arbre le plus proche. Je déposai ma main sur son écorce, mais je reçus comme un choc électrique de faible tension. Je fronçai les sourcils et m'enfonçai encore plus dans la forêt sombre jusqu'à me perdre.

Le sol était très moussu, il étouffait le bruit de mes pas. Les branches des conifères étaient couvertes de lichens et dégouttaient d'humidité. Je tournai les yeux, une énorme marque de griffes marquait le tronc d'un grand sapin. Je m'avançai et posais ma main juste dessus. C'était juste bien trop gros pour être un animal de la région. Même un ours n'était pas de taille avec ça.

- Tu es perdu ?

Je me figeai et me retournais lentement me creusant les méninges pour savoir d'où je reconnaissais cette voix. C'était l'autre gars qui accompagnait Dylan et la fille l'autre jour.

- Eh, non.

Je jetai un œil sur les environs et affaissais les épaules.

- En fait, ouais je crois bien.

Il baissa la tête mais me fixait toujours.

- Et toi tu fais quoi ici ? lui demandais-je en observant sa posture droite mais réservée.

Il ne répondit pas et commença à marcher vers une direction qui m'était inconnue. Je l'observe et lorsqu'il se retourna et me fit signe de la tête de le suivre, je m'exécutai.

- Comment tu t'appelles ? Et si c'est pas trop indiscret... pourquoi tu traines avec Dylan et les autres ? l'interrogeais-je en évitant maladroitement les branches. Ils sont plutôt vraiment glauques!

Il me lança un regard froid qui me fit immédiatement comprendre qu'il ne voulait vraiment pas discuter.

Pourquoi je le suis d'abord ?

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(1096 mots)

Modifications, terminées.

Corrections, grosso modo. 

Décisions sans retours - Forêt - Tome 1 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant