Chapitre 6

53 3 1
                                    




Si Hermione pensait avoir une paix relative maintenant qu'elle travaillait à l'abri des regards mauvais des gardes, elle s'était trompée.

Il n'y avait pas quinze minutes qui passaient sans qu'un garde n'arrive pour lui jeter une montagne de dossiers sans même un bonjour ou un merci. Parfois, elle avait même le droit à quelques insultes et quelques menaces qu'elle s'efforçait de soigneusement ignorer, s'excusant même parfois de sa présence.

Ici, il n'y avait personne pour la protéger de la soudaine fureur d'un garde. On pourrait la tuer sans que quiconque ne s'en rende compte et elle devait avouer que cette idée la terrifiait. En plus de l'animosité de chaque individu qui entrait dans les archives, elle avait le droit à une visite quotidienne de Malefoy qui se montrait toujours plus colérique. Lui-même poursuivait ses recherches infructueuses, et il attendait que Hermione identifie au moins l'un des deux traitres. Alors chaque fois qu'il venait et qu'elle lui disait qu'elle n'avait toujours pas reconnu l'une des voix, il ne manquait pas de lui cracher à la figure qu'il aurait mieux fait de la laisser crever au lieu de la sélectionner lors de son arrivée.

Hermione encaissait les coups, la violence et la haine de Malefoy, mais elle devait bien avouer, qu'isolée au fin fond des archives la solitude lui pesait beaucoup et la méchanceté de Malefoy n'aidait pas.

Il se montrait toujours méchant et dégoutant dans ses paroles. 

Elle ne se rebiffait pas et s'efforçait de ne rien montrer de son pincement au cœur. Elle n'avait pas envie de lui faire le plaisir de l'avoir touché. Elle se rappelait lui plus jeune, qui jubilait chaque fois qu'il comprenait qu'il avait touché juste. Elle ne lui donnerait pas cette satisfaction supplémentaire.

-    Ça fait deux semaines que tu es ici, Granger et tu vas me dire que tu n'as toujours pas reconnu le traitre ? Est-ce que tu te fous de ma gueule ?

Hermione recula d'un pas alors que Malefoy s'avançait vers elle, sombre et menaçant.

Elle n'arrivait pas à se focaliser sur lui, louchant sur la grosse tâche de sang sur le col de la chemise du Serpentard. A qui appartenait ce sang ? Est-ce que son propriétaire était mort ou se vidait lentement de son sang quelque part dans le cabinet du Général Drago Malefoy simplement pour avoir eu la malchance de ne pas savoir qui pouvait bien avoir pour idée de trahir l'héritier Malefoy ?

-    Réponds-moi, sang de bourbe.

La baguette de Malefoy se planta dans sa gorge, menaçante.

-    Je ne sais pas, bredouilla-t-elle. Peut-être qu'il n'est pas encore venu aux archives.

-    Tout le monde est passé aux archives. Tous mes subordonnés y font au moins un tour par semaine. Est-ce que tu me caches quelque chose ?

-    Non ! s'exclama Hermione.

Elle attrapa la pointe de la baguette de Malefoy pour l'écarter de sa gorge et une violente décharge traversa son bras. Malefoy recula d'un pas et essuya sa baguette sur son pantalon avec un air dégouté.

-    Ne touche pas à ma baguette, pourriture. Les sangs de bourbe n'ont pas le droit d'y toucher.

Hermione se redressa, sonnée, le bras parcourut de fourmillements.

-    Et qu'est-ce que tu regardes comme ça ? persiffla-t-il en surprenant son regard sur la grosse tâche de sang.

-    Rien du tout ...

La baguette vint s'écraser une nouvelle fois contre sa gorge et Hermione retint son souffle.

-    Ne me mens pas, sang de bourbe. Sinon, ce sera ton sang qui tâchera mon col de chemise la prochaine fois. Tu as compris ?

Coeur de fer, coeur de pierre, coeur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant