Chapitre 9

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Hermione avait passé une nuit tourmentée de cauchemars. Elle n'avait cessé de se réveiller, couverte de sueur, le souffle court et les yeux grands ouverts, écarquillés d'horreur. Elle avait senti Malefoy se tendre à côté d'elle, mais il n'avait rien dit. Il était resté muet et immobile, le poing serré sous la couverture.

Et Hermione avait préféré cela. Elle n'avait pas envie d'entendre qui que ce soit lui dire que ça n'avait été qu'un rêve. Elle n'avait pas envie d'entendre les paroles si inconvenantes et désagréables du Général qui ne manquerait sans doute pas de lui rappeler qu'elle n'était qu'une sang de bourbe et qu'elle n'avait eu que ce qu'elle méritait, qu'elle ne devrait pas s'étonner d'avoir subi un tel traitement de la part de ses « congénères », ces fichus sangs de bourbe qui n'étaient que des monstres sans âme, usurpateurs qui prétendaient savoir user de la magie alors qu'ils n'étaient que des violeurs.

Alors quand elle se réveilla et qu'elle fut incapable de se rendormir, elle ne bougea pas d'un iota, écoutant la respiration lente et reposée à côté d'elle.

Elle ne le voyait pas dans la pénombre.

Il aurait presque pu avoir l'air humain, respirant silencieusement. On aurait jamais cru qu'il passait son temps à torturer des nés-moldus, à décider qui mourait ou vivrait à la prochaine sélection.

Hermione massa doucement son épaule douloureuse. La nuit ne l'avait pas aidé. Son épaule était raide et affreusement douloureuse. Elle était quasi certaine qu'elle était déboitée. Ou cassée si c'était possible, elle n'en était pas certaine.

La douleur l'empêchait de se rendormir malgré la fatigue. Son épaule la lancinait jusque dans la nuque.

Cependant, la nuit lui avait fait du bien. Son esprit était plus calme et bien qu'elle soit encore terrifiée et traumatisée. A présent, elle avait réussi à remettre ses idées au clair. Une question subsistait : Pourquoi Malefoy l'avait-elle sauvé de cette attaque ?

Il n'avait cessé de lui faire comprendre qu'elle n'était rien ni personne, qu'il n'attendait qu'une chose : qu'il lui arrive ce genre d'horreur. Alors pourquoi l'avait-il aidé ? Et par-dessus tout : pourquoi était-elle dans son lit ?

Hermione fronça les sourcils. Réfléchir lui faisait du bien, la forçant à ne pas penser à la nuit affreuse qu'elle avait passé.

Elle se rappelait les avertissements de Fred. La nuit des torches était dangereuse, comment avait-elle pu se réjouir de participer à de telles festivités ?

Le réveil sur la table de chevet de Malefoy hurla soudainement, faisant sursauter Hermione qui sauta du lit avant même que Malefoy n'ouvre les yeux.

Malefoy grimaça, allumant la lumière d'un coup de baguette. Il soupira lourdement avant d'ouvrir les yeux. Il avait passé une nuit d'enfer au côté de Granger qui n'avait pas cessé de remuer et de gémir dans la nuit. Hermione attrapa le tas de vêtements déchirés qui était toujours par terre.

-    Tu ne vas pas remettre ça, dit Malefoy, la voix rauque.

Il attrapa un pantalon qui trainait par là et le tendit à Hermione. Elle le prit sans grande conviction et l'enfila dans la salle de bain. Il était trop grand et menaçait de tomber sur ses hanches. Malefoy passa une ceinture dans les anneaux du pantalon et la boucla sèchement.

Le pantalon était bien plus chaud que son jeans 100 fois rapiécé.

-    Garde le t-shirt et mets ça.

Il lui tendit la chemise chiffonnée qui trainait sur son bureau.

-    Il va commencer à faire froid. Mieux vaut plusieurs couches de vêtements.

Coeur de fer, coeur de pierre, coeur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant