Chapitre 38

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Hermione bondit de sa chaise, frappant du poing de la table avec une violence qu'elle ne se connaissait pas. Ces éclairs de colère, elle les avait depuis qu'elle avait quitté cette prison de malheur. C'était ce que Drago avait laissé en elle, une irritation qu'elle ne se connaissait pas autrefois.

- Comment osez-vous rester là à ne rien faire ? Gronda-t-elle, les fusillant tous de regard, un à un.

- Hermione, calme-toi, essaya Ron. Comprends-nous, tu ne nous laisses pas beaucoup de temps pour nous décider et l'Ordre est déjà trop affaibli pour se permettre un choix qui pourrait nous réduire à rien.

- Comment, toi, tu peux dire ça, Ron ? Après avoir espéré que Harry soit en vie, après avoir espéré qu'il soit de retour parmi nous pour renverser la situation ? Harry est en vie. Harry va aller combattre le Lord dans trois jours, et aucun de vous n'a envie d'aller lui prêter main forte ?!

- Ce n'est pas lui que tu veux qu'on aide, c'est Drago Malefoy, dit lentement Neville, les bras croisés sur sa poitrine. Et les informations sur Harry provienne de lui. Doit-on te rappeler que Malefoy est très proche du Lord ? Qu'il a besoin de se racheter après le fiasco de sa prison ? Et si tout ça, ce n'était qu'un piège pour nous attirer et détruire la résistance d'un seul coup ? Est-ce que tu y as pensé, Hermione ?

- Ce n'est pas toi qui vas me donner des cours de stratégie, Neville, dit-elle, aigre en pointant un doigt accusateur sur lui. Aucun de vous n'était d'accord pour que je retourne là-bas, vous étiez persuadé qu'il me tuerait. Résultat : je suis de retour, avec les informations pour lesquelles je suis retournée là-bas. Harry est vivant, et Drago Malefoy est prêt à nous aider à porter le coup de grâce. Vous aviez tort, j'avais raison, et encore une fois, vous refusez d'entendre ce que j'ai à dire.

- Parce que tu viens nous dire que Malefoy est de notre côté après tout ce qu'il nous a fait ! Après tout ce qu'il t'a fait ! S'exclama Seamus. Nous, on ne voit que ce qu'il y a dans les journaux, les horreurs qu'il profère à ton encontre, contre les nés moldus, contre l'Ordre, et toi tu nous le décris comme une brebis au coeur grand. Excuse-nous de n'y croire qu'à moitié, Granger.

Elle ravala les insultes qu'elle avait envie de leur cracher au visage.

- Si vous ne voulez pas y aller, très bien. Moi, j'irai. C'est hors de question que je les laisse se débrouiller à deux alors qu'on pourrait leur apporter du soutien. Sinon, Harry arrivera peut-être à tuer le Lord, mais il sera probablement emporté par le feudeymon que Drago devra lancer pour détruire le serpent.

- Ne le prends pas comme ça, Her ...

Mais elle tourna les talons, claquant la porte derrière elle avec violence.

Ils ne voulaient pas l'aider ? Très bien, elle se débrouillerait toute seule. Il lui restait trois jours pour trouver une solution.

XXX

Drago poussa la porte de la cabane. Jamais il ne s'était senti aussi atone qu'à ce moment. Il aurait dû être terrifié que le le Lord découvre ce qu'il s'apprêtait à faire, il aurait dû se terrer dans cette cabane pour ne jamais en ressortir, espérant que son maitre ne le retrouverait pas, hésiter à aller implorer le pardon du Seigneur des ténèbres pour avoir ne serait-ce qu'envisager de le trahir.

Harry Potter était debout, le regard brillant.

Lui non plus n'avait pas peur.

- Prêt ? Demanda Drago.

- Plus que jamais.

D'un sortilège, Drago déboucla les chaines qui maintenaient Harry dans un court périmètre autour du lit et des toilettes.

Coeur de fer, coeur de pierre, coeur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant