Chapitre 8

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Hermione qui avait osé douter de l'effectif traitement de faveur lorsque Malefoy l'avait menacé de l'en priver, n'en doutait plus un instant. Ses rations étaient bien plus légères, elle avait été réaffectée au transport et chaque garde semblait à l'affut du moindre faux pas comme s'ils avaient le droit à une prime de 10 galions chaque fois qu'elle serait prise en faute.

Fred l'avait encore une fois sermonnée et Hermione lui avait jeté un tel regard noir qu'il n'avait plus osé lui faire le moindre commentaire sur sa conduite inconsciente et stupide.

Evidemment qu'elle regrettait d'avoir poussé le Général dans ses retranchements, son estomac qui grognait plus bruyamment que jamais le lui rappelait chaque jour. Malefoy devait s'assurer qu'elle écopait de toutes les missions les plus désagréables et dangereuses possibles car elle avait eu le droit à plusieurs heures supplémentaires le midi, la privant d'un repas déjà bien maigre.

Alors elle ne fut pas surprise lorsqu'un garde lui tendit un coupon froissé pendant le diner.

- Qu'est-que c'est ? demanda-t-elle à voix haute avant même d'avoir lu le carton.

- La nuit des torches, dit Fred en grimaçant.

Le coupon indiquait seulement « laisser passer pour matricule : DM ». Merlin, qu'elle détestait être nommée ainsi. « Validité : 19 octobre, 21h00. Dispense de travail à partir de 14h00 exceptionnelle ».

- Je n'ai pas à travailler demain après-midi ! S'exclama-t-elle.

Elle était dans un tel état d'épuisement qu'elle ne pouvait que s'en réjouir, peu importe le prix à payer.

- Oh tu vas moins rire, demain soir, dit sombrement Fred. La nuit des torches, c'est quelque chose.

- Qu'est-ce que c'est ?

- 3 fois par an, quelques prisonniers sont réquisitionnés pour raviver les torches extérieures de la prison. Sans magie bien sûr. C'est très dangereux car elles sont haut perchées. Chaque fois, il y a quelques détenus qui disparaissent dans la nuit. Tu ferais mieux de prier pour que ce ne soit pas toi.

- Fred, tu es vraiment trop déprimant, soupira-t-elle.

Fred la fusilla du regard.

- Ce n'est pas moi qui suis déprimant, c'est toi qui es inconsciente, Hermione. Il serait temps que tu t'en rendes compte.

Hermione ne répondit rien, un peu honteuse. Fred vivait dans l'enfer permanent de cette prison depuis plus longtemps qu'elle. Il avait bien le droit de faire peser sur elle ses humeurs sombres. Il l'avait toujours épaulé, l'avait aidé et conseillé pour lui éviter des problèmes.

Elle se fit plus aimable et dissimula son contentement d'échapper à une demi-journée de travail jusqu'à ce que Fred lui tourne le dos pour rejoindre son travail. 5 autres personnes restèrent au réfectoire et Hermione en déduisit qu'ils l'accompagneraient sans doute dans sa mission de la soirée. Parmi eux, il y avait Elizabeth. C'était l'une des seules femmes de la prison qui pouvaient se compter sur les doigts d'une seule main.

Large d'épaules, une mâchoire prononcée, il fallait dire qu'elle était plus costaud que bon nombre d'hommes de la prison. On racontait qu'elle était cracmol. Hermione n'aurait pas su dire si c'était la vérité, n'ayant jamais adressé la parole à la dame en question.

Elle se garda bien de les rejoindre, rejoignant sa couchette pour y faire une sieste bien méritée. Le regard perdu sur le sommier de bois de la couchette supérieur, elle se prit à imaginer ce à quoi sa vie ressemblerait si Voldemort n'avait pas gagné la guerre.

Peut-être qu'elle filerait le parfait amour avec Ron, vivant dans une belle petite maison de la banlieue tranquille de Londres. Les souvenirs de la guerre seraient loin derrière elle, elle n'aurait de pensée que pour le rouquin, envisageant peut-être d'avoir un enfant.

Coeur de fer, coeur de pierre, coeur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant