Chapitre 25

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Hermione avait les yeux grands ouverts, fixés au plafond dans la pénombre. Depuis peu, elle avait développé un trouble de l'insomnie. Ses nuits étaient courtes, perturbées par sa difficulté à s'endormir et les cauchemars incessants qui la tiraient de son sommeil déjà trop court.

Elle n'était pas dupe. Ça lui était souvent arrivée. Elle avait toujours eu du mal à calmer son esprit, éteindre son cerveau qui tournait toujours à plein régime, mais cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Elle était trop perturbée par toutes ses pensées qui se bousculaient dans son crâne, une question en remplaçant une autre, un sentiment de peur repoussé par un sentiment de culpabilité qui bataillait lui-même avec orgueil qui lui rappelait sans cesse « N'aie pas de pitié pour lui, il n'en a pas eu pour toi, ce lâche ».

Elle serra les dents, couvrant ses paupières de ses paumes de main jusqu'à ce que des taches blanches apparaissent devant ses yeux.

Elle entendait sa respiration, calme et régulière à côté d'elle.

Comment pouvait-il dormir ?

Parce que ce n'était pas lui qui avait failli mourir, agonisant dans cette minuscule pièce où des sorciers avaient tentés de l'empoisonner sous les yeux cruels de Lord Voldemort. Ce regard sanglant, froid, qui jubilait de voir la mort, l'horreur et la douleur dans ses yeux.

-    Pense à autre chose, souffla-t-elle à elle-même.

Elle laissa ses yeux en paix.

Elle devait dormir. Il le fallait absolument pour pouvoir faire fonctionner son intelligence à pleine puissance. Et elle en aurait besoin.

Ça faisait maintenant trois semaines qu'elle était en convalescence, qu'elle s'assurait que Drago pense qu'elle était toujours fragile. Oh, elle l'était toujours. Elle n'aurait pas supporté les mauvais traitements que cette fichue prison infligeait à toutes les autres prisonniers, mais bien à l'abri dans la chambre du Général Drago Malefoy, elle s'était remise peu à peu.

Tous les jours elle s'était entrainée. Elle avait marché dans les couloirs, d'abord quelques minutes puis quelques heures, jusqu'à ce qu'elle n'en ressente plus aucune fatigue, que ses jambes ne soient plus douloureuses à la moindre marche d'escalier escaladée. Elle n'était plus si essoufflée. Elle n'avait plus la tête qui tournait si elle ne se redressait pas trop vite. Ses genoux ne la lâchaient plus lorsqu'elle se levait avec précaution.

Bien sûr, elle n'avait pas une forme olympique. Elle doutait de pouvoir courir sur plus d'un kilomètre sans que son corps ne lâche, elle ne pouvait pas se redresser trop vite au risque que sa vision se brouille et qu'elle s'écroule aussitôt. Elle ne pouvait toujours pas soulever certaines choses qui n'étaient pas hors de sa portée fut un temps.

Mais elle avait suffisamment récupéré pour fuir. C'était l'essentiel.

Hermione n'était même pas encore capable de marcher sans se tenir au mur lorsque Maxwell Roswell était venu la retrouver dans un couloir désert. Elle reprenait un peu son souffle quand il l'avait regardée avec un air inquiet.

-    Tout va bien, Hermione ?

Elle hocha de la tête avec difficulté, la nuque raide.

-    J'ai ce dont tu auras besoin, souffla-t-il en jetant un regard dans le couloir toujours désert.

Il sortit de sa poche intérieure une toute petite fiole verte fermée d'un bouchon de liège. Il y avait à peine une gorgée là-dedans. Hermione la prit, la soupesant de sa main. Elle espérait sincèrement que cela suffise.

-    La potion de sommeil, c'est ça ?

Maxwell hocha gravement de la tête.

-    Oui. Très puissante. A mettre dans ce que tu veux, ça donnera l'impression d'être ivre avant de le plonger dans un profond sommeil. C'est bien ce que tu voulais ?

Coeur de fer, coeur de pierre, coeur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant