Chapitre 35

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Hermione avait le regard fixé au plafond, incapable de fermer les yeux. Son sang brûlait dans ses veines, ses extrémités étaient parcourues de fourmillements. Elle avait osé. Elle avait osé parler de Harry.

Et elle était toujours en vie.

Elle avait eu une occasion, elle avait vu dans son regard l'irritation de Drago de ne pas pouvoir la garder loin de tout danger, loin de sa tante, loin de ses soldats qui ne désiraient que sa mort, et il n'y aurait pas eu meilleure occasion pour suggérer une autre approche, une autre solution que celle de débouler chaque fois qu'elle était en danger.

D'ailleurs, comment avait-il su ?

Elle leva sa main devant son visage, à la recherche d'une cicatrice après le sortilège de magie noire qu'il lui avait lancé dans les douches la veille. Ça devait avoir un rapport avec ce sort.

Elle laissa son bras retomber mollement sur le sol.

Elle ferma les yeux une seconde. Le visage fermé de Drago apparut sur ses paupières.

« La ferme, Granger ».

Il y avait eu une telle irritation dans sa voix, Hermione sentit son coeur s'étreindre. Il avait compris de qui elle parlait, elle en était certaine ! Il savait.

« La ferme ou je te jure de te faire taire moi-même ».

Cette colère, elle ne pouvait signifier qu'une chose. Ron avait eu raison. Hermione avait eu raison de douter et d'espérer.

Harry n'était pas mort. Et Drago savait quelque chose.

Se pourrait-il qu'il vive dans les cachots du manoir Malefoy ? Plusieurs années auparavant, le manoir servait de donjon pour les prisonniers importants, c'était possible qu'il soit là-bas. Mais depuis, on avait créé des prisons, le mage noir avait pris le contrôle d'Azkaban. Hermione doutait qu'on garde Harry dans un endroit si ... peu sûr. Aussi sûr soit-il.

Le QG de Voldemort ? Peut-être que le Lord voulait le garder tout près de lui, pour lui faire subir des atrocités.

Seul Drago pouvait avoir la réponse.

De toute façon, il n'est peut-être même pas en état de combattre, lui murmura sa conscience.

Elle claqua de la langue, irritée par elle-même, se retournant pour observer à travers la fenêtre à barreaux. Les relents de douleur du doloris de Bellatrix étaient toujours là, mais elle était bien trop euphorique pour s'y intéresser.

Plus en état pour combattre ... il y avait de fortes chances que ce soit le cas. Si Voldemort l'avait gardé en vie volontairement, il avait dû s'assurer que jamais la prophétie ne puisse se réaliser. En tout cas, c'est ce que Hermione aurait fait.

Mais aussi brisé soit-il, Harry était mieux de leur côté qu'entre les griffes de Voldemort.

Harry était en vie. Et depuis 3 ans, il était visiblement à la merci de l'ennemi. Hermione ne voulait pas penser à ce qu'on avait pu lui faire subir, mais les images surgissaient dans son esprit sans qu'elle puisse les en empêcher.

Elle et Fred avaient tant souffert ici en quelques mois ... alors qu'est-ce que Harry avait subi ? Lui qui était l'élu ?

Hermione tendit l'oreille. Elle avait cru entendre des pas lointains. Elle se retourna doucement, essayant de ne pas faire de bruit et se força à fermer les yeux. Des chuchotements approchaient. Lentement, elle se rapprocha du mur, gardant les yeux mi-clos. À travers ses cils, elle pouvait voir la pénombre du couloir. Son coeur fit un bond. Bellatrix était là, de retour, et elle n'était pas seule. Il y avait Rookwood avec elle.

Coeur de fer, coeur de pierre, coeur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant