Chapitre 3

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Voilà deux semaines que Hermione avait rejoint la prison Malefoy. Si Fred lui avait assuré que la douleur s'atténuerait avec le temps, elle n'avait pas encore pu lui donner raison. Tout son corps la faisait souffrir. Chaque muscle hurlait de douleur à chaque mouvement et la faim commençait à l'amaigrir. Deux fois, elle n'était pas arrivée à temps pour avoir un peu de gruau. Le peu qu'ils mangeaient à chaque repas ne lui permettait pas de sauter un repas et elle essayait encore de calmer le grognement de son ventre, affamée.

Elle avait l'impression qu'elle allait se briser en mille morceaux. Hermione faisait des efforts pour garder le dos droit, maintenir les regards douteux qui se posaient sur elle. La prison était peuplée d'hommes en quasi-totalité. Il n'y avait que quatre femmes dont Hermione, et elles n'avaient pas la même carrure qu'elle. Larges d'épaules, les bras solides, elles étaient taillées pour survivre dans ces environnements difficiles. Hermione, elle, avait droit à des regards vicieux et pervers qui lui donnaient froid dans le dos à chaque fois qu'elle en sentait un sur elle. Elle s'arrangeait pour ne jamais être seule, souvent accompagnée par Fred qui se montrait d'un grand soutien. Malgré sa propre fatigue extrême, il était toujours là pour épauler Hermione.

Chaque jour, Hermione se forçait à se rendre aux douches. L'eau était gelée, mais en cet été chaud, le froid lui faisait du bien. Elle s'y rendait le soir, peu de temps avant le couvre-feu pour éviter d'y croiser quiconque. De toute façon, peu d'entre eux y mettaient les pieds. Elle avait réussi à dégoter une brosse à dents qui lui avait couté un morceau de pain auprès d'un détenu qui travaillait aux fournitures et c'était un confort non-négligeable. Elle avait survécu quelques jours sans et cela avait été une véritable horreur.

Elle n'avait pas beaucoup croisé Malefoy non plus. Elle ne savait pas trop si c'était parce qu'elle s'endormait plus tôt ou parce qu'il passait plus tard. Ou les deux. Hermione avait suivi les conseils de Malefoy et Fred, elle ne s'était pas faite remarquée depuis le malheureux évènement du couvre-feu.

Mais bien sûr, Hermione Granger allait se faire remarquer, faire un faux-pas. C'était évident. Elle ne pouvait pas maintenir un comportement exemplaire pour l'éternité, ni éviter d'attirer l'attention pendant des mois. Il suffirait d'un rien pour que Malefoy se rappelle son existence. Il ne suffirait que d'une mauvaise journée pour celui-ci, pour qu'il se décide à passer ses nerfs sur elle.

Il n'attendait que ça, elle en était certaine. Elle le sentait chaque fois qu'elle l'apercevait. Le regard gris du Serpentard s'accrochait à elle, attendant qu'elle trébuche. Et toute cette attention qu'il lui accordait interrogeait chaque personne dans cette prison. Que ce soient les gardes ou les détenus. Elle entendait les murmures sur son passage.

Tout le monde savait que Hermione Granger avait été capturée. Personne n'ignorait qu'elle et Malefoy étaient ennemis depuis toujours. Autant dire qu'elle faisait les choux gras parmi les détenus. On ne parlait que d'eux et les paris avaient été lancés à propos de son espérance de vie.

L'humanité de chaque individu disparaissait dans des conditions aussi affreuses. Parier sur la vie d'un camarade ne posait de souci à personne. Hermione se refusait à y prêter attention. Elle avait bien d'autres soucis à gérer.

Alors Hermione avait essayé. Vraiment essayé. Parce que malgré tout son courage de Gryffondor, elle n'avait pas envie de mourir, pas envie de subir les atrocités que Malefoy lui avait promis de lui faire vivre si elle osait se faire remarquer.

Pourtant, toutes ces remontrances qu'elle s'infligeait à elle-même depuis son arrivée se dissipèrent au moment où elle aperçut Fred, prostré sur lui-même. Son corps était secoué de spasmes musculaires et sa mâchoire était serrée. Il n'aurait même pas pu crier entre ses dents, bien trop crispé. Un gardien avait sa baguette pointée sur lui, et Hermione avait vu suffisamment de doloris pour en reconnaitre un lorsqu'elle en voyait une victime.

Coeur de fer, coeur de pierre, coeur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant