Overdose

17-Juste un

-Donc vous êtes à l'hôtel mais y'a pas de tchoukou tchoukou ?

-Non ! Jamais ! C'est un très bon ami, vraiment il ne pourra jamais rien se passer ! Je fait les comptes de la semaine tout en racontant des banalités.

-Il a jamais rien tenter ? Demande Clémence affaler sur ce gros fauteuil léopard en mâchant son chewing-gum.

-Non, je vous ai dis que c'est mon ami.

-Moi je la sens pas cette histoire, Clémence se lève pour se rapprocher de sa mère.

-Bon maman j'aurais besoin de toi pour Assène. Elle changent rapidement de sujet.

Elles continuent leurs discussion.

Je finis de nettoyer le salon et je rentre chez moi pour réviser.

Romain étais à la maison toute la journée, il passe derrière moi à chaque pas que je fais pour s'assurer que je ne salisse pas la maison qu'il vient de nettoyer avec ardeur.

-Et si on se commander un bon tacos ? Je demande en finissant de coudre.

-Il reste des haricots verts dans le frigo. Dit-il en regardant la télé.

-Ouais, mais j'ai trop faim, ça va pas me nourrir des petits haricots.

-Moi j'en veux pas, mais fait attention.

-Attention à quoi ? Je me redresse confuse.

-A ce que tu mange, tu va grossir.

Mon visage se contracte. Je fronce les sourcils.

-Bah ? C'est pas grave, enfin, c'est pas un problème ?

-Absolument pas, mais c'est pas ce que tu veut, pas vrai ? Il se tourne légèrement vers moi en arquant un sourcils.

-Bah, je, j'ai peut être un ou deux kilos de trop, mais enfin, c'est pas un tacos qui va me faire prendre dix kilos en plus...

-Ouais, mais ensuite tu va en manger un deuxième, puis un troisième, et tes dix kilos tu les retrouvera vite, c'est pour toi que je dis ça, commence pas à t'imaginer des choses que je n'ai pas dites.

-Je sais, je sais. Je regarde dans le vide.

Il m'a couper l'appétit.

Il est sur sa tablette à regarder des chiffres, il y en a tellement, je sais pas comment il fait pour comprendre et aimer ça, je me rapproche de lui, et je l'entoure de mes bras.

-On fait quoi demain ? Dis-je en l'embrassant sur la joue.

-On pourrait aller voir ma mère.

Je souffle en me détachant de lui.

-Oh non, tu sais très bien qu'elle m'aime pas, elle me lance toujours des regards noir, elle est tellement méprisante.

-Mais elle fait ça avec tout le monde, le prend pas personnellement.

-Mais j't'avais dis de lui en parler, je suis jamais à l'aise avec elle, même elle me dis des trucs racistes.

-Tout de suite les grands mots, elle fait juste quelques blagues un peu déplacés.

-Mais arrête tout le temps de la défendre, eh ! J'hausse le ton, regarde moi, on devait se fiancé non ? Il hoche la tête, pourquoi tu ne me défend pas alors ?

-Mais c'est toi tu t'inquiète pour rien, elle t'apprécie t'inquiète pas. Dit-il désintéresser.

-Putain mais ma gueule, t'es un homme ou pas ? J'agite mes bras, tu va te comporter en tant que mon futur fiancé ? Parce que j'en ai pas l'impression.

Il s'arrête net, il quitte ses yeux de sa tablette, il me fixe dans les yeux, l'expression sur son visage change.

-T'a dis quoi là ?

-Rien. Je regarde ailleurs en me grattant le bras.

-Ma gueule ? Ca sort d'où ça ? Comment tu parle ?

-Eh j'ai bientôt vingt deux ans, je parle comme je veux.

-Mais t'a vu comment t'es ? J'aime pas tes fréquentations de la FAC.

-Je parle avec qui je veux et je traine avec qui je veux. Putain ce que tu peut être oppressant, on dirais ma mère.

-Ma puce, entre toi et moi, celle qui ressemble le plus à ta mère c'est toi, t'étonne pas si tu finis dans un hôpital comme elle.

Ca n'a fait qu'un tour dans ma tête.

-Dégage.

-Pardon ?

-J't'ai dis dégage de chez moi. Maintenant.

Il se lève, et touche mes bras.

-Aller, excuse moi, je voulais pas te blesser, il tente de me prendre dans ses bras.

-Putain je t'ai dis casse toi ! Je hurle.

-Aller, s'te plait, il m'embrasse, je le repousse, il trébuche et tombe par terre.

Je pose mes mains sur ma bouche comme réflexe, par peur qu'il se soit fait mal.

-C'est bon j'me casse, il par furieusement dans la chambre pour prendre quelques affaires, puis il s'en va.

Je m'assois par terre après qu'il soit partit, je cogite, puis je fait les cents pas dans l'appartement.

Je réfléchis.

En marchant dans la cuisine, je vois une bouteille.

Je la regarde.

J'analyse les inscriptions sur celle ci.

J'observe les détailles du verre.

Juste un verre pour que je me sente mieux.

Juste un.