24-Pitié

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Wow.

Ça a l'air si bon, ça fait longtemps qu'un repas ne m'avait pas autant donner faim. Il est juste en face, Dieu merci il ne fait pas attention à moi. Je suis complètement défoncée, j'ai juste envie de dormir, mais putain ce plat me fait de l'œil. J'attrape ma fourchette, et je prend une bouchée, puis une deuxième, et une troisième. Je repose ma fourchette.

Garde le contrôle Tania.

-Désolée mais j'suis crever là, je vais aller dormir.

-D'accord, bonne nuit.

Je m'empresse de rejoindre ma chambre, je me couche pour m'endormir.

Je me réveille à cause de ma faim une heure après, Romain s'est endormie devant la télé sur le canapé, je me dirige tout doucement dans la cuisine pour ne pas le réveiller.

Je me jette sur le placard où étais ranger les gâteaux, je suis face à ces boites, j'ouvre la première,  je mange tout le contenant de celle-ci, j'ouvre la deuxième ainsi que la troisième, je met les deux sortes de gâteaux dans ma bouche, je laisse tomber plusieurs miettes, je continue de m'empiffrer jusqu'à m'en étouffer, je me relève pour ouvrir le frigo, je prend le reste de pates que j'ingurgite en ayant toujours quelques reste de gâteaux dans la bouche.

Impossible de me contrôler.

Je continue, j'avale un nem entier et j'enchaine avec des restes de riz qui était dans un petit bol.

En ayant finit ma crise je m'allonge au sol dans le noir.

Je peut pas. Je peut pas m'en empêcher.

Je vais dans la salle de bain, je laisse couler l'eau de la baignoire, et j'insère mon index et mon majeur au fond de ma gorge pour tout faire ressortir, la lumière jaune de cette ampoule me brule la rétine.

Je me rallonge au sol face à cette lumière, en tremblant.

Elle est là.

Je panique.

Elle revient.

Mais oui c'est elle.

Je l'entend.

Je l'entend hurler à l'autre bout de la maison, de sa voix aigue.

-Mais oui c'est ça, continue de bouffer, ça sert à rien de te faire vomir, tu crois que ça va changer quelques choses ? Ce que tu peut être conne. T'es comme ton père. Au foyer. C'est au foyer que j'aurais du t'amener !

Stop, arrête s'il te plait.

-Bon sang, mais même au foyer ils t'auraient pas garder, vu tout ce que tu mange, j'entend quelques chose se briser dans la cuisine. Putain voilà c'est à cause de toi ça, tu range jamais rien ! Qu'est ce que j'ai fait au ciel pour avoir une gosse pareil !

Arrête je t'en supplie.

-Tu pense qu'à bouffer et à te plaindre, toute la journée à chialer, le pauvre bébé à son papa, même pas pour sa mère, t'en a rien à foutre de moi ! Un autre objet se casse, marre de cette putain de baraque, j'ai jamais voulu de sa moi, et encore moins de toi.

Pitié.

-Pitié maman laisse moi tranquille ! J'hurle si fort que je me réveille.

Je me réveille en sueur au milieu de cette salle de bain. Essoufflée.

Je passe un coup d'eau froide sur mon visage.

Tout est clame, les cris se sont arrêter.

Je me regarde dans le miroir, rouge, trempée, les yeux vide, mon cœur qui bat vite.


J'en profite pour prendre une douche. Encore troublée de ce qui vient de se passer. Elle était là, c'est sur.

Je le sentais, je pouvais ressentir sa présence. Je l'entendais, je suis pas folle.

Je sors de la salle de bain avec ma serviette autour de moi, j'avance doucement, je savais qu'elle m'attendais dans la cuisine, je pousse la porte et allume la lumière, et là.

Personne.

Juste moi et mon reflet face à la fenêtre.

C'est pas possible.

J'aurais jurer qu'elle était là.

Je suis pas.

Enfin.

Folle ?

OverdoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant